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Le Liban en 2013 - Rétro 2013

Plaidoyer pour une prolongation

Le compte à rebours pour la présidentielle aura commencé le 1er janvier. Avant le 28 mai 2014, soit dans moins de cinq mois, les principales composantes politiques du pays auront à s'entendre autour de la personne du futur président et à le hisser au palais de Baabda.

 

Mais rien n'est moins sûr, étant donné les clivages politiques qui se sont exacerbés au point de ne pratiquement plus laisser d'espoir pour une entente. Si l'année 2013 a été celle de tous les dangers, dangers que le Liban a réussi tant bien que mal à esquiver ou à mettre en veilleuse, 2014 s'inscrit malheureusement dans son prolongement.

 

Jamais, peut-être, le Liban n'a été à ce point perméable aux bouleversements qui l'entourent et dépassé par les événements. Et jamais le divorce politique n'a atteint un point où toute possibilité de rabibochage semble difficile. Il faut dire qu'avec ce qui se passe en Syrie, les enjeux sont de taille pour les acteurs locaux, et plus particulièrement pour les composantes du 8 Mars qui ont pendant des années puisé leur force dans le soutien que leur apportait le régime de Damas.

 

Quelle que soit l'issue de la guerre en Syrie ou son évolution, elle ne manquera pas d'avoir un impact certain sur l'équilibre des forces dans la région. Le Liban qui a souvent servi de caisse de résonance à des événements extérieurs sera le premier affecté par tout changement qui interviendra dans ce pays, quel qu'il soit.

 

Pour l'heure, il se place dans une phase d'immobilisme qui s'impose par la force des choses, aucune des deux parties antagonistes n'étant en mesure d'initier au stade actuel un changement qui lui permettrait, à terme, de tirer profit de l'épilogue de la guerre en Syrie, à supposer que celui-ci ne tardera pas à intervenir.

 

Plus encore, et en dépit des pressions que constituent le dossier de la sécurité et la situation socio-économique, aucune des deux parties n'est disposée à faire un minimum de concessions pour tenter de briser le blocage actuel. La paralysie étatique semble arranger tout le monde, alors que le Liban n'est plus loin d'être considéré comme un Etat défaillant (Failed State) dans l'acception technique du terme. Il suffit de revoir les paramètres retenus afin de désigner un État comme tel, pour se rendre compte qu'on est déjà dans le rouge.

 

La paralysie du Parlement et le blocage au niveau du gouvernement, s'ils se maintiennent, hausseront davantage la cote d'alerte. On n'ose pas imaginer ce qui se passera s'ils s'étendent à la présidentielle, avec le débat qui commence autour de la possibilité de confier les prérogatives présidentielles à un gouvernement démissionnaire.

 

Dans le contexte actuel, une rallonge du mandat présidentiel paraît, pour la première fois justifiée. Même si le chef de l'État reste farouchement opposé à cette option, il reste qu'elle constitue un moindre mal face aux risques auxquels le pays serait confronté en cas de vide au niveau de l'exécutif ou de l'élection d'un président dont le choix ne se ferait pas sur une base consensuelle.

 

Avec la prolongation du mandat de la Chambre dans les conditions qu'on sait, sous prétexte de dangers dont on n'a jamais pu saisir les contours, suivie d'une opposition farouche à un gouvernement neutre, la coalition du 8 Mars essaie de maintenir une configuration politique qui lui est favorable et qui lui permettrait, à terme, d'encaisser avec le moins de dégâts possibles une éventuelle chute du régime syrien. Et comme dans ce tableau, les positions du président Michel Sleiman dérangent ceux contre qui elles s'adressent, de deux choses l'une : soit le 8 Mars essaiera de faire accéder à Baabda un président qui lui est suffisamment acquis – ce qui est improbable –, soit le vide s'installera à la tête de l'État.

 

Or il est essentiel, dans la phase actuelle, que le Liban soit doté d'une autorité qui puisse être un bouclier face aux dérives vers lesquelles le Hezbollah l'entraîne et qui puisse, comme le fait Michel Sleiman, s'opposer aux pratiques miliciennes qui achèvent de miner l'État.

 

Le compte à rebours pour la présidentielle aura commencé le 1er janvier. Avant le 28 mai 2014, soit dans moins de cinq mois, les principales composantes politiques du pays auront à s'entendre autour de la personne du futur président et à le hisser au palais de Baabda.
 
Mais rien n'est moins sûr, étant donné les clivages politiques qui se sont exacerbés au point de ne pratiquement...

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