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Moyen Orient et Monde - Répression

Nouveau bras de fer avec les militants prodémocratie en Égypte

Les autorités égyptiennes, qui mènent déjà une répression sanglante des islamistes, se sont lancées dans un nouveau bras de fer avec les militants prodémocratie dont la justice a ordonné l'arrestation de deux figures de proue accusées d'avoir organisé des manifestations.
Après avoir destitué le 3 juillet le président islamiste Mohammad Morsi, disant ainsi répondre aux millions de manifestants qui réclamaient trois jours plus tôt le départ du premier chef de l'État élu démocratiquement du pays, le général Abdel Fattah al-Sissi, commandant en chef de l'armée, a promulgué dimanche une loi obligeant les organisateurs à prévenir les autorités trois jours avant la tenue de leur rassemblement et réservant au ministère de l'Intérieur le droit d'interdire une manifestation.
Depuis cette date, un nouveau front s'est alors ouvert avec le mouvement laïc de la jeunesse, fer de lance de la révolte du début 2011, qui se lance dans la bataille. Hier, deux militants en vue, Alaa Abdel Fattah et Ahmad Maher, faisaient les frais de cette loi. La justice a ordonné leur arrestation pour avoir organisé mardi deux manifestations illégales. Le procureur les accuse d'avoir « incité à manifester en contravention de la loi », selon l'agence officielle MENA. Outre MM. Abdel Fattah et Maher, 24 autres manifestants seront placés en détention dans le cadre de l'enquête sur les deux manifestations dispersées avec des canons à eau et du gaz lacrymogène, dans le premier incident au Caire depuis la promulgation de la loi. Une soixantaine de personnes ont été arrêtées, dont la militante Mona Seif, qui avait lancé dès 2011 une « campagne contre les procès militaires de civils ». En signe de protestation, 10 des 50 membres de la Constituante suspendaient leurs travaux, menaçant le calendrier de la transition imposé par la feuille de route annoncé par l'armée. Quelques heures après, Mme Seif était relâchée, avec 15 autres femmes au milieu de la nuit, à une dizaine de kilomètres au sud du Caire. Douze hommes se trouvaient également avec elles.

« Des ennemis dans son propre camp »
Parallèlement, hier, la police a dispersé à coups de grenades lacrymogènes une manifestation à Alexandrie contre la nouvelle loi, ont rapporté des responsables des services de sécurité.
Le gouvernement était pour sa part réuni pour examiner « les événements dans la rue » et « la mise en place de la loi sur les manifestations », rapportait MENA.
En adoptant cette loi, « le gouvernement s'est créé des ennemis dans son propre camp », estiment des experts. Et cette loi, note Michele Dunne, chercheuse au Carnegie Endowment for International Peace, intervient au moment où les critiques se multiplient contre le pouvoir. Les Égyptiens, affirme-t-elle, « s'opposent de plus en plus à la montée en puissance de l'armée et au retour de la police secrète » : Ils « pourraient perdre patience face à un État qui ne fournit pas de services (efficaces), viole les droits de l'homme et monopolise les retombées économiques ».
Enfin, et toujours dans un cadre de répression, quatorze femmes membres des Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi, ont été condamnées hier à 11 ans de prison pour appartenance à une « organisation terroriste », et six hommes, présentés comme des dirigeants de la confrérie, ont été condamnés à 15 ans de prison selon des sources judiciaires.

(Source : AFP)

Les autorités égyptiennes, qui mènent déjà une répression sanglante des islamistes, se sont lancées dans un nouveau bras de fer avec les militants prodémocratie dont la justice a ordonné l'arrestation de deux figures de proue accusées d'avoir organisé des manifestations.Après avoir destitué le 3 juillet le président islamiste Mohammad Morsi, disant ainsi répondre aux millions de...

commentaires (1)

le cul entre deux chaises...c'est le problème de M. Sissi en ce moment.répression sans aucun doute justifiée de ses islamistes,et en même temps,répression de l'aile "laïque" des pro-démocratie, mélange de répressions destiné à ne pas apparaître "anti-islam" en quelque sorte. le dosage du cocktail va être compliqué à mettre en œuvre. Les militaires craignent l'aile démocratique, qui disons le tout net, menace certains intérêts financiers de l'appareil. Mais ce serait pour eux une erreur fatale d'essayer de faire taire cette aile pro-démocratie.

GEDEON Christian

10 h 39, le 28 novembre 2013

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Commentaires (1)

  • le cul entre deux chaises...c'est le problème de M. Sissi en ce moment.répression sans aucun doute justifiée de ses islamistes,et en même temps,répression de l'aile "laïque" des pro-démocratie, mélange de répressions destiné à ne pas apparaître "anti-islam" en quelque sorte. le dosage du cocktail va être compliqué à mettre en œuvre. Les militaires craignent l'aile démocratique, qui disons le tout net, menace certains intérêts financiers de l'appareil. Mais ce serait pour eux une erreur fatale d'essayer de faire taire cette aile pro-démocratie.

    GEDEON Christian

    10 h 39, le 28 novembre 2013

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