Les deux pilotes turcs enlevés à Beyrouth apparaissent dans une vidéo

La chaîne de télévision libanaise LBC a diffusé mardi une vidéo sur laquelle apparaissent les deux pilotes turcs de la compagnie aérienne Turkish Airlines enlevés le 9 août dernier par des éléments armés sur la route de l'aéroport de Beyrouth. Le même jour, la Turquie a appelé ses ressortissants à quitter le Liban et à éviter de s'y rendre.

Dans la vidéo filmée selon eux lundi, Murat Akpinar et Murat Agca affirment qu'ils se portent bien et que leurs familles leur manquent. S'ils semblent pâles et un peu nerveux sur les images, les deux pilotes apparaissent toutefois en bonne santé.

"Nous sommes à la veille du Bairam (nom turc pour l'Aïd al-Adha, la fête musulmane du sacrifice). J'aimerais être chez moi. Je vais bien", affirme M. Akpinar, portant une barbe poivre et sel. L'Aïd al-Adha a commencé mardi dans l'ensemble du monde musulman.

"Je suis sain et sauf. Ma famille, mes enfants et mon pays me manquent", affirme ensuite M. Agca, en lisant visiblement un texte devant lui.

Le 30 août, les deux pilotes avaient déjà affirmé dans un enregistrement sonore être en "bonne santé" et attendre d'être libérés "dans les plus brefs délais".

Et le 8 octobre dernier, le ministre sortant de l'Intérieur Marwan Charbel avait indiqué que les deux pilotes turcs se trouvent dans un endroit sûr. "Le gouvernement libanais fait de son mieux pour libérer les deux pilotes dans les plus brefs délais", a affirmé M. Charbel dans un entretien avec l'agence de presse turque Anatolie, tout en assurant que les deux otages "sont en bonne santé".

Les deux Turcs avaient été enlevés dans une zone majoritairement chiite contrôlée par le Hezbollah, au moment où ils se rendaient avec le reste de l'équipage vers un hôtel.

Leurs ravisseurs avaient exigé de la Turquie d'user de son influence auprès des rebelles syriens pour obtenir la libération de neuf pèlerins chiites libanais enlevés en Syrie en mai 2012. Selon les pilotes, les ravisseurs leur avaient expliqué que la Turquie, qui soutient la rébellion syrienne, "était le seul pays apte à aider à libérer" les pèlerins libanais.

La semaine dernière, M. Charbel a néanmoins indiqué que le rapt des pilotes turcs n'est pas lié à l'enlèvement des pèlerins libanais en Syrie en 2012. "Les informations rapportées par certains médias concernant la libération des otages libanais ne sont pas assez claires", a-t-il dit.

La semaine dernière, Cheikh Abbas Zogheib, chargé par le Conseil supérieur chiite de suivre l'affaire des pèlerins enlevés en Syrie, a estimé que les parents des otages ne croient pas les rumeurs concernant la libération prochaine de leurs proches. Ces derniers jours, des rumeurs circulaient quant à une possible libération des pèlerins chiites avant la fête de l'Adha.

Le 22 mai 2012, onze Libanais ont été enlevés dans la province syrienne d'Alep (nord) alors qu'ils rentraient d'un pèlerinage en Iran. Leur rapt avait été revendiqué par un groupe inconnu, dirigé par un homme se faisant appeler Abou Ibrahim et prétendant être affilié à la rébellion combattant le régime syrien. Celle-ci a toutefois démenti toute implication dans l'affaire. Deux des pèlerins ont depuis été libérés et neuf sont toujours détenus dans un endroit inconnu.

Un tribunal libanais a ordonné l'arrestation de dix personnes recherchées pour leur implication dans l'enlèvement des Turcs, pour laquelle trois suspects ont déjà été arrêtés et inculpés.

Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, qui a engagé des centaines de combattants de son mouvement aux côtés des forces du régime de Bachar el-Assad en Syrie, a démenti toute implication.

Pour mémoire

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