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Économie - Liban - Initiative

Diageo s’engage pour l’autonomisation des femmes

Le leader mondial des boissons alcoolisées Diageo a lancé hier le volet libanais de son « Plan W » qui vise à l'autonomisation des femmes. Le programme mis en place avec l'Association d'entraide professionnelle (AEP) a pour objectif de fournir des formations à des femmes dans des régions rurales libanaises afin d'accroître leur employabilité.

De gauche à droite, le président de Diageo pour la région Asie-Pacifique, Gilbert Ghostine, la présidente d’AEP, Lena Sayyad, et le responsable des programmes de formation, Camille Chedid.

Le lancement du « Plan W » (W pour women), pensé par le leader mondial des boissons alcoolisées Diageo, tombe en plein débat sur le vote de la loi contre la violence domestique, approuvée cette semaine au Parlement et contestée par les associations de défense des droits de la femme. Les chiffres, mais surtout les faits, qui illustrent les discriminations à l'encontre des femmes n'ont pas fini de faire parler d'eux. Force est de noter à titre d'exemple que deux tiers du travail mondial sont accomplis par des femmes tandis que ces dernières ne perçoivent que 10 % des revenus mondiaux !

C'est dans la perspective d'améliorer les conditions de vie des femmes les plus vulnérables que Diageo s'est engagé en 2012 à investir 10 millions de dollars pour que 2 millions de femmes dans 17 pays de la région Asie-Pacifique puissent bénéficier de formations diverses. Dans le but de fournir à ces femmes des outils d'apprentissage qui augmenteraient leur chance d'autonomisation et favoriseraient leur accès à plus de ressources, la compagnie multinationale, implantée dans 180 pays avec une capitalisation boursière de 80 milliards de dollars, a mis en place des programmes de formation ciblés.

« En 2012, j'ai eu la chance de rencontrer Aung San Suu Kyi, a expliqué à L'Orient-Le Jour Gilbert Ghostine, le président de Diageo pour la région Asie-Pacifique. À l'issue d'un entretien avec elle, l'idée de concentrer nos efforts sur les femmes s'est concrétisée », a-t-il ajouté. De passage au Liban pour le lancement du « Plan W », M. Ghostine a rappelé que la culture de Diageo est bâtie autour d'un rassemblement d'une force de travail diversifiée. « Près de 44 % de notre conseil d'administration est formé de femmes, un tiers de notre comité de direction est féminin et 50 % de nos directeurs au Liban sont des femmes », a-t-il ajouté, précisant que Diageo avait été classée 8e meilleure compagnie où il fait bon travailler. Parallèlement, il souligne que 2/3 des postes mondiaux dans le secteur de l'hospitalité sont occupés par des femmes et que d'ici à 10 ans, 1 milliard de femmes feront leur entrée sur le marché du travail.

Au Liban, l'autonomisation de 900 femmes en 2014
Lancé officiellement hier au siège de la filiale libanaise de Diageo, le « Plan W » vise à former 900 femmes dans les régions rurales les plus défavorisées d'ici à la fin de l'année en cours. En collaboration avec l'Association d'entraide professionnelle (AEP), une ONG qui œuvre pour le développement socio-économique à travers l'octroi de microcrédits, le programme de formation des femmes est basé sur l'apprentissage de notions basées sur trois thèmes : la comptabilité, le leadership et la communication, comme l'explique Camille Chedid, responsable des programmes de formation auprès de l'AEP. « Nous avons déjà formé 173 femmes dans la région de Zahlé », a indiqué à L'OLJ la présidente d'AEP Lena Sayyad qui a dévoilé que plusieurs autres régions sur le territoire libanais allaient suivre. L'AEP a travaillé en partenariat avec les associations des droits des femmes des différentes régions pour cibler les femmes qui participeront potentiellement aux programmes de formation. « Ces formations tombent à pic au moment où les difficultés économiques pèsent de plus en plus lourd sur les ménages libanais », renchérit Mme Sayyad. Elle ajoute que les femmes qui participent aux formations sont « très fières » de recevoir leurs diplômes à la fin du cycle d'apprentissage qui dure en moyenne 20 jours.

Les chiffres qui illustrent le taux d'emploi des femmes libanaises sont alarmants, ajoute le président de Diageo pour la région Asie-Pacifique. « Les étudiants universitaires sont composés de femmes à hauteur de 54 %, ce pourcentage chute à 25 % pour ce qui est de la population active féminine et elles ne sont que 9 % à occuper des postes de prise de décisions », déplore-t-il ainsi. Gilbert Ghostine tient à ajouter, non sans fierté, que Diageo est la première compagnie de boissons à avoir signé en 2013 la convention d'Unwep, le programme des Nations unies pour la promotion des principes d'autonomisation des femmes.
Si l'autonomisation des femmes passe par des initiatives du secteur privé, si les plus vulnérables d'entre elles peuvent améliorer leur chance d'accéder à des revenus réguliers et réduire leur dépendance financière vis-à-vis de leurs compagnons, alors il y a de l'espoir... Et tant pis si les esprits sceptiques parlent de stratégie marketing pour décrire ce type de responsabilité sociale des entreprises... Nul ne met en doute la raison d'être des entreprises de vouloir maximiser leurs profits. Si l'amélioration des conditions de vie du sexe féminin en est une conséquence, alors vive les stratèges de la communication.


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