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À La Une - Justice

France : prison ferme pour le martyr d'un chaton

Farid Ghilas écope d'un an de prison et d'une interdiction définitive de posséder un animal domestique.

Le chaton de 5 mois martyrisé. AFP

A la grande satisfaction des associations de défense des animaux en France, un jeune homme a été condamné lundi à un an de prison ferme pour avoir martyrisé un chaton de cinq mois dans des vidéos postées sur internet, suscitant une forte émotion.

Farid Ghilas, 24 ans, sans profession mais s'apprêtant à suivre une formation de pâtissier, a été en outre condamné par le tribunal correctionnel de Marseille à une interdiction définitive de posséder un animal domestique.

Le président du tribunal, Mohamed Houache, qui a tenté en vain d'arracher des explications étayées au prévenu, a suivi à la lettre les réquisitions du procureur Emmanuel Merlin. Il a souligné le caractère "mondialisé, énormément médiatisé de cette affaire", citant des messages de désapprobation de ce geste venus par exemple du Québec ou d'Afrique.

"Il a agi avec une perversité particulière et un sadisme marqué qui a révulsé la planète entière", avait ainsi argué M. Merlin. "La place de l'animal dans nos sociétés est devenue particulière, ils ne sont plus considérés comme de simples objets", a encore lancé l'accusation à l'encontre du jeune homme, qui, tee-shirt rouge et bas de survêtement bleu marine, semblait parfois hébété.

"Je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai fait le con, je regrette", a déclaré à plusieurs reprises le prévenu, résidant dans une cité des quartiers Nord de Marseille. "Je me promenais dans le quartier avec un jeune, on marchait dans la rue. J'ai vu le chat, il venait vers moi, ça m'est venu comme ça, je n'ai pas réfléchi, je ne sais pas qui a eu l'idée de filmer", a-t-il dit à la barre, devant une salle comble. Avant d'affirmer: "Je recommencerai plus, c'est promis".

Le président a justifié la peine de prison ferme par la cruauté du geste, que l'audience a pu constater par la diffusion des vidéos où le petit chat blanc et roux est projeté contre un mur sous les rires de Farid Ghilas et de l'auteur du film, mais aussi par le "casier judiciaire" du prévenu, déjà condamné huit fois et incarcéré dans le passé, pour des faits de violences notamment.

 

Une "peine exemplaire"
Consciente de devoir faire face à "l'opinion publique voulant sa tête", l'avocate de M. Ghilas, Sophie Savaïdes, a souhaité "remettre les faits dans leur contexte", affirmant qu'il s'agissait d'un "acte isolé, par deux jeunes désoeuvrés, d'une famille déstabilisée" et préconisant des travaux d'intérêt général dans des associations de défense des animaux.

Pas moins de sept d'entre elles se sont en effet portées partie civile dans cette affaire. Certains de ses membres figuraient parmi les quelque 200 personnes massées devant le tribunal, venues avec une dizaine de chiens. L'un portait une pancarte "Pour Oscar", du nom du chaton qui souffre d'une fracture à la patte.

Les manifestants ont copieusement insulté le prévenu, réclamant une "peine exemplaire pour le tortionnaire". Quelques voix ont aussi lancé : "Sortez-le, qu'on le pende!" ou encore "la chaise électrique!".

"On s'attaque au symbole de l'innocence", a dénoncé Me Michel Pautot, de la Fondation assistance aux animaux. "C'est un geste d'une cruauté et d'une lâcheté indicible. Il faut mettre un terme à cette barbarie", a corroboré Me Marie-Hélène Pacalin-Verne, pour la SPA.
"Cela peut paraître démesuré, mais pour nous cela ne l'est plus. C'est un exemple pour tous ceux qui martyrisent les animaux", a lancé Andy Salviano, présidente de la SPA Marseille-Provence.
"C'est une condamnation exemplaire", s'est également félicité auprès de l'AFP Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, espérant qu'elle mettra "un frein à ce genre de mises en scène macabres" qui fleurissent sur le net.

La justice sanctionne désormais plus sévèrement les actes de cruauté envers les animaux, les peines de prison ferme étant toutefois rares pour des cas de maltraitances n'ayant pas entraîné la mort.
Parmi les condamnations les plus récentes, un quinquagénaire avait été condamné à huit mois ferme en août 2012 à Chartres pour avoir tué un teckel à coups de fourchette.

A la grande satisfaction des associations de défense des animaux en France, un jeune homme a été condamné lundi à un an de prison ferme pour avoir martyrisé un chaton de cinq mois dans des vidéos postées sur internet, suscitant une forte émotion.
Farid Ghilas, 24 ans, sans profession mais s'apprêtant à suivre une formation de pâtissier, a été en outre condamné par le...

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