Mayssa Karaa à la première du film « American Hustle ».
C'est une chanson du film American Hustle de David O'Russel, interprété par une pléiade de stars et nommé meilleur film 2013 selon le « New York Film Critics », qui la propulse dans le firmament hollywoodien. Tout commence pour cette jeune Libanaise lorsqu'après ses études et sa participation à la chorale de Jamhour elle s'installe avec sa famille à Boston. Des études de génie civil, mais toujours dans le coin de l'esprit une pensée pour le chant. « Je passais parfois devant le Berklee College of Music sans jamais oser faire quoique ce soit », dit-elle en riant. Munie de ses études de solfège, de piano et possédant plusieurs langues, cette jeune fille, qui à l'âge de 7 ans a découvert son penchant pour la musique, va finir par franchir le pas grâce à son père. « Mes expériences se restreignaient jusqu'à présent à l'accompagnement d'un ténor italien à San Francisco, au chant dans des chorales, ainsi qu'à la représentation du Liban à la Francophonie au consulat français. » C'est son père qui présentera une application à l'école Berklee où elle sera admise. Mayssa Karaa obtient son diplôme de chant professionnel il y a deux ans (chant et composition). « J'ai eu la chance d'avoir Simon Chahine comme professeur. Ce violoniste et compositeur palestinien a été mon professeur durant un an et demi et j'ai fait des tournées avec lui en interprétant un répertoire arabe (Oum Kalsoum, Warda). »
Mais la bonne étoile de Karaa ne s'arrête pas là. « Un jour je reçois l'appel de Dawn Elder, célèbre compositrice et productrice de musique. Elle me propose de passer une audition pour une chanson dans le film d'American Hustle. » « Robert De Niro y joue une scène de cinq minutes où il parle l'arabe, raconte l'artiste. J'ai envoyé ma version de l'adaptation en arabe de White Rabbit, chanson écrite par Grace Slick par « voice note », et j'ai réussi à décrocher le rôle devant cinq concurrentes. » Retenue, cette version sera réarrangée avec la participation de Susan Jacobs, Dawn Elder, Mark Batson, ainsi que le poète algérien Hanin Omar. D'elle, Elder dira : « Mayssa a une capacité unique de réaliser une fusion de cultures, tout en privilégiant une passion pour le rock. » « Telle est ma couleur, répond la chanteuse, un mélange de rock et d'oriental et au bout du compte un panachage particulier. » D'ici à fin janvier, toute l'équipe d'American Hustle (y compris Karaa) sera à Paris, Berlin et puis la Californie. Il faut du temps à Mayssa Karaa pour assimiler tout ce qui lui arrive, mais la chanteuse sait déjà que dorénavant tout ne sera plus comme avant.
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