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Liban

La fermeté a eu raison des ravisseurs : le jeune Michel Sakr libéré sans rançon

Le jeune Michel Sakr entouré de sa famille. Photo ANI

La fermeté et la rapidité de réaction des hauts responsables officiels ainsi que la fronde populaire ont eu raison cette fois-ci des gangs mafieux. La libération, samedi à l'aube, du fils de l'homme d'affaires Ibrahim Sakr, Michel (âgé de neuf ans), a permis de mettre en relief deux facteurs essentiels : lorsque les responsables et les services de sécurité font preuve de détermination, ils peuvent aboutir à des résultats rapides ; par ailleurs, la bande mafieuse qui sévit depuis quelque temps dans la Békaa, et qui se livre à des rapts et des actes de banditisme en série, est connue de tous, et sa localisation ne semble un secret pour personne.
C'est dans la localité de Talia, dans le caza de Baalbeck, que le jeune Michel Ibrahim Sakr a finalement été libéré par les forces de sécurité, samedi à l'aube, près de 17 heures après son enlèvement, vendredi matin à Zahlé, alors qu'il se rendait à son école, située près du domicile familial, en compagnie de ses deux sœurs. Aussitôt alertés, les ministres de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, et de la Défense, Samir Mokbel, ont mobilisé les services de renseignements de l'armée et les Forces de sécurité intérieure qui ont rapidement démasqué les ravisseurs et déterminé leur planque. Les malfaiteurs se sont avérés être de la famille Tleiss qui a transformé le village de Brital, dans la Békaa, en un repère de hors-la-loi qui se sont spécialisés dans le vol de voitures et dans les rapts visant à obtenir une rançon.


Une fois n'est pas coutume : le jeune Michel Sakr a été libéré sans qu'une quelconque rançon soit versée aux ravisseurs. Les contacts intensifs entrepris dès les premiers instants du rapt par le président Michel Sleiman, le Premier ministre Tammam Salam, le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, et le leader des Forces libanaises Samir Geagea, ont ainsi porté leurs fruits en un temps record. De fait, le président de la Chambre et leader du mouvement Amal, Nabih Berry, a chargé l'un de ses proches, Wissam Tleiss, d'entreprendre les démarches nécessaires afin d'obtenir la libération du jeune garçon. Celui-ci a ainsi été relâché par ses ravisseurs dans la nuit de vendredi à samedi. Il a été conduit dans un premier temps au village de Hour Taala où il a pu entrer en contact avec ses parents. Il a été ensuite emmené au poste de police de la localité de Talia (caza de Baalbeck) puis au sérail de Zahlé où les gendarmes ont recueilli sa déposition avant qu'il ne rejoigne ses parents tôt samedi matin.
À la suite de cette libération, les routes menant à Zahlé, qui avaient été bloquées vendredi par les habitants au moyen de pneus enflammés, ont été rouvertes à la circulation. Durant toute la journée de vendredi, note-t-on, des délégations populaires, notamment des partisans des Forces libanaises des régions de Bécharré, de Deir el-Ahmar, de Zahlé et de la Békaa, avaient défilé au domicile de la famille, à Zahlé, en signe de solidarité. L'homme d'affaires Ibrahim Sakr est un proche du leader des FL, Samir Geagea, rappelle-t-on.

 

Les réactions
Peu après la libération du jeune garçon, M. Salam est entré en contact avec les ministres de l'Intérieur et de la Défense pour rendre hommage aux efforts intensifs qu'ils ont déployés durant toute la journée de vendredi. Après avoir exprimé l'espoir que de tels actes ne se répéteront plus « ni dans la Békaa ni dans toute autre région libanaise », le Premier ministre a souligné que « la fermeté dont ont fait preuve les services de sécurité est le moyen le plus propice pour faire face à toute violation de la loi ». M. Salam a chargé le ministre de l'Éducation, Élias Abi Saab, de se rendre en son nom au domicile d'Ibrahim Sakr afin de le féliciter à la suite du dénouement de cette affaire.


De son côté, M. Samir Geagea a déclaré que « l'État a les moyens d'agir rapidement avec efficacité lorsqu'il le désire ». « Preuve en est qu'en un court laps de temps, les services de sécurité ont pu déterminer l'identité des ravisseurs », a souligné le leader des FL qui a exhorté sur ce plan « le pouvoir politique à trancher et à prendre une décision ferme afin de mettre un terme à la vague de rapts qui sévit depuis trois ans ».
Le député Ziyad Kadri, qui a rendu visite à la famille Sakr, a dénoncé pour sa part les agissements des miliciens du Hezbollah « qui portent atteinte à la dignité des citoyens sous couvert d'autosécurité ». M. Kadri a affirmé dans ce cadre que « les gangs qui se livrent aux enlèvements profitent de la couverture des armes qui échappent au contrôle de l'État » (allusion à l'arsenal militaire du Hezbollah).
Les « tribus et forces vives » de Baalbeck-Hermel ont stigmatisé les rapts, mettant l'accent sur la nécessité de « lever la couverture dont bénéficient ceux qui se livrent à des enlèvements ».


Signalons enfin qu'après la libération de son fils, Ibrahim Sakr a tenu à son domicile de Zahlé une conférence de presse au cours de laquelle il a remercié le président Sleiman, le patriarche Raï, M. Nabih Berry, le président Amine Gemayel et M. Geagea, ainsi que l'armée libanaise, pour leurs efforts. S'adressant en outre aux ravisseurs, il a déclaré : « L'acte que vous avez commis envers les habitants de Zahlé est le début de la fin pour vous. Nul ne peut porter atteinte aux habitants de Zahlé. Ne touchez pas à Zahlé et à la Békaa car vous risquez de réveiller un monstre dormant. Demandez aux Syriens ce qu'il est advenu d'eux lorsqu'ils ont essayé d'entrer à Zahlé dans les années 80. »

La fermeté et la rapidité de réaction des hauts responsables officiels ainsi que la fronde populaire ont eu raison cette fois-ci des gangs mafieux. La libération, samedi à l'aube, du fils de l'homme d'affaires Ibrahim Sakr, Michel (âgé de neuf ans), a permis de mettre en relief deux facteurs essentiels : lorsque les responsables et les services de sécurité font preuve de...

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