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Moyen Orient et Monde - Eclairage

Obama en « chef du monde libre » face au Kremlin

La crise en Ukraine propulse Barack Obama dans un rôle que l'on pensait relégué aux oubliettes de la guerre froide : celui de chef de l' « Ouest » face au Kremlin.
La démonstration de force de Vladimir Poutine en Crimée représente un véritable défi pour le président des États-Unis, tant sur le plan politique que personnel, et aussi en tant que dirigeant du pays le plus puissant de l'Alliance atlantique, soudainement replacée dans une logique d'affrontement avec Moscou. De Harry Truman à Ronald Reagan, deux générations de présidents américains ont endossé ce rôle de « chef du monde libre », expression devenue surannée depuis l'éclatement de l'Union soviétique il y a plus de 20 ans.
Les priorités de politique étrangère de M. Obama depuis son arrivée au pouvoir en 2009 sont connues : recentrage des efforts diplomatiques sur l'Asie pour faire contrepoids à la grande puissance montante, la Chine, et tentative de s'extraire de dix années de guerre dans le monde arabo-musulman. Mais avec l'Ukraine, « le président Obama se retrouve face à la crise la plus difficile de sa présidence », remarque Nicholas Burns, ancien ambassadeur des États-Unis à l'OTAN.
Sur le plan politique intérieur, ses adversaires républicains tentent depuis des années de présenter M. Obama comme un idéaliste, apôtre de l'apaisement avec les ennemis des États-Unis. Pendant sa campagne de réélection en 2012, il avait réussi à éviter ces reproches en mettant en avant ses succès contre el-Qaëda, notamment la mort d'Oussama Ben Laden. Mais ces accusations sont revenues le hanter sur fond de bain de sang en Syrie et de reculade sur les armes chimiques du régime Assad, de chaos ou de reprises en main autoritaires dans la plupart des pays du « printemps arabe », et, dernièrement, de frictions de plus en plus graves avec Moscou.
Dans cette crise ukrainienne qui couvait depuis des mois, et alors que les relations américano-russes se sont constamment dégradées, de l'avis de M. Obama, depuis le retour formel au pouvoir de M. Poutine en mai 2012, le président est resté fidèle à son credo de multilatéralisme. Il a ainsi consulté ses alliés européens pendant tout le week-end, au moment où les mouvements de troupes russes en Crimée devenaient de plus en plus évidents, et fédéré six autres membres du G8 pour menacer implicitement Moscou d'être expulsé du club exclusif dont il fait partie depuis 16 ans.
Mais l'Europe n'est pas forcément sur la même longueur d'onde que Washington face à la Russie, grand fournisseur d'énergie au Vieux Continent. « Il va falloir que (le président Obama) monte en première ligne et fasse preuve d'un grand leadership à un moment où ce n'est pas facile », relève Charles Kupchan, du groupe de réflexion Council on Foreign Relations à Washington.

La crise en Ukraine propulse Barack Obama dans un rôle que l'on pensait relégué aux oubliettes de la guerre froide : celui de chef de l' « Ouest » face au Kremlin.La démonstration de force de Vladimir Poutine en Crimée représente un véritable défi pour le président des États-Unis, tant sur le plan politique que personnel, et aussi en tant que dirigeant du pays le plus...

commentaires (1)

Si Obama n'avait pas eu une passivité bien lâche en Syrie et avait donc montré un grand leadership quant au problème syrien en aidant fermement la rébellion modérée et libérale, il n'aurait probablement pas eu une aussi mauvaise surprise en Ukraine de la part de Poutine.

Halim Abou Chacra

10 h 33, le 05 mars 2014

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Commentaires (1)

  • Si Obama n'avait pas eu une passivité bien lâche en Syrie et avait donc montré un grand leadership quant au problème syrien en aidant fermement la rébellion modérée et libérale, il n'aurait probablement pas eu une aussi mauvaise surprise en Ukraine de la part de Poutine.

    Halim Abou Chacra

    10 h 33, le 05 mars 2014

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