Rechercher
Rechercher

Liban - Développement

Un jour, Denniyé deviendra une zone touristique

L’ambassadrice de l’Union européenne, Angelina Eichhorst, s’est rendue récemment dans le caza de Denniyé, où des projets de développement sont financés par l’UE. Elle a effectué une tournée de ces projets et rencontré des notables de la région.

L’ambassadrice de l’Union européenne recevant le bouclier d’honneur de la Fédération des municipalités de Denniyé.

Une ruelle étroite serpente entre de vieilles bâtisses mal construites. Assis par terre, côtoyant la saleté régnante, quelques enfants s’amusent avec des cailloux... Bienvenue à Denniyé, une région où, vous dira la brochure de l’un des projets, « les habitants se réveillent au son des rivières ruisselantes », et où « les centenaires vous raconteront des histoires de l’époque ottomane ».


C’est une contrée où la laideur des constructions et la pauvreté ambiante n’enlèvent rien à la sérénité.
À quelques kilomètres de la zone habitée, la route est longée de falaises majestueuses, faisant de l’ombre à des terres cultivées. « C’est une zone d’une beauté que j’ai rarement vue au Liban et dans toute la région ! Ça m’a rappelé les Balkans et le sud de l’Espagne ! » s’exclame Angelina Eichhorst, ambassadrice de l’Union européenne. C’est pour visiter des projets financés par l’UE et mis en œuvre par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) que Mme Eichhorst s’est rendue récemment dans le caza de Denniyé, où elle a visité les projets en question et s’est entretenue avec des notables de la région.


Le projet d’appui au développement local dans le nord du Liban « Adelnord », dont le financement de 18 millions d’euros a commencé en 2009, vise les territoires les plus pauvres du pays. « C’est la première fois qu’une stratégie s’établit à un niveau régional au Liban », précise Bruno Montariol, chargé du programme à la Délégation de l’UE.
Bien que ces régions soient les moins développées du pays, le Haut-Akkar, le Haut-Denniyé et le Haut-Hermel ont un potentiel agricole prépondérant, ainsi que d’importantes ressources hydrauliques.
« Ces communautés peuvent encore vivre de l’agriculture », indique M. Montariol. La première composante du projet vise donc à améliorer la productivité de la région, à travers le développement d’infrastructures agricoles. Ainsi, des systèmes d’irrigation, des barrages d’eau et des accès facilités aux terres cultivables ont entre autres été mis en place au cours de ces dernières années.
« On n’est pas là pour imposer l’Union européenne, on est là pour écouter et pour répondre aux besoins de la population », explique Mme Eichhorst. C’est dans cet objectif que l’UE s’est donné la mission de subventionner des projets choisis par les édiles des localités de la région.


Le troisième volet de ce plan concerne la gestion des ressources naturelles. Il vise à planifier l’aménagement durable du territoire, créer un parc naturel, ainsi qu’à sensibiliser les habitants aux défis et aux richesses de leur environnement.

 


Les succès et les défis du projet
Dans le village de Mrebbine, l’ambassadrice a chaleureusement été accueillie aux rythmes des tambours et de la dabké. Les habitants ont voulu honorer leur invitée, lui offrant à cette occasion des noix, du thé, ainsi que des caisses de pommes.
« La région va devenir la meilleure dans la culture des pommes, affirme un habitant. Ces villages où nous n’avons même pas le téléphone deviendront un jour des zones touristiques ! »
« C’est clair que le gouvernement devrait être plus impliqué dans nos projets, mais la participation des élus, des responsables politiques et des habitants de la région, ainsi que l’engagement des municipalités, de la Fédération des municipalités et du CDR feront, j’espère, de cette initiative une réussite », juge l’ambassadrice.
Cependant, un nuage noir menace le bon enchaînement du projet. Certains habitants sont toujours réticents à ces projets à caractère écologique. Ainsi, des carrières, parfois illégales, ont été observées dans la région.


S’adressant aux moukhtars et aux représentants des conseils municipaux, Mme Eichhorst déclare (en français) : « Ces montagnes, ces rivières, cette diversité unique sont de véritables trésors, mais comme tous trésors, ils sont soumis à de fortes pressions. Ils sont souvent menacés par des dynamiques spéculatrices qui recherchent un gain immédiat au profit de quelques-uns et au détriment d’un développement durable pour tous. »
Enfin, l’ambassadrice a mis en évidence l’importance du rôle joué par les élus et par chaque habitant pour faire face à ces défis, afin que les générations futures puissent profiter de ces ressources naturelles.

Une ruelle étroite serpente entre de vieilles bâtisses mal construites. Assis par terre, côtoyant la saleté régnante, quelques enfants s’amusent avec des cailloux... Bienvenue à Denniyé, une région où, vous dira la brochure de l’un des projets, « les habitants se réveillent au son des rivières ruisselantes », et où « les centenaires vous raconteront des histoires de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut