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Hollande conspué lors des cérémonies du 11 novembre

"Hollande démission, dictature, ta loi on n'en veut pas!"

Le président français François Hollande, lundi lors des cérémonie des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale sur les Champs-Elysées. AFP PHOTO / POOL / IAN LANGSDON

Les cérémonies du 11 novembre sur les Champs-Elysées, en France, ont été perturbées lundi par des groupes de manifestants venus conspuer le président François Hollande.

 

Les cérémonies, sous un soleil radieux, sans prise de parole ni invités particuliers, marquaient le lancement des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale. Mais l'hommage solennel aux combattants de la Grande Guerre a été troublé par plusieurs dizaines de manifestants, parfois sans lien entre eux, qui ont scandé des slogans hostiles au chef de l'Etat et réclamé sa démission. Militants d'extrême droite en blousons de cuir brandissant des drapeaux français, où manifestants arborant le bonnet rouge des opposants bretons à l'écotaxe, se sont retrouvés sur les Champs-Elysées pour dénoncer la politique de M. Hollande.

 

Des slogans "Hollande démission, dictature, ta loi on n'en veut pas!" ont notamment fusé. Mais des opposants à l'extrême droite ont également manifesté, scandant "A bas le Front national", ou encore le FN "c'est la guerre".

 

Selon la préfecture de police, près de 70 personnes qui s'étaient rassemblées à l'appel "du Printemps français (en pointe contre le mariage homosexuel, ndlr) et de groupes d'extrême droite, dont le Renouveau français" ont été interpellées. Des interpellations pour "manifestation non déclarée" ou "violences volontaires contre les forces de l'ordre".

 

Des personnes venues assister aux cérémonies ont ensuite hurlé leur colère contre les manifestants : "Vous n'avez pas le droit d'instrumentaliser le 11 novembre. C'est vous la honte de la France !" Vers midi, le calme semblait revenu sur les Champs-Elysées, après le départ du cortège officiel.

 

 

"La colère des Français est immense"

Suite à ces incidents, les réactions politiques ont fusé. Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, a dénoncé des manifestants "liés à l'extrême droite", jugeant inacceptable que l'on s'en prenne aux symboles de la République.

 

L'ex-ministre de la Défense et président du Nouveau Centre, Hervé Morin, a de son côté jugé que la célébration du 11 novembre "ne se prête pas" à contester le président de la République. Il a toutefois estimé que "la colère des Français est immense" et qu'"il y a un sentiment pré-insurrectionnel dans le pays" .

 

"Ces troubles organisés à l'occasion d'une journée de commémoration et d'unité nationale sont totalement indécents et insupportables", a pour sa part dénoncé Harlem Désir, premier secrétaire du PS, dans un communiqué.

 

"Sans être un militariste à tout crin, siffler et huer une sonnerie aux morts de 1914 et de toutes les guerres est choquant. Ce qui s'est passé ce 11 novembre sur les Champs-Elysées ne passe pas", a également dénoncé Jean-Christophe Cambadélis, député PS de Paris. 

 

Wallerand de Saint-Just, candidat FN à la mairie de Paris, brièvement interpellé lundi sur les Champs-Elysée, a, lui, déclaré que "M. Valls a fait arrêter préventivement et arbitrairement les adhérents du Front national venus assister pacifiquement aux cérémonies patriotiques du 11 novembre (...) La décision du ministre est inacceptable et scandaleuse. Je demande la libération immédiate de ces adhérents et j'exigerai des excuses de ce pouvoir dévoyé et affolé". 

 

 

Hollande en pleine tourmente

En pleine tourmente politique et sociale, à la traîne dans les sondages, François Hollande avait lancé jeudi les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale en appelant les Français à se rassembler pour "réussir". Les incidents sur les Champs-Elysées ont gâché sa première sortie dans le cadre de cet événement.

 

Les cérémonies avaient débuté avec un dépôt de gerbe devant la statue de Georges Clemenceau, au pied des Champs, puis le traditionnel ravivage de la flamme sur la tombe du soldat inconnu par le chef de l'Etat. La sonnerie aux morts, puis la Marseillaise, ont retenti pour rendre hommage aux morts de la Première Guerre mondiale, mais aussi, comme c'est le cas depuis 2012, à tous les morts pour la France.

 

Bleuet, symbole de la vie qui continuait dans les tranchée, à la boutonnière, le chef de l'Etat s'est ensuite entretenu avec les familles de militaires français morts en opérations au cours de l'année écoulée. Des familles que François Hollande devait recevoir pour un déjeuner à l'Elysée. Sept soldats français ont été tués depuis le début de l'opération Serval au Mali, en janvier.

 

A la fin des cérémonie, le chef de l'Etat a serré quelques mains aux abords de la place de l'Etoile et salué les différentes délégations. Dans l'après-midi, il devait se rendre à Oyonnax, dans l'Ain, pour un hommage croisé aux combattants de 1914-1918 et aux résistants de la deuxième Guerre mondiale. Le 11 novembre 1943, environ 200 maquisards de l'Ain et du Haut-Jura avaient défilé, drapeau tricolore en tête, jusqu'au monument aux morts de la ville, pour y déposer une gerbe portant l'inscription "Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18".

 

Des cérémonies ont également eu lieu lundi aux monuments aux morts de 1914-18 dans de très nombreuses communes de France.

 

 

Un député UMP poignardé

Parallèlement, le député-maire UMP de Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), Bernard Reynès, a été blessé de plusieurs coups de couteau lors des cérémonies du 11 novembre, rapporte l'agence Reuters, citant des sources auprès de la gendarmerie. Le pronostic vital de l'élu n'est pas engagé, a-t-on précisé de même source.

Les faits se sont produits devant le cimetière de Châteaurenard où un homme a porté trois coups de couteau dans le dos du député, blessant également deux autres personnes dont une adjointe de la municipalité. L'agresseur, dont on ne connaît pas les motivations, a été interpellé et placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Châteaurenard.

 

 

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commentaires (2)

Si les appels à la démission de Hollande sont parfaitement justifiés, il est exact que la commémoration du 11 novembre est un moment mal choisi. Par ailleurs j'avoue ne pas comprendre pourquoi ce sont seulement des militants d'extrême droite qui ont été arrêtés si les slogans scandés par les manifestants étaient "à bas le Front National"

Yves Prevost

19 h 56, le 11 novembre 2013

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Commentaires (2)

  • Si les appels à la démission de Hollande sont parfaitement justifiés, il est exact que la commémoration du 11 novembre est un moment mal choisi. Par ailleurs j'avoue ne pas comprendre pourquoi ce sont seulement des militants d'extrême droite qui ont été arrêtés si les slogans scandés par les manifestants étaient "à bas le Front National"

    Yves Prevost

    19 h 56, le 11 novembre 2013

  • C'est normal ! pour un président qui se dit normal...! d'ailleurs à la réflexion... cette com. à 2 balles parait anormale...Ca sent l'implosion du dernier gouvernement socialiste en Europe...

    M.V.

    17 h 54, le 11 novembre 2013

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