L’aviation syrienne et le Hezbollah se déchaînent contre Yabroud

L'aviation syrienne a bombardé hier à dix reprises la ville rebelle de Yabroud, au nord de Damas, que les forces loyalistes et le Hezbollah tentent de conquérir pour bloquer hermétiquement la frontière avec le Liban, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). La Commission générale de la révolution syrienne et les Comités locaux de coordination (LCC), qui regroupent des militants antirégime, ont affirmé que des barils d'explosifs avaient été lancés.

Les forces syriennes tentent de prendre le contrôle de Yabroud, dernière importante ville rebelle dans la région montagneuse de Qalamoun, près du Liban. L'an dernier, l'armée avait conquis plusieurs localités dans cette région sur l'autoroute reliant Damas à Homs. Lundi, les forces du régime s'étaient emparées du village de Sahel et des officiers avaient dit mardi que la troupe s'apprêtait à prendre Flita, dernière localité avant Yabroud.

Dans le reste du pays, l'OSDH fait état de raids avec des barils d'explosifs sur Cheikh Maqsoud et Hanano, deux quartiers dans l'est d'Alep. Dans la province d'Idleb, l'aviation a frappé la localité de Khan Cheikhoun au moment où les rebelles et l'armée s'affrontent au sol pour prendre un point de contrôle à l'entrée est de la ville. Les combattants de l'opposition se sont emparés de ce poste et de plusieurs points de contrôle dans la province d'Idleb dans des combats qui se sont soldés par la mort de 18 rebelles, affirme l'OSDH.
Au nord, dans la province de Hassaké, les combattants kurdes ont annoncé leur retrait de la localité de Tel Brak, entre Qamishli et Hassaké. Les forces du Parti d'union démocratique (PYD) avaient conquis la ville le 22 février après des combats avec les jihadistes de Daech (État islamique en Irak et au Levant -EIIL). Ce retrait a été annoncé dans un communiqué affirmant que les habitants ont accepté de prendre en main la sécurité et d'empêcher l'entrée des combattants de Daech.

Méthodes de guerre
Concernant la situation humanitaire en Syrie, la Commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'homme en Syrie dénonce le recours aux sièges des villes et à la famine comme méthode de guerre par le gouvernement dans la dernière mise à jour de son rapport publié hier. « Plus de 250 000 personnes sont soumises à un siège en Syrie, régulièrement bombardées par l'artillerie et l'aviation. Elles sont privées d'aide humanitaire, de nourriture, de soins médicaux et doivent choisir entre la famine et la reddition », affirment les trois juristes internationaux mandatés par l'ONU, dirigés par le Brésilien Paulo Sergio Pinheiro. « Le Conseil de sécurité porte la responsabilité de ne pas s'occuper de demander des comptes » à ceux qui violent les règles du droit international pour les conflits, « ce qui permet aux différentes parties de violer ces règles en toute impunité », a souligné devant la presse M. Pinheiro, affirmant qu'à la fois « les progouvernementaux et les groupes d'opposants ont commis des massacres ».

Enfin, le célèbre réalisateur syrien Mohammad Malas a été relâché après avoir été interpellé mardi par les services de renseignements syriens alors qu'il s'apprêtait à se rendre au Liban, d'où il devait se rendre à Genève pour participer à un festival, a-t-on appris hier auprès d'un de ses amis. Son film Ladder to Damascus (La montée vers Damas, 2013) est en compétition au Festival du film et Forum international sur les droits humains (FIFDH) qui s'ouvre demain. Il n'est pas clair si le réalisateur pourra s'y rendre.

Lire aussi

Golan : L'armée israélienne affirme avoir blessé deux membres du Hezbollah

L'État hébreu annonce l'interception d'un navire d'armes iraniennes ; Téhéran dément