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Moyen Orient et Monde - Crise

« Le but de Poutine n’est pas la Crimée, mais toute l’Ukraine »

Kiev craint une invasion russe ; manifestations à Maïdan pour l'unité nationale.

À Kiev, place de l’Indépendance, des milliers de personnes se rassemblaient pour soutenir l'unité nationale. Sergei Supinsky/AFP

Le risque de guerre avec la Russie s'accroît encore : des responsables ukrainiens ont lancé hier un cri d'alarme, alors que des milliers de personnes se rassemblaient sur le Maïdan à Kiev pour soutenir l'unité nationale.
« La situation est même plus explosive qu'elle ne l'était il y a une semaine », a ainsi estimé le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Dechtchitsa, interrogé par la chaîne américaine ABC sur un éventuel conflit militaire.


Les troupes du président Vladimir Poutine sont prêtes à attaquer l'Ukraine « à tout moment », a déclaré pour sa part le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense Andriï Paroubiï, du podium du Maïdan, la place de l'Indépendance dont il avait été « commandant » pendant le bras de fer entre les contestataires et le président Viktor Ianoukovitch, aujourd'hui déchu. « Le but de Poutine n'est pas la Crimée, mais toute l'Ukraine », a déclaré M. Paroubiï devant cinq mille manifestants rassemblés sous un ciel bleu. « Dans l'imagination maniaque de Poutine, l'Ukraine doit faire partie de la Russie », a-t-il poursuivi.


Le commandant suprême des forces de l'OTAN en Europe, le général américain Philip Breedlove, s'est d'ailleurs inquiété hier de la présence massive de troupes russes à la frontière est de l'Ukraine, qui pourraient « se précipiter en Transdniestrie (région séparatiste de Moldavie en majorité russophone) si une telle décision devait être prise à Moscou ». Pour effectuer une telle opération par voie terrestre, les forces russes devraient traverser le sud de l'Ukraine, longeant la côte de la mer Noire. Les alliés « ne connaissent pas » les intentions du Kremlin, a toutefois souligné le général Breedlove, intervenant lors du Brussels Forum, organisé par le think-tank américain German Marshall Fund.

 

(Lire aussi : Sur les marches de l'escalier Potemkine, des milliers d'Ukrainiens)

 

Nouvelle volée de bois vert
Quelques heures plus tard, le Kremlin a diffusé un communiqué au ton rassurant, faisant état d'un entretien téléphonique du président Vladimir Poutine avec la chancelière allemande Angela Merkel. Ils ont parlé de l'Ukraine et « exprimé leur satisfaction » à propos de l'envoi d'une mission d'observation de l'OSCE dans ce pays. Selon un porte-parole de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, un premier groupe d'entre 20 et 40 observateurs – ils doivent être une centaine au total – était arrivé à Kiev et devrait être déployé à partir de mardi dans différentes régions du pays.


Cependant, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov peut s'attendre à une nouvelle volée de bois vert quand il rencontrera le secrétaire d'État américain John Kerry. Leur entretien, axé sur l'Ukraine, est prévu en marge du sommet de La Haye aujourd'hui et demain convoqué par le président Barack Obama. Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, invité à ce sommet, a finalement annulé son déplacement, expliquant hier en Conseil des ministres qu'il devait achever aujourd'hui ses pourparlers avec une mission du Fonds monétaire international en Ukraine depuis le 4 mars. Car si Kiev demande au moins 15 milliards de dollars pour éviter la faillite, le FMI réclame, lui, à Kiev des mesures d'austérité et notamment une réduction des subventions sur les prix du gaz pour la population.


Et à la veille de ce sommet international, le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a estimé hier que c'est la Russie qui a le plus à perdre dans le conflit sur la Crimée. « La Russie a une économie grandement centrée sur le pétrole et le gaz », a dit Mark Rutte dans une interview accordée dimanche à Reuters. « Elle (l'économie russe) n'est pas diversifiée. Le taux de croissance a diminué considérablement ces dernières années. Si des sanctions (économiques) sont mises en place, cela touchera fortement la Russie », estime le Premier ministre néerlandais.


De son côté, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a jugé que l'Union européenne était unie dans son intention d'imposer des sanctions économiques contre la Russie en cas d'escalade de la situation en Ukraine, et qu'à ce jeu-là, Moscou avait davantage à perdre que l'Occident. « Je ne pense pas que nous soyons divisés. Aucun d'entre nous ne souhaite une escalade, mais si la Russie change la situation de manière unilatérale, elle doit savoir que nous ne l'accepterons pas et que les relations se dégraderont », a-t-il dit dans une interview à la télévision allemande.

 

L'« appel au peuple »
Pendant ce temps, sur le Maïdan, le rassemblement « pour l'unité nationale » a été convoqué pour répondre à l'agitation séparatiste dans l'est et la prise par les Russes des dernières bases ukrainiennes en Crimée. Les deux questions sont intimement liées, comme l'a montré un « appel au peuple ukrainien » de Sergueï Axionov, le Premier ministre de la Crimée désormais rattachée à la Russie, à méditer l'exemple de la péninsule. Sur sa page Facebook, il a brossé une image apocalyptique des conséquences du volet économique de l'accord d'association entre l'Ukraine et l'UE, à venir dans quelques mois : « Impôts d'un montant élevé sans que cela soit justifiable, hausse des prix et montée du chômage, l'âge de la retraite porté au-delà de l'espérance de vie moyenne. » « Je n'ai pas le droit de vous appeler à vous séparer de l'Ukraine! poursuit M. Axionov. (...) Je vous appelle à vous opposer au choix fait à votre place par une poignée d'aventuriers politiques financés par les oligarques-compradores (...) à défendre vos droits et vos intérêts, une défense, j'en suis profondément convaincu, qui passe par une alliance étroite avec la Fédération de Russie, alliance politique, économique et culturelle. »


Ces déclarations risquent d'être entendues par une partie des habitants de l'est de l'Ukraine. Samedi, quelque 4 000 personnes ont manifesté à Donetsk, brandissant des drapeaux russes et demandant le retour de Viktor Ianoukovitch, l'enfant du pays. Des rassemblements similaires se sont déroulés hier à Odessa (voir par ailleurs), Kharkiv et de nouveau à Donetsk.
La veille, des soldats d'élite russes tirant en l'air, appuyés par des véhicules blindés, ont pris une nouvelle base ukrainienne en Crimée, illustrant une fois de plus la détermination de Moscou face aux sanctions et aux efforts diplomatiques de l'Occident.


Par ailleurs, des forces russes ont pris le contrôle de plusieurs navires de guerre ukrainiens en Crimée ces derniers jours. Le ministre de la Défense Igor Tenioukh a regretté hier la perte de ces unités survenue « en dépit du fait que tous les commandants avaient l'ordre d'utiliser les armes ». « Pour éviter une effusion de sang, ils n'ont pas eu recours aux armes », a-t-il ajouté.

 

 

 

 

Le risque de guerre avec la Russie s'accroît encore : des responsables ukrainiens ont lancé hier un cri d'alarme, alors que des milliers de personnes se rassemblaient sur le Maïdan à Kiev pour soutenir l'unité nationale.« La situation est même plus explosive qu'elle ne l'était il y a une semaine », a ainsi estimé le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Dechtchitsa,...
commentaires (2)

L'ABRUTISSEMENT NE POURRAIT POINT VENIR EN AIDE QU'AVEC DES PAROLES VIDES. LES PSEUDO-EUROPÉENS MANIPULÉS... MAIS... ET MAIS : L'ERREUR DU MINI-TSAR OURSIEN D'AVOIR AVALÉ LE PREMIER OS, Où IL EST DÉJÀ À CRAINDRE POUR SA DIGESTION, SI ELLE EST SUIVIE PAR L'AVALEMENT DU SECOND OS... IL SERAIT À TROP ET PLUS QUE TROP À CRAINDRE POUR SA SANTÉ GÉNÉRALE !

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 14, le 24 mars 2014

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Commentaires (2)

  • L'ABRUTISSEMENT NE POURRAIT POINT VENIR EN AIDE QU'AVEC DES PAROLES VIDES. LES PSEUDO-EUROPÉENS MANIPULÉS... MAIS... ET MAIS : L'ERREUR DU MINI-TSAR OURSIEN D'AVOIR AVALÉ LE PREMIER OS, Où IL EST DÉJÀ À CRAINDRE POUR SA DIGESTION, SI ELLE EST SUIVIE PAR L'AVALEMENT DU SECOND OS... IL SERAIT À TROP ET PLUS QUE TROP À CRAINDRE POUR SA SANTÉ GÉNÉRALE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 14, le 24 mars 2014

  • FAUX archi FAUX , c'est carrément tous les états occicons , tant qu'à faire ......

    FRIK-A-FRAK

    12 h 50, le 24 mars 2014

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