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Campus - Médias

Séries télévisées libanaises : regards des jeunes

Tirées à quatre épingles, au travail, à la maison et même en dormant, les Libanaises dans les séries télévisées sont surmaquillées et artificielles. Les fictions libanaises ressemblent à des défilés de mode et reflètent peu notre réalité. Que pensent les jeunes étudiants en audiovisuel des productions locales ?

Wiam Khattar, étudiant en 3e année d’audiovisuel à l’Université Notre-Dame.

« Les séries télévisées libanaises transmettent des images hypocrites qui encensent les apparences et mettent en valeur le show-off. Elles manquent lamentablement de réalisme », lance Rawad Habib, étudiant en master de cinéma, option réalisation, à l'Université Saint-Joseph. Avis partagé par de nombreux jeunes dont Cynthia Sawma, diplômée en audiovisuel de l'Université antonine. « Les acteurs dans les productions télévisées locales manquent de simplicité. Je trouve également qu'il y a une faiblesse d'investissement au niveau de la production », souligne-t-elle, avant de préciser : « À mon avis, le cinéma libanais a réussi à mieux représenter notre société que les séries télévisées. »

Les jeunes étudiants que nous avons interrogés estiment que les investissements dans la production des séries télévisées locales demeurent insuffisants. Ghina Abboud, fraîchement diplômée en audiovisuel de l'Institut universitaire de la Fondation al-Kafaat, insiste : « Même avec de faibles moyens financiers, on peut accomplir un travail plus créatif. Le vrai problème, c'est qu'on manque de talents et de volonté pour faire changer les choses et pour créer de peu quelque chose de valeur. »

De l'avis de la majorité des étudiants interviewés, c'est surtout la faiblesse de nos feuilletons qui explique le succès que remportent les séries télévisées étrangères auprès des téléspectateurs libanais. Wiam Khattar, étudiant en troisième année d'audiovisuel à l'Université Notre-Dame, trouve que « les feuilletons étrangers, turcs ou autres, reflètent une certaine réalité sociale qui intéresse le public arabe. Par ailleurs, d'importants budgets sont alloués à la production, au décor et aux costumes, ce qui contribue à la réalisation d'un travail de bonne qualité et plus réaliste ».

L'avenir des téléfilms
Rawad et Wiam considèrent que les scripts et les scénarios devraient être « travaillés » davantage. « Le langage et les expressions " trop poétiques " employés dans les séries libanaises sont loin des gens, qui ne les utilisent pas dans leur vie quotidienne », souligne Wiam. Cynthia, elle, estime que le changement se fera en misant sur des gens qualifiés et compétents pour former l'équipe de travail. « Il faut embaucher des gens talentueux. Des gens qui, au moins, ont suivi des études de théâtre », précise-t-elle.
Joanne Dagher, également étudiante en troisième année d'audiovisuel à l'Université Notre-Dame, pose malgré tout un regard positif sur l'avenir des productions télévisées locales. Par ailleurs, elle appuie la collaboration libano-étrangère – libano-syrienne ou libano-egyptienne par exemple – que l'on retrouve depuis peu sur nos petits écrans et qui « enrichit nos feuilletons ».
L'art sous toutes ses formes reflète la réalité de la société. Il joue un rôle-clef puisqu'à travers les messages qu'il porte, il influence le public. Nos jeunes étudiants reconnaissent les points faibles des émissions télévisées. Pourvu qu'ils travaillent pour y remédier.

 

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« Les séries télévisées libanaises transmettent des images hypocrites qui encensent les apparences et mettent en valeur le show-off. Elles manquent lamentablement de réalisme », lance Rawad Habib, étudiant en master de cinéma, option réalisation, à l'Université Saint-Joseph. Avis partagé par de nombreux jeunes dont Cynthia Sawma, diplômée en audiovisuel de l'Université antonine....

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