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À La Une - Disparition

Le Liban fait ses adieux à Wadih el-Safi

Le Patriarche Raï salue la mémoire du célèbre chanteur, "Libanais par excellence".

Les obsèques ont eu lieu en la cathédrale Saint-Georges des maronites, au centre-ville. REUTERS/Mohamed Azakir

Le Liban a fait ses adieux lundi au grand Wadih el-Safi, véritable légende de la chanson folklorique libanaise, décédé vendredi dernier à l'âge de 92 ans.

Le cortège funèbre du chanteur est passé lundi matin par plusieurs artères de Beyrouth avant les obsèques qui ont eu lieu en la cathédrale Saint-Georges des maronites, au centre-ville.

Le convoi a quitté l’hôpital Bellevue à Mansourieh à 9h. Il a été accueilli au rond-point Mkallès par des feux d’artifice et des jets de riz. A Dékouané, le corps du chanteur a été reçu par des dizaines d’élèves de l’école des Pères Antonins portant des drapeaux libanais et applaudissant au passage du convoi.


Les obsèques ont eu lieu à 15 heures en présence de nombreux officiels, responsables politiques, ainsi que d'une foule d’amis et de fans.

"Adieu Wadih el-Safi, le Libanais par excellence", a déclaré le patriarche maronite Mgr Béchara el-Raï lors de son homélie prononcée pour les obsèques du chanteur.  "Wadih el-Safi chantait pour Dieu et les gens. Avec sa voix d'or, il a enchanté le monde. Maintenant que sa voix s’est tue, il a rejoint les anges et les saints, lui qu’on appelle le saint du tarab", a déclaré Mgr Raï. 


"Lorsque nous entendons Wadih el-Safi, nous entendons le Liban lui-même chanter. Il faudra attendre 6.000 ans pour voir émerger un nouveau Wadih el-Safi", a-t-il ajouté, dans son vibrant hommage au chanteur libanais.

 

"Il a chanté pour de grands poètes et pour de grands noms de la chanson, dont les Rahbani. Wadi el-Safi était un homme modeste, aimable, aimant et pauvre", a souligné Mgr Raï.

"Il a été l’ambassadeur du Liban dans le monde, il a chanté le Liban et sa beauté. Wadih el-Safi nous a appelés à protéger le Liban", a encore dit le patriarche. "Il a chanté en Egypte, au Brésil, à Paris et à Londres. Ils lui ont accordé trois nationalités, mais sa fierté restait toujours sa nationalité libanaise".

Après la messe, le ministre sortant de la Culture Gaby Layoun a décerné à Wadih el-Safi, au nom du président de la République Michel Sleiman, l'Ordre du mérite libanais du plus haut degré.


Le cercueil de Wadih el-Safi à l'entrée de la cathédrale Saint-Georges
des maronites, au centre-ville de Beyrouth. REUTERS/Mohamed Azakir

Le frère du chanteur a ensuite prononcé un discours dans lequel il a remercié tous ceux qui ont participé aux funérailles et tous les Libanais "qui ont aimé Wadih el-Safi". Puis la famille a reçu les condoléances dans le salon de l'église. Wadih el-Safi sera enterré en fin de journée à Niha, son village natal dans le Chouf.


Véritable légende vivante de la chanson folklorique libanaise, Wadih el-Safi, souvent surnommé "la voix du Liban", a débuté sa carrière à l'âge de 17 ans en prenant part à un concours radiophonique, qu'il remportera haut la main face à 50 participants. Voix de baryton, après des études au Conservatoire national il se met à composer et à chanter des airs folkloriques et des mélodies traditionnelles. Il laisse en héritage plus de 3.000 chansons mêlant poésie et "zajal" et une forme modernisée du folklore libanais.

Réputé pour ses "ataba", "mijana" et "abou el-zuluf", il a, au long de plus de soixante-dix ans de carrière, toujours exalté dans ses textes les valeurs morales, l'amour, la dévotion et le patriotisme, et a porté haut le flambeau de la chanson libanaise dans ses tournées aux quatre coins de la planète, et ce aussi bien dans les pays de la région qu'au Brésil - où il s'est installé durant trois ans, de 1947 à 1950 - qu'en France, en Italie, au Portugal...

Wadih el-Safi était marié et père de quatre fils et deux filles.

 

Pour mémoire

Éternel Wadih el-Safi, sous le ciel du Liban (réservé aux abonnés)

 

 


 

 

Le Liban a fait ses adieux lundi au grand Wadih el-Safi, véritable légende de la chanson folklorique libanaise, décédé vendredi dernier à l'âge de 92 ans.
Le cortège funèbre du chanteur est passé lundi matin par plusieurs artères de Beyrouth avant les obsèques qui ont eu lieu en la cathédrale Saint-Georges des maronites, au centre-ville.
Le convoi a quitté l’hôpital...

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