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Moyen Orient et Monde

OIAC : histoire d’un limogeage

« Vous êtes renvoyé ; vous avez vingt-quatre heures pour démissionner », lance John R. Bolton à un directeur général de l’OIAC éberlué. Si vous refusez, vous devrez en subir les conséquences, ajoute le représentant permanent des États-Unis à l’ONU. La scène, incroyable, remonte aux premiers jours d’avril 2002 ; elle est relatée par l’International Herald Tribune dans son édition d’hier lundi.
Raison invoquée alors par Bolton : l’incompétence de l’intéressé, José Bustani, pourtant réélu à l’unanimité onze mois auparavant et aujourd’hui ambassadeur de son pays, le Brésil, en France. Le diplomate, comme son nom l’indique, est libanais d’origine (voir L’Orient-Le Jour d’hier lundi 14 octobre). La raison véritable est que Washington, dont la décision avait déjà été arrêtée, jugeait que les conclusions des inspecteurs de l’organisation allaient entraver ses plans d’invasion de l’Irak, selon les résultats de l’enquête de l’IHT. Or l’Irak et la Libye avaient fait part, dès la fin de 2001, de leur intention d’adhérer à la Convention pour l’interdiction des armes chimiques (CIAC). De plus, les experts dépêchés sur les lieux, affirme M. Bustani, avaient constaté que les stocks irakiens avaient été détruits dans les années 1990, au lendemain de la première guerre du Golfe.
Devant le refus opposé par M. Bustani aux desiderata US, l’administration Bush entreprit de mobiliser ses « amis » en prévision d’un vote, dont
le résultat fut décisif : 48 « oui » en faveur de la motion de renvoi (une première dans les annales des organisations internationales) contre 43 abstentions et 7 « non ». Les pressions que nous avons subies nous ont mis mal à l’aise, diront plus tard plusieurs chefs de délégation. Pour arriver à leurs fins, les États-Unis avaient menacé d’arrêter leur participation financière au budget de l’organisation (22 pour cent) et fait valoir qu’ils seraient imités par de nombreux autres pays dont le Japon, révèle encore l’International Herald Tribune. La voie était ouverte pour l’invasion de l’Irak. Mais pas avant que Colin Powell, alors secrétaire d’État, ne brandisse devant le Conseil de sécurité une fiole contenant, soutenait-il, de l’anthrax...
« Vous êtes renvoyé ; vous avez vingt-quatre heures pour démissionner », lance John R. Bolton à un directeur général de l’OIAC éberlué. Si vous refusez, vous devrez en subir les conséquences, ajoute le représentant permanent des États-Unis à l’ONU. La scène, incroyable, remonte aux premiers jours d’avril 2002 ; elle est relatée par l’International Herald...

commentaires (2)

Les langues se delient après 10 ans sur l'administration bushiste , alors que de nos jours les memes faits ont essaye de se repeter mais qui ne pourront grace a une resistance infaillible , difficile a comprendre et a admettre par des esprits chagrins ..

Jaber Kamel

16 h 21, le 17 octobre 2013

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Commentaires (2)

  • Les langues se delient après 10 ans sur l'administration bushiste , alors que de nos jours les memes faits ont essaye de se repeter mais qui ne pourront grace a une resistance infaillible , difficile a comprendre et a admettre par des esprits chagrins ..

    Jaber Kamel

    16 h 21, le 17 octobre 2013

  • Les dégâts que le sot Bush a faits en Irak sont absolument incroyables et mémorables. Le plus spectaculaire en est la remise de ce pays aux mollahs iraniens et l'implantation, en face, d'al-Qaeda, avec la précieuse coopération de la dictature baassiste de Damas, les hallucinés de l'organisation criminelle transitant entre les mains de ses "moukhabarat" sur leur chemin vers le pays voisin. C'est de là que vient, en "rétribution" à ladite dictature, l'Etat islamique en Irak et au Levant -EIIL- qui domine à présent presque tout le nord-est de la Syrie.

    Halim Abou Chacra

    04 h 07, le 15 octobre 2013

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