Rencontre entre des rebelles syriens et le médiateur de l'ONU

Le chef de l'Armée syrienne libre, principale formation rebelle, et d'autres dirigeants des combattants anti-régime ont rencontré en Turquie le médiateur Lakhdar Brahimi, dans le cadre d'une nouvelle tentative d'organiser une conférence de paix, a indiqué vendredi un membre de l'ASL.

"Nous avons eu une rencontre hier (jeudi, ndlr) avec M. Lakhdar Brahimi, à laquelle a participé le commandement général de l'Armée syrienne libre, ainsi que le Conseil militaire suprême et d'autres commandants venus de Syrie" a indiqué à l'AFP Louaï Moqdad, le coordinateur politique et médias de l'ASL.

Le chef de l'ASL, le "général Sélim Idriss, a réaffirmé que nous cherchons tous une solution et à mettre fin au bain de sang. Il a aussi dit qu'il fallait s'attaquer à la racine du problème -- à savoir (le président syrien) Bachar al-Assad", a ajouté M. Moqdad.

Cette rencontre intervient au moment où l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi est en tournée dans la région afin de convaincre toutes les parties de la nécessité de rassembler autour d'une table de négociations le régime et des représentants de l'opposition lors d'une conférence de paix espérée en novembre à Genève.

Les opposants, en désaccord sur leur participation ou non à la conférence de Genève-2, réclament que de telles négociations portent sur un changement de régime et le départ d'Assad.

Mais M. Assad a déclaré lundi que les "conditions n'étaient pas encore réunies" pour des négociations de paix avec l'opposition.

Il a également écarté à plusieurs reprises toute négociation avec des opposants ayant des liens avec des Etats étrangers ou avec les rebelles combattant ses troupes.

Selon M. Moqdad, le général Idriss "a insisté sur le fait que l'ASL souhaite une démocratie, un Etat libre en Syrie, la chute du régime (Assad), la mise en place d'un gouvernement de transition et le jugement des criminels".

"Nous voulons une solution, et cela doit commencer par s'assurer que les meurtriers rendent des comptes" a indiqué M. Moqdad.

M. Brahimi avait souligné dimanche que des pourparlers ne pourraient se dérouler à Genève à défaut d'une opposition "crédible".

Plus de 115.000 personnes ont été tuées, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, depuis le début en mars 2011 du soulèvement contre Bachar al-Assad, qui s'est transformé en guerre civile, poussant des millions de Syriens à fuir leur domicile.