Le Pentagone n'achètera plus d'hélicoptères russes pour l'armée afghane

Les Etats-Unis ont décidé de ne pas acheter d'hélicoptères Mi-17 supplémentaires pour le compte de l'armée afghane à la société russe Rosoboronexport, a affirmé jeudi une porte-parole du Pentagone.

Cette décision fait suite à une intense campagne de sénateurs américains et d'organisations de défense des droits de l'homme qui dénonçaient la fourniture d'armes par la principale société d'armement russe au régime syrien de Bachar el-Assad.

"Nous n'avons à l'heure actuelle pas l'intention d'acheter davantage de Mi-17 à Rosoboronexport au-delà de ceux" déjà commandés, a affirmé à l'AFP Maureen Schumann, porte-parole du ministère américain de la Défense.
Le Pentagone honorera le contrat déjà passé, c'est-à-dire la commande en juin dernier de 30 appareils pour un coût de 572 millions de dollars.
Mais il a "réévalué les besoins en consultation avec le Congrès" et abandonne donc le projet d'acheter 15 appareils supplémentaires en 2014, a précisé Mme Schumann.

Les 30 appareils commandés en juin seront livrés en 2014, avait indiqué le 1er novembre la société russe. Au total, ce sont 63 appareils destinés à l'armée afghane et payés par Washington qui auront été commandés à Rosoboronexport.

Acté dès 2009, le principe de la livraison d'hélicoptères russes pour les forces armées afghanes avait à l'époque été considéré comme un signe de rapprochement entre Moscou et l'Otan.
Mais plusieurs sénateurs américains, parmi lesquels le républicain John Cornyn, mènent depuis plus d'un an une intense campagne pour mettre fin aux liens commerciaux avec la société russe, dénonçant la fourniture d'armements au régime syrien, dont Moscou est le principal pourvoyeur.

Des organisations de défense des droits de l'homme se sont félicité de la décision du Pentagone, arguant que c'était "la bonne chose à faire".
"Cela économisera l'argent des contribuables tout en montrant que les Etats-Unis ne continueront pas à faire des affaires comme si de rien n'était avec des sociétés qui facilitent des violations flagrantes des droits de l'homme et en tirent profit", a estimé Human Rights First Today dans un communiqué.