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Liban - Disparition

Wadih el-Safi « a rejoint les anges et les saints... »

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a salué la mémoire du célèbre chanteur, « libanais par excellence ».

« Wadih el-Safi chante désormais avec les anges et les saints », a dit hier le patriarche Raï dans son oraison funèbre du chanteur disparu. Devant la cathédrale Saint-Georges des maronites, au centre-ville de Beyrouth, le cercueil a été porté à bout de bras par les parents et les amis. Mohammad Azakir/Reuters

Une vive émotion régnait hier lors des obsèques du géant de la chanson folklorique libanaise, Wadih el-Safi, qui s’était éteint vendredi dernier à l’âge de 92 ans, au terme d’une longue carrière artistique de près de soixante-quinze ans.
« Adieu, Wadih », ne cessaient de répéter tous ceux qui l’ont aimé et qui se sont imprégnés de son art, au cours des obsèques présidées par le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, en la cathédrale Saint-Georges des maronites, au centre-ville. Celles-ci se sont déroulées en présence des représentants du chef de l’État, du président de la Chambre, du Premier ministre démissionnaire et du Premier ministre désigné, respectivement MM. Gaby Layoun, Michel Moussa, Walid Daouk et Mohammad al-Machnouk. Étaient également présents le ministre sortant de la Justice, Chakib Cortbaoui, représentant le chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, la députée Bahia Hariri, représentant le chef du bloc parlementaire du Futur, le député Antoine Aboukhater, représentant le chef des Forces libanaises, ainsi que de nombreuses personnalités, une foule d’amis et de fans.


« Adieu Wadih el-Safi, le Libanais par excellence, a déclaré le patriarche dans son oraison funèbre. Wadih el-Safi chantait pour Dieu et les gens, a-t-il poursuivi. Avec sa voix d’or, il a enchanté le monde. Maintenant que sa voix s’est tue, il a rejoint les anges et les saints, lui qu’on appelait le saint du “tarab”. »
« Lorsque nous entendons Wadih el-Safi, nous entendons le Liban lui-même chanter, a encore insisté Mgr Raï. Il faudra attendre 6 000 ans pour qu’émerge un nouveau Wadih el-Safi. »

 

Fadi, le fils de Wadih el-Safi, jouant du violon lors des funérailles de son père en la cathédrale Saint-Georges à Beyrouth. REUTERS/Mohamed Azakir

 


Rappelant que Wadih el-Safi a chanté de grands poètes, notamment Assaad Sebaali et Maroun Karam, et pour de grands noms de la chanson, au nombre desquels les frères Rahbani, Zaki Nassif, Mohammad Abdel Wahab et Farid el-Atrache, Mgr Raï a indiqué que la légende de la chanson libanaise « était un homme modeste, aimable, aimant et pauvre ».
« Il a été l’ambassadeur du Liban dans le monde, il a chanté le Liban et sa beauté, a-t-il insisté. Wadih el-Safi nous a appelés à protéger le Liban. » Et de conclure en affirmant : « Il a chanté en Égypte, au Brésil, à Paris et à Londres. On lui a accordé trois nationalités (égyptienne, brésilienne et française) et de nombreuses distinctions, mais sa fierté restait toujours sa nationalité libanaise et les distinctions que lui avaient accordées cinq présidents de la République. »
Après la messe, M. Gaby Layoun a décerné à titre posthume à Wadih el-Safi, au nom du président de la République, la médaille d’or de l’ordre du Mérite libanais. M. Sleiman a de même donné ses instructions au ministre sortant des Télécommunications pour que des timbres à l’effigie du chanteur soient émis.


Le frère du chanteur, Élia Francis, a ensuite prononcé un discours dans lequel il a remercié tous ceux qui ont participé aux funérailles et tous les Libanais « qui ont aimé Wadih el-Safi ».

 

Des représentants de l'Etat étaient présents lors des funérailles du chanteur en la cathédrale Saint-Georges des maronites. REUTERS/Mohamed Azakir


Adieu populaire
Plus tôt dans la journée, le cortège funèbre du chanteur, qui avait quitté l’hôpital Bellevue à Mansourieh, à 9h, est passé par plusieurs artères de Beyrouth avant les obsèques. Le convoi a été en fait accueilli au rond-point Mkallès par des feux d’artifice et des jets de riz et de pétales de roses. À Dékouané, le corps du chanteur a été reçu par des dizaines d’élèves de l’école des pères antonins portant des drapeaux libanais et applaudissant au passage du convoi. À Hazmieh, la prière des morts a été récitée devant la dépouille du disparu en l’église Mar Roukouz, où Wadih el-Safi avait l’habitude de chanter des psaumes. À Achrafieh, les cours ont été suspendus une heure durant au collège de La Sagesse, au cours de laquelle le drapeau libanais a été mis en berne et des prières ont été récitées pour le repos de l’âme du chanteur. Les élèves accompagnés des professeurs et des responsables du collège se sont par la suite dirigés vers l’avenue Charles Malek pour accueillir la dépouille de Wadih el-Safi, portant des bougies et des drapeaux libanais. Le cercueil de l’icône de la chanson libanaise a été porté à bout de bras devant le collège avant que le cortège ne se dirige vers la cathédrale Saint-Georges au centre-ville.


En début de soirée, vers 19h, la dépouille mortelle a été transférée au village natal du chanteur à Niha, dans le Chouf, où elle a été accueillie par des chefs religieux, des notables de la région et une foule du village. Le cercueil a été porté à bout de bras dans tout le village avant de rejoindre le caveau familial.

 

 

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