Soutenu par le PSP, le 8 Mars remporte une victoire à l’AUB pour la deuxième année consécutive

Le Parti socialiste progressiste (PSP) a confirmé hier sa réputation de faiseur de rois à l’Université américaine de Beyrouth (AUB). En 2010, il offrait en effet au 8 Mars la majorité des places au sein du conseil estudiantin. En 2011, le 14 Mars reprenait du tonus, avec une victoire facilitée par le PSP qui s’était présenté en tant qu’indépendant, mais avait néanmoins soutenu les candidats du 14 Mars en catimini. Et l’an dernier, le PSP, toujours caché sous des slogans d’indépendance et de dépolarisation, avait permis au 8 Mars d’arracher la majorité des sièges du conseil des étudiants.
Ainsi, rien qu’à savoir que le PSP s’est présenté pour cette saison électorale comme allié du 8 Mars, et que les deux camps ont préparé leur campagne ensemble, il était possible de prédire que le scrutin allait, cette année encore, déboucher sur une majorité favorable aux partis du 8 Mars. Le mouvement Amal, le Hezbollah, le Courant patriotique libre (CPL), le Parti syrien national social (PSNS) et leur allié de fortune, le PSP, ont pu ainsi remporter 9 des 18 sièges du conseil représentant les sept facultés de l’université, l’USFC, contre 6 sièges pour le 14 Mars et 3 pour les indépendants.
À l’AUB, mis à part l’USFC, représentatif des facultés, le SRC, ou conseil représentatif des étudiants, comprend 109 membres. Ces derniers ont pu être élus cette année de façon totalement indépendante de l’USFC, ce qui constitue une nouveauté. L’an dernier, en effet, les 18 membres de l’USFC étaient choisis parmi les 109 membres vainqueurs au SRC, mais pour cette saison électorale, les candidats aux élections devaient choisir pour quel conseil ils aimeraient être élus. Sur 109 places à pourvoir au sein du conseil estudiantin, le 8 Mars en a remporté également la majorité. Au niveau des facultés, le 14 Mars a pu conserver son bastion de toujours, la faculté de gestion, mais s’est vu retirer un butin précieux qu’il avait acquis pour la première fois en 2012, la faculté de génie et d’architecture, où la bataille électorale revêt un cachet chrétien entre Forces libanaises et CPL. La faculté de santé a témoigné quant à elle d’une victoire du 14 Mars pour la première fois, alors que les autres facultés tombaient dans les filets du 8 Mars.
Les élections s’étaient déroulées dans le calme durant la journée, au milieu de mesures sécuritaires renforcées. Pour la première fois, note-t-on, le vote électronique a été utilisé dans plusieurs facultés.
À l’annonce des résultats, les partisans du 8 Mars ont lancé des slogans à la gloire de la Syrie et du président Bachar el-Assad. Les joumblattistes, dans la mêlée, ne semblaient nullement gênés. Firas, responsable estudiantin du PSP à l’AUB, affirmait en effet en journée que « les raisons derrière notre alliance avec le 8 Mars sont purement logistiques et se rapportent uniquement aux élections de l’AUB ».
De leur côté, les indépendants du Secular Club étaient confiants. « Après 2005, soulignait Naji Aoun, les partis et leurs idées confessionnelles étaient revenus en force sur la scène estudiantine de l’AUB, traditionnellement dominée par les idées gauchistes et laïques. Mais cette vague de sectarisme a perdu de sa vigueur depuis quelque temps, à l’AUB mais aussi à la LAU. » Et d’ajouter : « Nous n’avons aucunement pour but de chasser la politique de l’université, mais le travail des partis au Liban n’a rien de politique. »

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