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Liban - Commémoration

Le trentenaire douloureux de l’attentat du Drakkar, synonyme d’amitié franco-libanaise

Le ministre des Anciens combattants, Kader Arif, s’est rendu à Beyrouth pour prendre part au trentenaire de l’attentat du Drakkar, précédé d’un passage à Baabda et à Yarzé.

« Le 23 octobre 1983, alors que se livre dans Beyrouth une guerre civile sans merci, 58 parachutistes français tombent dans l’explosion de l’immeuble du Drakkar », leur quartier général situé à Ramlet el-Baïda, « à 800 mètres de l’ambassade d’Iran ».


Sur la place d’armes aménagée dans le jardin de la Résidence des Pins, un haut officier de l’armée française énonce les circonstances de l’attentat du Drakkar, sous un crépuscule automnal, appesanti par la gravité de l’occasion. Réunis pour honorer ceux qui ont fait preuve du « plus grand amour » qui soit, celui de « donner sa vie à ses amis » (extrait de l’Évangile de saint Jean, cité à l’occasion), diplomates, officiers, responsables libanais, proches des victimes et rescapés de l’attentat s’inclinent à l’écoute des noms des 58 victimes.
Ces noms sont énumérés l’un à près l’autre, séparés par une même expression qui se répète, comme pour embaumer la douleur : « Mort pour la France. » L’émotion se dégage, à peine contenue par la posture inébranlable des soldats du contingent français de la Finul, alignés en trois rangs pour saluer des camarades dont ils ont repris la relève. « Cette perte n’est pas inutile puisque l’on peut voir que le Liban va mieux », affirme à L’Orient-Le Jour le colonel Loïc Mizon, commandant de la force commandeurs-réserves (contingent français de la Finul). Assigné à son poste depuis à peine trois semaines, il insiste fortement sur « l’accueil chaleureux manifesté par tous les interlocuteurs ».

 


La résilience d’un rescapé
Cette proximité avec le Liban trouve une puissante expression dans la résilience d’un rescapé venu prendre part à la cérémonie. Des 26 rescapés, seuls deux se sont rendus à Beyrouth. Le parachutiste Dominique Grattepanche confie à L’OLJ qu’il a décidé de répondre à l’invitation de l’ambassade, « après réflexion », par volonté de « tourner une page de ma vie qui m’a marqué à 19 ans ». « C’est pour la mémoire de mes camarades – parce que d’un attentat il ne reste que des noms sur des pierres tombales –, mais aussi pour ceux qui sont vivants, que je me trouve aujourd’hui ici », précise-t-il avec des mots simples, qu’il formule sur un ton invariant. Il rapporte « les maladies et les émotions de certains rescapés qui restent très affectés par l’attentat ». Après cet incident, Dominique a été reclassé civil de la défense dans l’armée française, incapable de poursuivre le service initial auquel il était affecté. S’il affirme que « cet attentat restera dans ma chair même jusqu’à cent ans », sa redécouverte de Beyrouth « vivante et pleine d’avenir » l’aura aidé à recouvrer une forme de sérénité, « le soulagement d’un mal intérieur ».


Ce témoignage serait comme le symbole de « l’amitié franco-libanaise » exprimée hier par le ministre des Anciens combattants, Kader Arif. Très impliqué dans le travail de mémoire en France, il est venu prendre part à la cérémonie, qui s’est d’ailleurs démarquée des précédentes commémorations, plus restreintes. Prononçant deux allocutions de circonstance – l’une précédant le dépôt de gerbes sur le mémorial des victimes et l’autre lors du vin d’honneur –, il a mis en valeur « ce moment de partage de mémoire collective », qui affermit par ailleurs les liens « historiques d’amitié » avec le Liban.

 


De l’implication de la Syrie
Devant l’ambassadeur des États-Unis (le contingent américain avait également été visé par un attentat quasi simultané à Beyrouth ayant fait plus de 200 morts) et les ambassadeurs d’Italie et de Grande-Bretagne, ainsi que les représentants respectifs du chef de l’État du Premier ministre sortant, du commandant en chef de l’armée et de l’ancien président Amine Gemayel, le ministre revient ainsi sur le discours prononcé au lendemain de l’attentat par le président François Mitterrand : « À tous, je dis qu’un pays est grand par sa force d’âme, par sa résolution comme par les amitiés et le respect qui les méritent. La France reste et restera fidèle à son histoire et à ses engagements. »
Ce message, réitéré en substance par le président François Hollande, a été transmis hier par Kader Arif au président de la République Michel Sleiman et au commandant en chef de l’armée le général Jean Kahwagi, avec lesquels il s’est entretenu successivement hier avant de se rendre à la Résidence des Pins. Originaire de Toulouse (d’où était parti le contingent français en septembre 1983), il s’est rendu l’année dernière au Liban dans le seul but de passer le réveillon de Noël avec le contingent français au Liban-Sud.


Lors d’un point de presse, il est revenu sur l’appui de la France aux institutions politiques et militaires ; mais aussi l’aide aux réfugiés à laquelle s’est engagée la communauté internationale et qui serait un élément « concret » de la coopération avec le Liban.


Mais ce soutien réitéré au chef de l’État n’est pas à associer avec le dossier ministériel, « qui ne concerne que le Liban ». D’ailleurs, à une question de L’OLJ sur une possible ouverture de la France au Hezbollah, après la visite du député Ali Fayyad en France, le ministre Arif, relayé par l’ambassadeur de France Patrice Paoli, a cherché à minimiser la portée de cette visite, rappelant que le député avait été invité avec deux autres collègues, Ghassan Moukheiber et Samir el-Jisr, pour prendre part à un débat à l’Assemblée nationale sur l’abolition de la peine de mort.


Le ministre écarte également l’idée d’une remise en question de la position de la France par rapport à la Syrie, après le report des frappes occidentales. « La France a toujours privilégié la solution politique et continue de le faire », affirme-t-il, précisant toutefois que sa tournée d’hier répond à « la nécessité de discuter et de réaffirmer l’appui de la France au Liban en ces temps d’inquiétude et d’instabilité ».
Il fait preuve enfin d’une diplomatie tout aussi habile en s’abstenant de répondre à une question sur une possible implication de la Syrie dans l’attentat du Drakkar.

« Le 23 octobre 1983, alors que se livre dans Beyrouth une guerre civile sans merci, 58 parachutistes français tombent dans l’explosion de l’immeuble du Drakkar », leur quartier général situé à Ramlet el-Baïda, « à 800 mètres de l’ambassade d’Iran ».
Sur la place d’armes aménagée dans le jardin de la Résidence des Pins, un haut officier de l’armée française énonce...

commentaires (3)

Drôle de façon de montrer son amitié...et qui a commis l'attentat? le Jihad islmique...qui est devenu...rappelez moi,rappelez moi...ben c'est ballot...je sais que çà commence par un H et que çà finit par un H...mais le reste...compliqué...amitié donc...z'avez pas honte?

GEDEON Christian

17 h 09, le 16 octobre 2013

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Commentaires (3)

  • Drôle de façon de montrer son amitié...et qui a commis l'attentat? le Jihad islmique...qui est devenu...rappelez moi,rappelez moi...ben c'est ballot...je sais que çà commence par un H et que çà finit par un H...mais le reste...compliqué...amitié donc...z'avez pas honte?

    GEDEON Christian

    17 h 09, le 16 octobre 2013

  • CHAQUE MOITIÉ DU TITRE... CONTREDIT L'AUTRE MOITIÉ !

    SAKR LOUBNAN

    12 h 20, le 16 octobre 2013

  • Il est bon de rappeler que toutes les pistes concernant les auteurs de cet attentat pointaient en direction du Hezbollah et plus précisément d'Imad Moghniyeh, sur ordre de l'Iran.

    Yves Prevost

    07 h 18, le 15 octobre 2013

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