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Moyen Orient et Monde - Égypte

Quand Sissi manipule le référendum constitutionnel...

Le chef de l'armée et véritable homme fort de l'Égypte, le général Abdel Fattah al-Sissi, qui a destitué le président islamiste Mohammad Morsi, a appelé les Égyptiens à voter massivement « oui » mardi et mercredi lors d'un référendum sur une nouvelle Constitution, qui s'apparente de plus en plus à un plébiscite. Pour les experts, le nouveau pouvoir voit dans ce scrutin le moyen d'obtenir des 53 millions d'électeurs une caution populaire. « Ils ont besoin d'un vote populaire de confiance claire, qui permettrait au général Sissi de se présenter à la présidentielle s'il le décidait », estime Andrew Hammond, expert au European Council on Foreign Relations. Le référendum est un « test » pour « l'ordre post-Morsi, le nouveau régime en place », qui permettra également de mesurer « la popularité de Sissi », renchérit Issandr el-Amrani, directeur du projet Afrique du Nord d'International Crisis Group. D'ailleurs, note-t-il, le scrutin de mardi et mercredi « est explicitement présenté de cette façon par l'élite au pouvoir ».
Le général Sissi, ministre de la Défense et vice-Premier ministre en plus d'être le chef de l'armée, est de loin le dirigeant le plus populaire du pays, et son portrait s'étale partout dans les rues, les boutiques et certaines administrations. Mais il est la bête noire des islamistes pro-Morsi qui l'accusent d'avoir mené un « coup d'État militaire » et appellent à boycotter le référendum. C'est Sissi qui a annoncé le 3 juillet la destitution de M. Morsi, issu des Frères musulmans, et nommé le même jour un président de transition, exigeant dans son discours qu'il organise des élections « libres » dans la première moitié de 2014.

« Si le peuple le réclame »
Pour justifier son coup de force du 3 juillet, le général Sissi avait invoqué les millions de manifestants qui avaient réclamé le 30 juin le départ de M. Morsi, l'accusant notamment de vouloir islamiser à marche forcée la société et d'avoir failli à redresser une économie au bord de la banqueroute. Dans son discours samedi, Sissi n'a d'ailleurs pas hésité à lier clairement son appel à voter massivement pour le « oui » à son avenir politique : il sera candidat si « le peuple le réclame », a-t-il lancé à deux jours du référendum.
Le projet de nouvelle Constitution a été débarrassé des références religieuses ajoutées sous la présidence Morsi, mais élargit encore les pouvoirs exorbitants de l'armée. « Les Égyptiens ne sont pas vraiment appelés à se prononcer sur un texte, on leur demande de donner leur caution au régime de juillet », martèle M. Hammond.
Samedi donc, Sissi a semblé confirmer ce qu'experts et hauts responsables pressentaient : le référendum s'apparente à un plébiscite, tant le nouveau projet de Constitution ne modifie qu'à la marge la précédente Loi fondamentale. L'essentiel du pouvoir y demeure dans les mains du futur président et l'armée continue d'être le pilier du régime. L'armée a annoncé qu'elle déploierait 160 000 soldats pour sécuriser les quelque 30 000 bureaux de vote du pays, alors que la peur des attentats qui se sont multipliés depuis la destitution de M. Morsi pourrait inciter de nombreux électeurs à rester chez eux.
(Source : AFP)

 

Le chef de l'armée et véritable homme fort de l'Égypte, le général Abdel Fattah al-Sissi, qui a destitué le président islamiste Mohammad Morsi, a appelé les Égyptiens à voter massivement « oui » mardi et mercredi lors d'un référendum sur une nouvelle Constitution, qui s'apparente de plus en plus à un plébiscite. Pour les experts, le nouveau pouvoir voit dans ce scrutin le moyen...
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