« Après la guerre, une coopération transfrontalière »

Marina Lo Giudice, haut conseiller technique pour le développement local et social au sein du PNUD, a mis l'accent dans un entretien avec L'Orient-Le Jour sur « l'importance du soutien qui devrait être accordé aux communautés hôtes accueillant des réfugiés syriens. Cela devrait faire partie d'un programme de redressement et de stabilisation global », a-t-elle dit.
« Le PNUD a déjà sélectionné une cinquantaine de collectivités pour les aider avec des projets de développement, et cela sur des critères précis, notamment la vulnérabilité de la communauté, le nombre de réfugiés qu'elle accueille, le ratio Libanais/Syriens... Dans certaines localités, l'on compte plus de Syriens que de Libanais », explique-t-elle.
« La crise syrienne affecte sans aucun doute la communauté hôte et l'intervention du PNUD et des donateurs devrait se faire à court et à moyen terme. Il faudra aussi profiter de cette crise pour aider et développer les régions qui accueillent des réfugiés et qui sont à la base des zones pauvres du pays », note-t-elle.
« La crise affectera encore le Liban pour des années à venir et une stratégie adoptée des deux côtés de la frontière devrait être mise en place. Si la guerre en Syrie se termine dans les prochains mois, il faudra du temps pour que les réfugiés rentrent chez eux, reconstruisent leurs maisons et mettent en place toute une infrastructure. Il est donc nécessaire de penser à un développement transfrontalier en ce qui concerne le commerce, la scolarisation, les services de santé... La coordination se fait entre les municipalités des deux côtés de la frontière. Cela a été effectué dans divers pays d'Amérique latine et ces exemples de coopération et de développement réussissent et apportent des bénéfices aux habitants des deux côtés de la frontière », souligne-t-elle en conclusion.