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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Au Vatican et en Italie, Netanyahu aborde le voyage papal et le dossier iranien

Letta a exprimé « sa prudence mais aussi sa confiance » à l'égard de l'accord signé par les grandes puissances et Téhéran.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, aborde lors d’un entretien privé avec le pape François son projet « de pèlerinage du Saint-Père en Terre sainte ». POOL/Alessandra Tarantino/AFP

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué hier, lors d'une première entrevue d'une demi-heure avec le pape François, son projet « de pèlerinage du Saint-Père en Terre sainte ». Aucune date n'a été annoncée, et l'entretien, très attendu, s'est achevé sans annonces spectaculaires.
Les rapports entre l'État et les communautés catholiques locales, ceux entre le Saint-Siège et Israël, la situation régionale et la recherche d'« une solution juste et durable dans le respect des droits des deux parties » au conflit israélo-palestinien : tels ont été les thèmes, très classiques, de l'entretien selon un bref communiqué final du Saint-Siège. L'entrevue dans la bibliothèque du pape argentin, connu pour ses bons rapports avec le judaïsme, a été suivie d'une autre avec le nouveau secrétaire d'État Pietro Parolin. L'absence de précisions sur la visite, probablement en mai – et qui serait la quatrième d'un pape après celles de Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI –, s'explique par la présence sur place d'une équipe du Vatican pour la préparer, indique-t-on de sources informées. Elle devrait inclure, comme la précédente de Benoît XVI en 2009, des étapes en Israël, dans les Territoires et en Jordanie (avec peut-être la visite d'un camp de réfugiés syriens). Un des scénarios évoqués a été celui d'un voyage commun avec le patriarche orthodoxe de Constantinople, Bartholomée, pour le cinquantième anniversaire de la visite historique de Paul VI et du patriarche Athenagoras en 1964 en Terre sainte. M. Netanyahu a été précédé au Saint-Siège par les présidents Shimon Peres et Mahmoud Abbas, et le roi Abdallah II.

« Cher Bibi »
Le dossier du nucléaire iranien, même s'il a certainement été évoqué par M. Netanyahu, n'a pas été mentionné dans le communiqué du Vatican. Celui-ci est attaché à des relations assez bonnes avec l'Iran, qu'il juge un acteur de première importance sur la scène régionale. Les relations entre Israël et le Saint-Siège sont relativement bonnes, mais aussi grevées par de laborieuses négociations sur les contentieux juridico-financiers relatifs aux biens de l'Église. Le statut de la Ville sainte de Jérusalem, les mécontentements de la communauté catholique qui dénoncent la construction d'un mur de séparation, et, plus généralement, la situation minoritaire des chrétiens – 2 % des Israéliens – sont également à l'ordre du jour. Le dirigeant israélien a offert au pape un livre de son père historien Benzion Netanyahu, « Les origines de l'Inquisition dans l'Espagne du XVe siècle », dans lequel celui-ci soutenait que les catholiques ont jadis défendu les juifs espagnols. En dédicace, il a décrit Bergoglio comme « un grand pasteur de notre héritage commun ».
Dans l'apprès-midi, à la Villa Madama, MM. Netanyahu et Enrico Letta, président du Conseil des ministres, ont signé douze accords (énergie, santé, culture, énergie, instruction, cinéma). Puis, lors de la conférence de presse commune, M. Letta, qui a appelé son partenaire « cher Bibi », a marqué sa différence sur l'Iran. Alors que M. Netanyahu demandait une nouvelle fois d'« arrêter » le péril que constitue selon lui le programme nucléaire de Téhéran pour la paix mondiale, le président du Conseil a exprimé « sa prudence mais aussi sa confiance » à l'égard de l'accord signé par les grandes puissances et la République islamique à Genève.
Le dirigeant israélien a repris ses attaques contre l'Iran : « Le régime iranien, au-delà des sourires et de sa maîtrise de l'anglais, continue à provoquer des boucheries en Syrie et à sponsoriser le terrorisme, comme le font le Hezbollah, le Hamas, le Jihad islamique, les groupes les plus rétrogrades du monde », a-t-il lancé. Les deux dirigeants se sont en revanche trouvés en accord pour condamner le racisme et l'antisémitisme, M. Letta annonçant qu'un « musée de la Shoah » verrait le jour à Ferrare, dans le nord de l'Italie, où se passe le célèbre roman de Giorgio Bassani, Le Jardin des Finzi Contini, qui raconte la montée du racisme sous le fascisme contre les juifs.
(Source : AFP)

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué hier, lors d'une première entrevue d'une demi-heure avec le pape François, son projet « de pèlerinage du Saint-Père en Terre sainte ». Aucune date n'a été annoncée, et l'entretien, très attendu, s'est achevé sans annonces spectaculaires.Les rapports entre l'État et les communautés catholiques locales, ceux entre le...
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