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Liban - Assassinat Hariri

TSL : Comment la scène du crime a été altérée sur ordre d’un officier supérieur...

Des voitures traînées et déplacées hors du lieu du crime à la va-vite quelques heures à peine après l'attentat du 14 février contre Rafic Hariri, des tests ADN effectués auprès des deux parents d'Abou Adass tout aussi rapidement, et un sous-officier des FSI, chargé de ces tâches, qui affirme avoir exécuté à la lettre les ordres provenant de ses supérieurs.


C'est ce qui ressort principalement de la journée de témoignages qui s'est déroulée hier au Tribunal spécial pour le Liban dont l'audition des témoins s'est poursuivie au rythme de deux pour la journée qui s'est prolongée, pour la première fois depuis le début du procès, tard, jusqu'en début de soirée.
C'est d'ailleurs le témoignage, chargé, de l'adjudant-chef au sein de la police judiciaire, Tanios Ibrahim Gemayel, qui retiendra longuement l'attention, suscitant plusieurs interrogations, de la part des juges notamment.
« Vers 22 heures le soir du 14 février 2005, nous avons reçu l'ordre de nous rendre sur le lieu du crime et de filmer l'opération de remorquage (vers la caserne Hélou des FSI à Mar Élias) des voitures », témoigne M. Gemayel qui s'exprimait par vidéoconférence à partir de Beyrouth.
Le témoin a toutefois précisé avoir reçu un ordre concomitant de relever des échantillons d'ADN des deux parents d'Abou Adass, après que ce dernier eut revendiqué l'attentat à la télévision au nom d'une organisation islamiste.
Il a ainsi révélé qu'il s'était dirigé sitôt après au siège des FSI, au service des renseignements pour recueillir les échantillons. « Je me suis exécuté en présence du chef du service et sous la supervision de mon supérieur direct », confie M. Gemayel, qui explique avoir effectué un relevé de la salive des deux parents qu'il a ensuite remis au centre d'analyses pour les examiner.


Interrogé par l'accusation sur la tâche qui lui avait été affectée sur les lieux de l'assassinat , M. Gemayel a répondu : « Je suis arrivé sur les lieux vers 22h15 ou 22h20. À mon arrivée, j'ai vu de puissants camions-remorques, des éléments de la Défense civile et des officiers des Forces de sécurité intérieure. » Le témoin a ensuite expliqué comment s'est déroulée l'opération de remorque, en deux phases, pour le retrait de 4 véhicules au cours de la première phase, 2 autres par la suite. « J'ai d'abord numéroté les véhicules. J'ai fait soulever 4 voitures sur un grand camion et les ai fait transporter à la caserne Hélou. J'ai filmé l'opération en cours. Nous sommes revenus sur place et retiré deux autres véhicules, toujours en filmant », atteste le témoin, qui indique que l'ensemble de l'opération, qui a débuté à 23h, s'est prolongée durant 3 heures, jusqu'à 2 heures du matin.


Interrogé par le président de la chambre de première instance, le juge David Re, sur « les raisons de cet empressement à retirer les véhicules des lieux du crime, moins de 24 heures après l'attentat et durant la nuit », et si quelqu'un, en l'occurrence ses supérieurs, lui avait donné des explications quelconques à ce sujet, M. Gemayel a répondu par la négative, insistant sur le fait qu'il ne faisait qu'exécuter les ordres donnés par la hiérarchie, notamment par un officier supérieur. « L'officier en charge m'avait contacté et il semblait pressé, mais je ne sais pas pourquoi il fallait accélérer la mission. »


À la question de savoir s'il a pu identifier les véhicules qu'il était censé transporter, le témoin a relevé qu'il ne peut « assurer qu'il s'agissait des voitures relevant du convoi » de Rafic Hariri, mais que c'était un des officiers sur place qui lui avait dit qu'elles faisaient partie du convoi.
Un autre témoignage, celui du beau-père de Yahya Arab, chargé de la sécurité personnelle de Rafic Hariri, avait précédé celui de M. Gemayel durant l'audience matinale. On apprendra principalement que le défunt avait été identifié à l'aide de tests d'ADN effectués à posteriori, le corps du défunt ayant dû être déterré à cette fin.

 

Des voitures traînées et déplacées hors du lieu du crime à la va-vite quelques heures à peine après l'attentat du 14 février contre Rafic Hariri, des tests ADN effectués auprès des deux parents d'Abou Adass tout aussi rapidement, et un sous-officier des FSI, chargé de ces tâches, qui affirme avoir exécuté à la lettre les ordres provenant de ses supérieurs.
C'est ce qui ressort...

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