Le mufti de Tripoli fraîchement rentré dans sa ville natale, cheikh Malek Chaar, a longuement évoqué dans son prêche de l’Adha la réaction de sa ville aux explosions qui y ont eu lieu en août dernier et les résultats de l’enquête. « Je salue les positions prises par les ulémas de la ville, ses hommes politiques, ses leaders et sa société civile, a-t-il dit. Tripoli est appelée à encore plus de retenue, en attendant les résultats de l’enquête judiciaire, non seulement dans le cas des dernières explosions, mais dans toutes les autres affaires
d’attentats ici et dans le Nord. Je déclare que si la justice condamne un quelconque accusé, elle ne condamne pas par le fait même sa communauté ni sa région. Aucun alaouite ne trempe dans le crime sauf celui que la justice indique comme coupable. La région de Jabal Mohsen n’est pas visée. Je suis certain que les alaouites en général et les habitants de Jabal Mohsen en particulier rejetteront d’eux-mêmes de tels accusés même s’ils sont sortis de leurs rangs. »
Cheikh Chaar a évoqué également « les tragédies et les massacres sans précédent qui se déroulent en Syrie ». « Un peuple se fait massacrer par ses dirigeants, des cités brûlent, un patrimoine disparaît, au milieu d’un silence international assourdissant dont ne profite qu’Israël », a-t-il souligné. Il s’est pourtant félicité du fait que le Liban ait résisté à toutes les tentatives de le faire sombrer dans la discorde confessionnelle, sunnite-chiite en particulier.
« Il faut dépasser toutes les difficultés et déclarer notre volonté d’avoir un État juste et fort », a-t-il conclu.