Netanyahu exhorte la France à ne pas baisser la garde face à l'Iran

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a, jeudi, exhorté la France à ne pas baisser la garde face à l'Iran, deux semaines après la poignée de main historique entre François Hollande et Hassan Rohani, dans une interview à la télévision France24.

Il a appelé la France à ne pas répéter "l'erreur historique" de s'être laissé prendre à la "ruse" du régime nazi avant la seconde guerre mondiale.

"Ne commettez pas une erreur historique. La France, comme le peuple juif, a été la victime d'une grande erreur historique, de ne pas s'être dressé contre un régime radical, d'avoir été dupe de la ruse. Ne faites pas cela (...), ne commettez pas à nouveau une erreur historique", a-t-il dit.

"Je ne crois pas du tout que le président Hollande soit naïf. Il comprend quel est l'enjeu. La question cruciale est d'empêcher l'Iran d'obtenir la capacité d'avoir des armes nucléaires", a cependant estimé M. Netanyahu.

"La France a été très ferme" sur la Syrie, "comme elle a été ferme sur le Mali. Maintenant elle devrait être ferme avec l'Iran aussi, avec ou sans les sourires de Rohani. Vous ne démantelez pas vingt pour cent, vous démantelez cent pour cent. Ce n'est pas seulement ma position. Ce sont les résolutions du conseil de sécurité", a-t-il insisté.

"Je respecte le président Hollande", a encore dit le Premier ministre israëlien, terminant ensuite l'interview par quelques mots en français: "vous devez rester fort, très fort."

Le nouveau président iranien Hassan Rohani, dont l'objectif est d'obtenir la levée des sanctions qui asphyxient l'économie de son pays, a adopté une ligne modérée vis-a-vis des Occidentaux dans le dossier nucléaire, couronnée par un appel téléphonique historique avec le président Barack Obama le mois dernier.

François Hollande et Hassan Rohani se sont rencontrés le 24 septembre au siège des Nations-Unies à New-York, échangeant une poignée de main avant un entretien à huis-clos.

Le président français a dit à son interlocuteur attendre que les avances de l'Iran soient traduites dans les faits, insistant notamment, selon son entourage, sur la nécessité de parvenir à "des résultats rapides" sur le contrôle international du programme nucléaire de Téhéran.