Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Diplomatie

« Le lien entre les États-Unis et Israël est incassable »

En visite au Proche-Orient, John Kerry s'est montré évasif sur les pourparlers avec les Palestiniens.

S’exprimant à Ramallah après avoir vu le président palestinien Mahmoud Abbas, le secrétaire d’État américain John Kerry a reconnu la persistance de préoccupations en matière de « souveraineté » et de « dignité » pour les Palestiniens. Mohammed Torokman/Pool/AFP

Le secrétaire d'État américain John Kerry, arrivé mercredi soir en Israël, effectue sa première visite dans la région depuis la conclusion le 24 novembre d'un accord sur le nucléaire iranien, voué aux gémonies par le gouvernement israélien. « La sécurité d'Israël est dans cette négociation en tête de nos priorités », a martelé M. Kerry à la mi-journée aux côtés de M. Netanyahu, réaffirmant que les États-Unis feraient « tout ce qui est en leur pouvoir » pour empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire. « Le lien entre les États-Unis et Israël est incassable », a insisté M. Kerry, reconnaissant toutefois « des divergences occasionnelles » entre les deux pays.
Le chef de la diplomatie américaine s'est entretenu trois heures avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem, et trois heures également avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie.
S'exprimant à Ramallah après cet entretien, M. Kerry a reconnu les préoccupations persistantes en matière de « souveraineté » et de « dignité » pour les Palestiniens, et de « sécurité » pour Israël. Il dit avoir « discuté en détail les questions de sécurité dans la région, la sécurité pour l'État d'Israël et la sécurité pour la future Palestine ». M. Kerry, qui a relancé les négociations de paix fin juillet pour neuf mois, a répété avoir enregistré « des progrès », sans autre précision, évoquant une éventuelle nouvelle visite « peut-être dans à peu près une semaine. Il y a des questions de souveraineté, de respect et de dignité qui sont évidemment significatives pour les Palestiniens. Et, pour les Israéliens, de très importantes questions de sécurité, ainsi qu'à plus long terme, de comment mettre fin à ce conflit une bonne fois pour toutes », a-t-il énuméré, donnant un aperçu de l'étendue des désaccords.

Genève et débâcle
Concernant les négociations israélo-palestiniennes, M. Kerry a également évoqué l'engagement du général John Allen, conseiller spécial pour le Moyen-Orient, pour tenter de concilier les positions antagonistes sur les arrangements de sécurité après un éventuel accord de paix. M. Netanyahu exige qu'un futur État palestinien soit démilitarisé et qu'Israël puisse y maintenir une présence militaire à long terme sur la frontière avec la Jordanie. Les Palestiniens insistent, eux, sur la fin de l'occupation de leur territoire, mais acceptent le déploiement d'une force internationale, une option rejetée par Israël. La médiation américaine était d'ailleurs la cible de critiques cinglantes des deux côtés.
En attendant, le chef de la délégation palestinienne aux négociations, Saëb Erakat, a affirmé hier soir que « la situation était toujours très difficile et les questions compliquées ». Et le numéro 2 démissionnaire de la délégation palestinienne, Mohammad Chtayyeh, a suggéré dans le quotidien Haaretz l'organisation d'une conférence sur le modèle de celle de Genève, qui a abouti à l'accord sur le nucléaire iranien. Dans ce cadre, « un rôle international actif pourrait fixer et appliquer des obligations pour la paix plutôt qu'accorder l'impunité à la partie la plus forte pour violer les accords sans aucune sorte de mécanisme d'arbitrage », écrit-il, dans un reproche voilé au parrain américain.
« Après la débâcle de Genève, nous ne permettrons pas au secrétaire d'État Kerry de nous forcer à un autre mauvais accord », a prévenu de son côté le vice-ministre israélien de la Défense Danny Danon, membre de l'aile radicale du Likoud, le parti de droite de M. Netanyahu.
M. Kerry dînait hier soir avec M. Netanyahu et devait se rendre ce matin en hélicoptère dans une base militaire israélienne dotée d'un simulateur de défense antimissile, selon les autorités israéliennes. Mais un responsable du département d'État a démenti la visite de M. Kerry sur cette base, précisant qu'il s'entretiendrait à nouveau avec M. Netanyahu. Le Premier ministre israélien, qui a fustigé comme une « erreur historique » l'accord de Genève, a jugé hier « crucial dans un accord final, contrairement à l'accord intérimaire, de parvenir à une entente définitive sur l'arrêt de la capacité nucléaire de l'Iran ». Rappelons que des discussions sont engagées sur l'application de l'accord conclu pour 6 mois entre Téhéran et les grandes puissances, qui limite les activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée partielle des sanctions internationales.

(Sources : agences)

Le secrétaire d'État américain John Kerry, arrivé mercredi soir en Israël, effectue sa première visite dans la région depuis la conclusion le 24 novembre d'un accord sur le nucléaire iranien, voué aux gémonies par le gouvernement israélien. « La sécurité d'Israël est dans cette négociation en tête de nos priorités », a martelé M. Kerry à la mi-journée aux...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut