Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Le licenciement des journaliers d'EDL annulé, le problème de fond toujours pas réglé

 Aucun contractuel ne sera licencié sans discussion préalable avec le ministère du Travail, affirme Jreissati.

Le mouvement de protestation des journaliers d'EDL a provoqué, mardi, de gros embouteillages sur l'autoroute à l'entrée nord de Beyrouth. Photo Michel Sayegh

Les contractuels de l’EDL gardent leur travail au sein de la société privée KVA. Cette décision a été prise mercredi à la suite d’un entretien ce matin entre le ministre sortant du Travail Sélim Jreissati et des représentants de KVA, sous-traitant d'EDL.

"Aucun contractuel ne sera licencié sans discussion préalable avec le ministère du Travail", a déclaré M. Jreissati à l'issue de l’entretien. "Il s'agit d'une fin heureuse et j'appelle tous les contractuels à reprendre le travail. Nous remercions la société KVA d'avoir respecté la loi", a-t-il ajouté.

Les contractuels ont immédiatement fait savoir qu'ils reprenaient le travail après l'annonce du ministre.

Cette démarche a été entreprise à la suite du mouvement de protestation, mardi, des journaliers d’EDL qui ont bloqué l'autoroute au niveau de Dora pour protester contre le licenciement de 62 d'entre eux par leur employeur, la société privée KVA. Cette dernière est une entreprise libanaise privée, sous-traitante d'EDL pour les régions du Grand Beyrouth et de la Békaa.

Cette action coup de poing a provoqué de gros embouteillages à l'entrée nord de Beyrouth pendant plusieurs heures et a suscité la colère de nombreux automobilistes. Vers 11h, alors que l'autoroute était bloquée dans les deux sens, malgré le déploiement d'une trentaine de membres des FSI, les journaliers ont fini par accepter d'envoyer une délégation au ministère de Travail.

Contacté par L'Orient-Le Jour mardi, Sélim Jreissati s'était dit très surpris de l'annonce de ce licenciement, qui a été effectué sans préavis aucun, communiquée au ministère. "Cette décision viole le code du travail et il est de mon obligation de rappeler KVA à l'ordre", avait-il indiqué. Selon lui, la société est tenue à la continuité de l'emploi tel qu'il est stipulé dans le contrat signé avec EDL. "Bien entendu, un licenciement est possible en cas de manquement grave de la part d'un employé, mais dans ce cas-là cet argument ne peut être valable puisque c'est le caractère collectif du licenciement qui est remis en cause", avait affirmé M. Jreissati.

 

Une situation précaire qui dure depuis des années

Si cette affaire de licenciement a été rapidement solutionnée, le problème de fond, lui, n'est toujours pas réglé. En 2012, après de longs mois de bataille de la part des 2 500 journaliers qui réclamaient d'être cadrés au sein de l'institution, un accord politique avait été trouvé. Il prévoyait l'instauration d'un concours auprès du conseil de la fonction publique pour recruter et cadrer les journaliers dans les différents services d'EDL. Cet accord politique a été traduit en projet de loi, qui n'a toujours pas été approuvé et dont l'étude est prévue depuis des mois lors de la prochaine session de l'assemblée plénière.

 

Dans un communiqué, la société KVA a fait allusion à ce projet de loi pour justifier les licenciements. "Le contrat que nous avons signé avec EDL le 2 avril 2012 prévoyait de rediriger certains des journaliers vers le concours de la fonction publique et de nous débarrasser ainsi du surplus d'employés." Comme le projet n'a jamais été approuvé, la société a considéré qu'elle était en droit de se défaire de certains de ses employés "car ils représentaient un coût trop élevé pour l'entreprise".



Les contractuels de l’EDL gardent leur travail au sein de la société privée KVA. Cette décision a été prise mercredi à la suite d’un entretien ce matin entre le ministre sortant du Travail Sélim Jreissati et des représentants de KVA, sous-traitant d'EDL.
"Aucun contractuel ne sera licencié sans discussion préalable avec le ministère du Travail", a déclaré M....

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut