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GB: les députés embarrassés d'être augmentés

Le projet d'augmenter, en pleine cure d'austérité, le salaire des députés britanniques plonge la classe politique dans l'embarras au point que plusieurs poids lourds du gouvernement ont juré dimanche qu'ils refuseraient d'y toucher.
Dans les cartons depuis cet été, l'augmentation de 11% doit être officialisée jeudi par l'autorité de régulation parlementaire (Ipsa), une commission indépendante née sur les cendres du scandale des notes de frais qui avait ébranlé le royaume en 2009.
L'Ipsa, où siègent notamment un juge et des dirigeants du service de santé publique, recommande de faire passer en 2015 le salaire annuel des députés d'environ 66.000 à 74.000 livres (de 78.000 à 88.000 euros), soit près de trois fois le revenu médian britannique (26.500 livres).
La commission propose en parallèle de réduire plusieurs avantages portant sur les notes de restaurant ou de taxis, les pots de départ à la retraite trop généreux et veut même abolir le principe du thé et des biscuits à volonté.
Mais, comme le reconnaît le président de l'Ipsa, Ian Kennedy, c'est la question des salaires qui focalise toute l'attention et les critiques.
S'estimant jetés en pâture à l'opinion publique, de nombreux députés ont exprimé leur opposition à cette augmentation qu'ils n'ont pas décidée, même si, selon l'Ipsa, les deux-tiers d'entre eux se plaignent de ne pas être suffisamment payés.
Les leaders des trois principaux partis se sont également prononcés contre ce coup de pouce, au moment où on demande à la population de se serrer la ceinture.
"Ce n'est pas moment", a expliqué dimanche le ministre de la Défense Philip Hammond qui dit ne pas vouloir toucher un cent de plus "tant que les troupes qui servent si brillamment notre pays voient leur salaires progresser de 1% seulement".
"Cette mesure est totalement inapproprié", s'est également ému le secrétaire d'Etat au Trésor, Danny Alexander, regrettant que les députés n'aient aucun moyen de s'opposer à leur propre augmentation, décidée en toute indépendance par l'Ipsa.
"Bien sûr, je ne l'accepterai pas", a-t-il ajouté, alors que l'une des premières décisions de David Cameron à son arrivée au pouvoir en 2010 avait été de baisser de 5% le salaire de ses ministres.
Quelques députés conservateurs continuent pourtant à réclamer une augmentation, à l'image de Sir Peter Bottomley qui a déclaré dimanche: "dans certains pays, les députés ne gagnent pratiquement rien et sont censés s'en remettre à la corruption et au favoritisme. Et dans d'autres pays comme Singapour, ils reçoivent plus d'un million de dollars par an pour justement éviter de telles dérives."

Le projet d'augmenter, en pleine cure d'austérité, le salaire des députés britanniques plonge la classe politique dans l'embarras au point que plusieurs poids lourds du gouvernement ont juré dimanche qu'ils refuseraient d'y toucher.Dans les cartons depuis cet été, l'augmentation de 11% doit être officialisée jeudi par l'autorité de régulation parlementaire (Ipsa), une commission...