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Moyen Orient et Monde

Les forces russes investissent deux bases en Crimée

À Evpatoria, dans l’ouest de la Crimée, des soldats russes montaient la garde hier à l’entrée de la base qu’ils ont investie le matin même. Ganya Savilov/AFP

Les forces russes ont pris le contrôle partiel de deux bases de lancement de missiles en Crimée, bloquant dans l'une d'elles le bâtiment abritant les missiles, ont indiqué hier des sources militaires ukrainiennes. Dans les deux cas, à Fiolent, près de Sébastopol, et Evpatoria, dans l'ouest de la Crimée, l'opération s'est déroulée sans échanges de tirs, mais constitue une montée d'un cran dans la confrontation entre les forces russes et ukrainiennes sur la péninsule russophone. Dans la plupart des cas jusqu'à présent, les soldats russes encerclaient les bases ukrainiennes, sans y rentrer.
La Crimée est contrôlée en grande partie par des forces russes. Mardi, Vladimir Poutine a démenti toute présence de ses soldats, évoquant des groupements « d'autodéfense » et expliquant qu'il était simple de se procurer des uniformes de l'armée russe. Dans la nuit de mardi à mercredi, des responsables à l'état-major de l'armée ukrainienne ont déclaré à l'agence Interfax-Ukraine que les forces présentes en Crimée n'appartenaient pas seulement à la flotte russe de la mer Noire, mais à des unités basées notamment en Tchétchénie ou dans la région de Krasnodar, sur la côte russe de la mer Noire. En réponse à ces affirmations, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a souligné hier que les photographies prises en Crimée de véhicules militaires avec des plaques d'immatriculation russes et une vidéo d'un homme armé disant être russe étaient une « provocation » et une « absurdité ». M. Choïgou a par ailleurs dit n'avoir « aucune idée » de la raison pour laquelle des groupes locaux « d'autodéfense » pouvaient se déplacer à bord de véhicules blindés Lynx ou Tigre, utilisés par l'armée russe.
Parallèlement, un millier de manifestants prorusses a pris hier d'assaut l'administration de la région russophone de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, reprenant le contrôle des lieux dont ils avaient été délogés le matin même, et y ont hissé le drapeau russe. Une dizaine de personnes ont été blessées, certaines ayant le visage en sang, lorsque les contestataires ont franchi le cordon des forces de l'ordre aux cris de « Russie ! » et « le fascisme ne passera pas ! ». De son côté, la justice ukrainienne a ouvert des enquêtes pour séparatisme visant plusieurs responsables prorusses, dont le nouveau Premier ministre de Crimée et le leader des manifestants qui ont pris l'administration de Donetsk. Est également concerné le commandant en chef de la marine ukrainienne, l'amiral Denis Berezovski, qui a fait défection dimanche. Le Parlement de Crimée a voté la tenue d'un référendum sur un élargissement de l'autonomie de la république, prévu le 30 mars.
En outre, un total de 35 observateurs militaires non armés, provenant de 18 pays membres de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), vont être envoyés pour répondre à une demande de l'Ukraine. « J'espère que cette mission va aider à une désescalade des tensions en Ukraine », a expliqué le secrétaire général de l'OSCE, Lamberto Zannier. Les militaires sont en chemin vers l'Ukraine et la ville d'Odessa, dans le sud du pays. Kiev avait adressé une demande à l'OSCE pour l'envoi d'une telle mission du 5 au 12 mars. Pour sa part, l'OTAN a décidé de renforcer sa coopération avec l'Ukraine et de réexaminer celle avec la Russie, avec la suspension de certaines initiatives communes Otan-Russie, a déclaré son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen.
D'autre part, l'envoyé spécial de l'ONU en Crimée, Robert Serry, a décidé de mettre fin à sa mission dans la péninsule russophone après avoir été retenu brièvement hier par des hommes armés à Simféropol. « Il va bien. Il veut prendre un avion pour Kiev », a indiqué un source accompagnant le diplomate néerlandais. À l'aéroport, une assistante du diplomate a indiqué qu'il se trouvait en salle d'attente en vue d'un embarquement.

Les forces russes ont pris le contrôle partiel de deux bases de lancement de missiles en Crimée, bloquant dans l'une d'elles le bâtiment abritant les missiles, ont indiqué hier des sources militaires ukrainiennes. Dans les deux cas, à Fiolent, près de Sébastopol, et Evpatoria, dans l'ouest de la Crimée, l'opération s'est déroulée sans échanges de tirs, mais constitue une...

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