Dans une prise de position assez inhabituelle, l'ambassadeur d'Arabie saoudite à Beyrouth, Ali Awad Assiri, a vertement critiqué hier l'effacement de Dar el-Fatwa face aux extrémistes sunnites, affirmant que cette instance « n'est plus ce qu'elle était dans le passé ».
« Mais où est donc Dar el-Fatwa ? » s'est interrogé M. Assiri dans une interview à une radio privée, rapportée par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). « Tout ce que nous voyons comme extrémisme, tant dans le nord que dans le sud du Liban, n'est guère rassurant », a-t-il souligné, estimant que l'annonce faite (samedi) par Abou Sayaf el-Ansari, proclamant le Liban terre de jihad contre le Hezbollah, est « un développement très négatif ».
« Dar el-Fatwa devrait être la voix de la modération sunnite », a-t-il ajouté, avant de renchérir : « Le discours religieux est important. La pensée hérétique ne peut être combattue que par une pensée issue des Lumières. Voilà pourquoi j'estime que l'affaiblissement de Dar el-Fatwa ne sert pas le Liban. »
« Nous savons qui complote contre Dar el-Fatwa et tente d'influer sur son action spirituelle. Cette action devrait être équivalente à celle de Bkerké et revêtir un aspect sunnite civilisé. Mais Dar el-Fawa n'est plus ce qu'elle était dans le passé », a-t-il noté.
Selon lui, « ce sont des parties extérieures, non libanaises, qui assument la responsabilité de ce qui se passe à Dar el-Fatwa ». « Le mufti (cheikh Mohammad Rachid Kabbani) est bon et il est habilité, mais il ne faut pas que l'institution de Dar el-Fatwa elle-même soit salie par la moindre tache. Nous réclamons une voix modérée pour combattre l'extrémisme », a-t-il dit.
Liban
Assiri s’interroge : « Mais où est donc Dar el-Fatwa » ?
OLJ / le 27 janvier 2014 à 00h00
commentaires (2)
Paroles Saines pleines de bon sens.
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
07 h 38, le 27 janvier 2014