Fadlallah : Edifiez un Etat capable avant de discuter des armes du Hezbollah

Le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a déclaré jeudi lors du débat de confiance au Parlement  que "le Hezbollah ne veut mener de bataille, fictive ou réelle, contre personne au Liban, car le programme du parti est de combattre l'Etat hébreu".

"Un Etat fort, un Etat de droit et d'institutions, un Etat qui protège ses citoyens est le souhait  de toute personne avisée, a déclaré M. Fadlallah. Mais les Libanais ont-il jamais vu un tel  Etat au Liban?" Et de répondre : "L'Etat a toujours été absent, depuis la guerre civile en 1975, bien avant la création de la résistance en 1982. Si cet Etat dont tout Libanais rêve existait, la résistance n'aurait pas eu de raison d'être et n'aurait pas porté ce fardeau". "Edifiez un Etat capable, ensuite venez discuter des armes du Hezbollah", a ajouté le député hezbollahi. "Sans la résistance, Israël serait aujourd'hui au palais de Baadba", a martelé M. Fadlallah soulignant que "c'est la résistance, avec l'armée, qui protège les Libanais."

Hassan Fadlallah a rappelé que le droit à la résistance a été stipulé dans  l'accord de Taëf, indiquant que cette résistance n'a jamais bénéficié d'un soutien unanime des Libanais.

"Nous ne voulons aucune confrontation interne, mais nous refusons également toute attaque contre la résistance, que ce soit à travers les campagnes mensongères et diffamatoires dans les médias ou par le biais d'un Tribunal international hors du cadre libanais", a martelé M. Fadlallah.  Et de poursuivre : "Nous n'avons jamais travaillé en dehors du cadre de la Constitution, nous avons même accepté de discuter d'une stratégie de défense".

Le député a en outre appelé à soutenir l'armée libanaise au lieu de l'attaquer et de nuire à son image. "Il faut œuvrer à renforcer la troupe pour qu'elle puisse protéger le Liban, a-t-il indiqué. Sans une armée forte, un Etat ne peut être édifié."  Selon lui, le déploiement de la troupe à Ersal est le souhait de tous les Libanais car cette localité sunnite dans la Békaa a été "prise en otage par les terroristes". Il a ensuite salué la patience de ses habitants qui refusent d'être entraînés dans un conflit interlibanais.

Hassan Fadlallah a accordé sa confiance au gouvernement et souhaité au Premier ministre Tammam Salam plein succès dans "sa mission difficile", réitérant que "nous n'avons jamais voulu le pouvoir, mais un Etat fort et capable".

Sur l'implication du parti chiite dans la guerre en Syrie, M. Fadlallah a souligné que son but est de "protéger tous les Libanais et pas seulement une unique confession". "Nous sommes les derniers à nous être impliqués en Syrie, car nous étions forcés à combattre les terroristes qui nous menacent tous", a-t-il ajouté.