Bassil, Twitter et sa fille

A travers le monde, les responsables politiques ont bien compris l’intérêt que pouvait présenter Twitter comme outil de communication. Plus souple, plus personnel qu’un communiqué de presse, il permet, entre autres, de créer une forme de proximité avec les citoyens, tout en mettant en avant son action en tant qu’élu, opposant ou membre du gouvernement. Reste que l’arme peut être à double tranchant, une boulette est si vite arrivée...

Dans la catégorie des gros dérapages, le démocrate Anthony Weiner n’est pas loin de remporter la palme, lui qui avait tweeté une photo en gros plan de son entrejambe dans un slip gris à une femme qui n’était pas la sienne. Un tweet qui lui avait valu son siège au Congrès américain en 2011.

Autre champion, le sénateur John McCain qui avait tweeté "Ahmadinejad veut être le premier Iranien dans l'espace: mais n'y était-il pas la semaine dernière?" en renvoyant à un article sur un singe dans l'espace.

De l’autre côté de l’Atlantique, Valérie Trierweiler a promis de "tourner sept fois son pouce avant de tweeter", après le tollé suscité par son message de soutien, le 12 juin 2012, entre les deux tours des législatives au dissident socialiste Olivier Falorni, opposé dans sa circonscription de La Rochelle à Ségolène Royal.

Le message le plus retweeté de l’histoire de Twitter est également à mettre au compte d’un président américain, Barack Obama et son "Quatre ans de plus" après sa réélection.

Nouveaux venus sur Twitter, le président iranien, Hassan Rohani, et son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif qui, en réponse à la fille de l'ex-présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi : "L'Iran n'a jamais nié (l'Holocauste). L'homme qui était perçu comme le niant est maintenant parti. Bonne année".

Un tweet qui avait suscité un déluge d’analyses.

Pour les politiques, l’impact d’un tweet ne se limite pas à son envoi personnel. Ces derniers temps, le compagnon de Cécile Duflot s’est fendu d’une paire de tweets embarrassants pour la ministre française du Logement.

Lors du défilé du 14 juillet, Xavier Cantat avait créé une première polémique en critiquant, via Twitter, le défilé militaire sur les Champs-Élysées.

Le 3 octobre, en plein conflit opposant la ministre à son collègue de l’Intérieur, Manuel Valls sur la question des Roms, et alors que le président Hollande venait de rappeler ses troupes à l’ordre et de fixer des règles de communication pour ses ministres, Xavier Cantat a jeté de l’huile sur le feu en tweetant : "Si j'ai bien compris, désormais Valls devra obtenir l'autorisation de Matignon avant de pouvoir tenir des propos racistes".

Le message a rapidement été retiré puis le compte de Cantat carrément fermé.

Au Liban, certains membres du gouvernement sont très présents sur le site de micro-blogging, notamment le ministre des Télécoms, Nicolas Sehnaoui, et son homologue à l’Énergie et aux Ressources hydrauliques, Gebran Bassil. Dernièrement, la fille de ce dernier s'est invitée sur le compte du ministre.

Le 5 octobre, le compte Twitter du ministre comportait en effet un message de sa fille (voir image en haut de la page) :

"Bonjour, c’est la fille de Gebran Bassil. Récemment, il a reçu des messages désagréables après une erreur avec un jeu que mon frère avait installé. La plupart d'entre vous pensent qu'il perd son temps en jouant, alors qu'il travaille jour et nuit pour son pays".

Ce message faisait référence à un jeu au sujet duquel un précédent tweet avait été posté le 14 septembre sur le compte du ministre.

"Je viens de libérer la fashonista en moi avec @dressup". Un tweet attribué au ministre, qui avait engendré de nombreux détournements et commentaires sarcastiques.

Comme le notait Blog Baladi, qui a relevé le nouveau tweet de la fille du ministre, ce dernier devrait songer à verrouiller son téléphone. A moins qu'il ne s'agisse d'une nouvelle stratégie de com...

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