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Liban

TSL : faux suspense sur une pièce de la Mitsubishi finalement identifiée

Alors que l'on s'attendait à un contre-interrogatoire musclé de la part des conseils de la défense des accusés dans l'affaire « Ayyash et autres » au cours de l'audience au Tribunal spécial pour le Liban, on a assisté,
hier après-midi, à une intervention timide de la part du conseil de Moustapha Badreddine, Ian Edwards, dont les questions adressées au témoin de la journée ont été réduites à leur strict minimum.
Et pourtant, le témoignage de l'expert et officier de police britannique, Malcom Wilson, ne manquait pas d'intérêt, surtout lorsque ce dernier ne réussissait pas à retrouver, en cours de témoignage, la marque du véhicule de la Mitsubishi sur l'une des pièces retirées des fonds marins par une équipe de plongeurs professionnels qu'il supervisait en août 2005.
Une pièce qui a été exhibée aux juges et à l'ensemble des parties présentes en cours de matinée, mais qui ne portait vraisemblablement plus, du moins à l'œil nu, l'indication de la marque Mistsubishi à laquelle le témoin venait de faire référence oralement, après l'avoir citée dans le rapport établi à l'époque.
Rappelons que depuis plusieurs jours déjà, l'accusation tente, par témoins interposés, de prouver que le camion Mitsubishi, montré à plusieurs reprises depuis le début du procès dans des photos et bandes vidéo, est bel et bien celui qui était à l'origine de l'attentat qui avait ciblé le convoi de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri, celui qui avait également transporté les explosifs à cette fin. Pour l'accusation, le fait de retrouver des pièces de véhicule propulsées aussi loin, notamment dans la mer, et dans plusieurs directions, prouve qu'elles ne peuvent provenir que d'un véhicule qui a causé l'explosion, en l'occurrence la Mitsubishi, et dont les parties ont été parsemées en plusieurs endroits du fait de l'ampleur de la déflagration.
Une thèse que la défense avait mise en doute dès les premiers jours du procès. Pour cette dernière, rien ne prouve à ce stade que la Mitsubishi, que l'on voit se diriger vers le Saint-Georges quelques minutes avant l'attentat, est celle qui a provoqué l'énorme explosion le 14 février 2005.
Rien ne prouve non plus que l'explosion s'est produite en surface, devait assurer encore la défense en marge du procès, l'un des conseils ayant été jusqu'à évoquer à nouveau l'hypothèse d'une explosion souterraine.
Sollicité hier par l'accusation, Malcom Wilson a répondu du tac au tac à une série de questions qui lui ont été posées par le substitut principal du procureur, Alex Milne.
Interrogé sur sa mission dans le cadre de l'investigation maritime effectuée à l'aide d'une équipe de plongeurs constituée de deux Britanniques et d'une vingtaine de Libanais, le témoin a relaté les détails de l'opération, le modus operandi suivi par l'équipe de chercheurs, les techniques utilisées, et montré les différentes zones où s'effectuaient les fouilles.
S'appuyant sur un plan de travail reproduisant le périmètre des espaces sondés et le type de codification des pièces retrouvées, M. Wilson a ainsi expliqué comment la mission de recherches avait pris pour point de départ une zone géographique qui se trouvait à 130 mètres du lieu de l'explosion, expliquant, à l'aide d'un schéma scientifique, les espaces sondés par les plongeurs sur une durée de plusieurs jours.
Ont été ainsi repêchés des fonds marins principalement, mais aussi dans la piscine du Saint-Georges, des pièces métalliques de tout genre, dont une jante de pneu pesant 12,5 kg, des pièces de véhicules projetées en mer des suites de l'explosion, en plus de pièces métalliques non identifiées, et des os, non humains vraisemblablement, relève le témoin.
Autant d'éléments de preuves qui ont été codifiés et numérotés selon le genre, puis libellés par les experts avant d'être « remis à l'ONU », précise M. Wilson à plusieurs reprises.
L'expert britannique crée toutefois la surprise lorsque, manipulant prudemment l'une des pièces repêchées dans les fonds marins, il n'arrive plus à retrouver, devant les juges, le signalement qui prouvait qu'il s'agissait d'un morceau de métal appartenant au véhicule de la Mitsubishi.
Il affirme toutefois se souvenir clairement avoir bien vu le label et consigné l'information dans son rapport.
« Il y avait sans aucun doute une indication quelconque à l'époque faisant référence au logo, une fois la pièce récupérée de la mer », dit-il.
À l'insistance des juges présents qui s'interrogeaient sur l'énigme, le témoin répond : « Je ne me souviens plus si la marque était imprimée sur la pièce ou collée (...). » « Mais je doute fort que cette indication puisse disparaître, même si la pièce peut avoir subi une érosion quelconque », dit-il en réponse aux questions sur l'éventualité de l'altération de la pièce en mer, ou avec le temps.
Le suspense sera néanmoins suspendu lors de la pause du déjeuner, pour être ensuite complètement levé lors de l'audience de l'après-midi, consacrée notamment à l'exhibition, sur une table placée au centre de la salle, d'une pièce additionnelle du véhicule portant cette fois-ci clairement la marque Mitsubishi. Une preuve qui amènera les juges à descendre de leurs bancs pour le constater de leurs propres yeux.

Alors que l'on s'attendait à un contre-interrogatoire musclé de la part des conseils de la défense des accusés dans l'affaire « Ayyash et autres » au cours de l'audience au Tribunal spécial pour le Liban, on a assisté,hier après-midi, à une intervention timide de la part du conseil de Moustapha Badreddine, Ian Edwards, dont les questions adressées au témoin de la journée...

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