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Moyen Orient et Monde - Syrie

L’armée syrienne bombarde violemment Yabroud

L'opposition présente à Genève son plan pour la transition, mais Damas fait la sourde oreille.

En parallèle aux évacuations de civils en cours à Homs, de l’aide humanitaire est distribuée à ceux qui restent. Selon le Programme alimentaire mondial, 310 rations et 1,5 tonne de blé ont été distribuées dans la ville. Le Croissant-Rouge syrien indique également que 4 700 kg de farine de blé ont été envoyés. Photo AFP

L'armée gouvernementale syrienne, appuyée par des combattants du Hezbollah, a lancé des raids aériens contre la ville stratégique de Yabroud, près de la frontière avec le Liban, apparemment en vue d'une nouvelle offensive dans les monts Qalamoun, une région stratégique. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), pas moins de 14 raids ont été effectués. De son côté, la presse syrienne a rapporté que les soldats gouvernementaux ont pris le contrôle du village d'al-Jarajir, près de Yabroud. Les rebelles reconnaissent que leurs adversaires ont avancé dans ce secteur mais assurent que les pro-Assad ne contrôlent pas totalement le village. Avant l'attaque, des émissaires gouvernementaux avaient exhorté les responsables des localités de la région à se rallier au régime de Damas. Plusieurs villages ont accepté, mais dans la plupart des villes, comme à Yabroud, la proposition a été rejetée.

 

 Yabroud, non loin de la frontière syrienne.


À Homs parallèlement, la trêve pourrait être de nouveau prolongée pour permettre aux habitants qui le souhaitent de quitter la ville. Entre-temps, hier, l'opération humanitaire d'évacuation des résidents a repris. Selon le gouverneur de la province, Talal Barazi, un nouveau groupe de 217 civils, pour la plupart des femmes et des enfants, a été évacué « sans incident » du réduit rebelle de la ville. Le chef des opérations du Croissant-Rouge syrien, Khaled Erksoussi, a indiqué que 190 rations de nourriture et 4 700 kg de farine de blé y avaient été en outre envoyés. Jusqu'à présent, selon le Programme alimentaire mondial, 310 rations et 1,5 tonne de blé ont été distribuées dans les zones rebelles de la ville. Selon le Haut-Commissariat des réfugiés, « 336 hommes, âgés de plus de 15 ans et de moins de 55 ans, ont été interpellés pour être interrogés » par les autorités, après leur évacuation de la cité, et seuls 42 d'entre eux ont été relâchés. Les militants coincés à Homs ont d'ailleurs affirmé qu'ils craignaient de partir de peur d'être arrêtés.


Par ailleurs, au siège de l'ONU à New York, le Conseil de sécurité a entamé l'examen d'un projet de résolution réclamant l'acheminement d'une aide humanitaire dans les zones assiégées de Syrie, un texte que la Russie juge « détaché de la réalité » et auquel elle menace d'opposer son veto.


Quant aux pourparlers de paix à Genève, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi tentait hier désespérément de les sauver du naufrage. Il a ainsi avancé d'une journée, à aujourd'hui, sa rencontre avec la secrétaire d'État adjointe américaine Wendy Sherman et Guennadi Gatilov, vice-ministre russe des Affaires étrangères.
L'opposition syrienne, elle, a présenté un plan qui prévoit la mise en place d'une autorité de transition chargée de superviser un cessez-le-feu et le départ des combattants étrangers. Ce document de cinq pages n'évoque à aucun moment le sort du président Assad, mais des délégués ont expliqué que celui-ci avait été sciemment ignoré pour bien souligner qu'il n'avait plus aucun rôle à jouer. La délégation gouvernementale a réaffirmé quant à elle que les négociations devaient avant tout porter sur la lutte contre le terrorisme. Elle a jugé « stérile » l'idée de deux négociations parallèles, l'une sur la priorité de l'opposition (un gouvernement de transition), l'autre sur celle des pro-Assad (la lutte antiterroriste). Toutefois, selon le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad, Damas est prêt à discuter du départ de tous les combattants étrangers du pays, comme l'a proposé l'opposition. Mais douchant tout espoir, le ministre syrien de la Réconciliation nationale, Ali Haïdar, a estimé que les négociations en cours à Genève étaient « vouées à l'échec en l'état actuel des choses ».

 

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