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À La Une - contestation

Ukraine : le Premier ministre dénonce un coup d'État

Les manifestants de l'opposition pro-européenne bloquent le siège du gouvernement.

Le président Ianoukovitch a reconnu lundi dans une interview aux télévisions ukrainiennes que les forces de l'ordre étaient "allées trop loin" en utilisant la force contre les manifestants. AFP PHOTO/ VASILY MAXIMOV

Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a dénoncé lundi un "coup d'État" en cours à Kiev où les manifestants bloquent le siège du gouvernement, après une manifestation monstre la veille contre le pouvoir et pour le rapprochement avec l'Europe.


"Ce qui se passe présente tous les signes d'un coup d'État. C'est une chose très sérieuse. Nous faisons preuve de patience, mais nous ne voulons pas que nos partenaires pensent que tout leur est permis", a déclaré M. Azarov, cité par les agences ukrainiennes au cours d'une rencontre avec les ambassadeurs de l'Union européenne, des États-Unis et du Canada.
Il a également affirmé qu'une prise d'assaut du Parlement était en préparation, sans donner plus de précisions.


Les manifestants de l'opposition pro-européenne bloquaient lundi le siège du gouvernement, avec l'intention de forcer le pouvoir à partir, à la suite de son refus de signer un accord d'association avec l'UE.
Ils avaient investi dimanche la mairie de Kiev et la Maison des syndicats, un autre bâtiment officiel dans le centre-ville. Quelque 100.000 se sont rassemblés dimanche à Kiev pour l'avenir pro-européen de l'Ukraine et contre le pouvoir qui a renoncé à la signature de l'accord d'association avec l'UE.


Il s'agit d'une mobilisation sans précédent depuis la Révolution orange de 2004 qui a renversé le pouvoir en place et porté alors au pouvoir des pro-occidentaux. Des affrontements dimanche avec la police ont fait de nombreux blessés dont une cinquantaine de journalistes.


Le président russe Vladimir Poutine, qui a joué un rôle décisif pour dissuader Kiev de signer l'accord avec l'UE, a lui aussi fustigé lundi les manifestations en Ukraine "préparées de l'extérieur" et qui "ressemblent plus à un pogrom qu'à une révolution".


Motion de défiance examinée mardi
Dans un geste de conciliation, le président du Parlement Volodymyr Rybak a indiqué qu'il allait mettre mardi à l'ordre du jour la question de la défiance du gouvernement comme le réclame l'opposition.
"Je vais soumettre cette question à la Rada", a déclaré M. Rybak, un proche du président Viktor Ianoukovitch, après avoir rencontré les leaders de l'opposition. Il a laissé entendre que le Parti des régions -au pouvoir- et dont il est membre ne soutiendrait pas une telle initiative.


Le président Ianoukovitch a pour sa part reconnu dans une interview aux télévisions ukrainiennes que les forces de l'ordre étaient "allées trop loin" en utilisant la force contre les manifestants. "Cela ne peut pas se justifier. Mais nous comprenons qu'ils ont été provoqués", a-t-il souligné.
Le chef de la police de Kiev a été limogé lundi.


Le président ukrainien a par ailleurs pris l'initiative lundi d'appeler le chef de la Commission européenne, José Manuel Barroso pour lui promettre de procéder à une "enquête sur l'usage de la force par la police".
Il a aussi laissé entendre que l'intégration européenne était toujours sur la table en demandant à M. Barroso de recevoir une délégation ukrainienne pour discuter "de certains aspects de l'accord d'association" que Kiev a refusé de signer la semaine dernière.


Grèves dans l'Ouest
Plusieurs régions de l'Ouest nationaliste et pro-occidental ont répondu lundi à l'appel de l'opposition à la grève générale.
Le maire d'Ivano-Frankivsk, ville de plus de 200.000 habitants, Viktor Anouchkevitchous, a déclaré adhérer au mouvement et cesser le travail avec ses adjoints en "soutien aux grévistes".
Les autorités de Lviv, une autre ville de l'ouest du pays, ont également publié un communiqué de soutien à l'opposition.


A Kiev, quelque 10.000 personnes étaient encore rassemblées lundi soir sur la place de l'Indépendance, haut lieu de la Révolution orange, les leaders de l'opposition les appelant à ne pas céder à des provocations, selon une journaliste de l'AFP sur place.


Ces derniers, dont l'ex-champion du monde de boxe, et chef du parti Oudar, Vitali Klitschko, ressortent renforcés du succès de la mobilisation de dimanche, qui a par ailleurs rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans d'autres villes du pays, et représente la plus forte mobilisation depuis la Révolution orange de 2004.


Les leaders de l'opposition ont appelé dimanche soir à occuper le quartier gouvernemental dans le centre de Kiev jusqu'à la démission du gouvernement et du président.
La mobilisation de l'opposition a été provoquée par la volte-face du pouvoir ukrainien, qui a soudainement suspendu fin novembre la signature d'un accord d'association avec l'Union européenne, en préparation depuis des mois, pour se tourner vers la Russie.
M. Ianoukovitch a fait savoir qu'il se rendrait prochainement à Moscou, après la Chine cette semaine, pour signer une "feuille de route de coopération".

 

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