Les Forces libanaises en désaccord avec l’initiative de dialogue du CPL

Il se confirme que les Forces libanaises ne répondront pas à la demande de rencontre avancée par le Courant patriotique libre (CPL) du général Michel Aoun, après le séminaire de Deir el-Kalaa. Ce parti est en effet en désaccord avec l'hypothèse de travail du CPL, qui cherche par ce moyen à dissocier l'activité parlementaire de la crise gouvernementale.
Les Forces libanaises, de leur côté, estiment que se prêter à ces rencontres ferait le jeu de Nabih Berry, qui bloque la formation du gouvernement, et cherche à habiller le Parlement d'une nouvelle légitimité, dans une tentative de se passer de l'exécutif.
Pour les Forces libanaises, une activation du travail parlementaire ne saurait être dissociée du contentieux politique global.
Pour le député Fady Karam (FL), qui répondait hier aux questions de l'agence al-Markazia, une réunion avec le CPL serait « une perte de temps », tant que le désaccord de base sur les grandes orientations politiques des deux formations chrétiennes existe et que leurs positions sur certains principes sont diamétralement opposées.
« Nous ne refusons pas de rencontrer le CPL, en général, a dit M. Karam, mais nous refusons de le rencontrer sur cette base précise. Ce serait à nos yeux une perte de temps. Cette initiative va dans la mauvaise direction. On ne saurait réduire la crise à ses données purement parlementaires. Essayons plutôt de nous entendre sur l'ordre du jour d'une séance parlementaire. »
On sait que l'insistance de M. Berry à poser, seul, l'ordre du jour d'une séance parlementaire bloque depuis huit mois toute réunion de la Chambre. Le courant du Futur, les Forces libanaises ainsi que par le chef du gouvernement démissionnaire, Nagib Mikati, voient dans cette insistance une tendance despotique de la part du président de la Chambre.
Notons quand même que les Forces libanaises sont la seule formation politique qui ait refusé de rencontrer le CPL, et que cette dernière formation a déjà entamé des rencontres placées sous le signe du dialogue avec toutes les autres formations politiques, y compris le courant du Futur.