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Culture - Bicentenaire

Célébration de Sax et de son saxophone

 « À quoi bon fréquenter Platon, quand un saxophone peut aussi bien nous faire entrevoir un autre monde ? »

Joué en musique de chambre.

Cet autre monde, ainsi évoqué par le philosophe Cioran, vient d'être à l'honneur à Washington qui a fêté le bicentenaire de la création de cet instrument. Le coup d'envoi de cette célébration a été donné par un grand spécialiste en la matière, Paul Cohen, saxophoniste américain de renom, doublé d'un musicologue. Le public a pu applaudir son talent de musicien lors d'un récital, et d'historien lorsqu'il a conté l'ingéniosité du Belge Adolf Sax (1814-1894) qui a enrichi la famille orchestrale des vents d'une nouvelle sonorité produite par une invention qui portera son nom : le saxophone ; plus tard tellement privilégié par les jazzmen, au point qu'il est devenu l'instrument emblématique de ce genre de musique, alors que seule la batterie a été créée pour le jazz. Il fallait donc remettre les pendules à l'heure et rendre à Sax son saxophone.
Cet instrument a culminé une intense période de recherches menées, dès son très jeune âge, par Adolf Sax. À quinze ans, il se présente à un concours muni de deux flûtes et d'une clarinette à contours de sa fabrication, puis fait des études au Conservatoire royal de Bruxelles et accède au titre de maître de la clarinette. Il commence alors à expérimenter de nouveaux types d'instruments, dont une amélioration de la clarinette basse. En 1841, il s'installe à Paris et va plus loin dans l'exploration des sons, jusqu'à mettre au point l'instrument qui le rendra célèbre, le saxophone qu'il présente ainsi dans son brevet français daté de 1846, précisant qu'il a voulu créer « un instrument qui, par le caractère de sa sonorité, pouvait se rapprocher des instruments à cordes, mais qui possédait plus de force et d'intensité que ces derniers ». Précisant : « On sait en général que les instruments à vent sont ou trop durs ou trop mous dans leurs sonorités. »

Le jazz ne le lâche pas
D'abord réservé à la musique militaire, le saxophone a été utilisé par Rossini et par Berlioz dès sa création et, malgré de vives polémiques et des procès intentés à l'inventeur, il a été très rapidement intégré aux orchestres en France. À noter que son étude au Conservatoire de Paris, initiée par Adolf Sax en 1857, avait été supprimée puis rétablie en 1942. Entre-temps, Berlioz l'avait employé en 1873 pour son Arlésienne. D'autres compositeurs n'avaient pas hésité à suivre, notamment Vincent d'Indy, Claude Debussy et Florent Schmitt. Et le Boléro de Ravel fait successivement retentir les saxophones ténor, sopranino et soprano. Il sera aussi dans les partitions des avant-gardistes : Berio Nono et Boulez. Sans compter que le jazz qui l'avait de suite appréhendé ne le lâchera pas car «quand le jazz est là, le saxophone ne s'en va pas».
Et la Conférence générale de l'Unesco s'est mise à son rythme clair et moelleux, en retenant officiellement la proposition d'inscrire le 200e anniversaire de la naissance d'Adolphe Sax (1814-1894) au calendrier de ses célébrations.

Cet autre monde, ainsi évoqué par le philosophe Cioran, vient d'être à l'honneur à Washington qui a fêté le bicentenaire de la création de cet instrument. Le coup d'envoi de cette célébration a été donné par un grand spécialiste en la matière, Paul Cohen, saxophoniste américain de renom, doublé d'un musicologue. Le public a pu applaudir son talent de musicien lors d'un...

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