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À La Une - conflit

Syrie : l'ASL appelle à l'unité après la défection de groupes rebelles

"Si j'ai le sentiment que le peuple veut que je sois président, je me porterai candidat" en 2014, déclare Assad.

Le président syrien Bachar el-Assad dans un entretien à la chaîne d'opposition turque Halk-TV diffusé vendredi soir par l'agence officielle Sana. REUTERS/SANA/Handout

Le commandement de l'Armée syrienne libre (ASL) a appelé samedi à l'unité après le rejet par plusieurs importants groupes rebelles de l'autorité de la Coalition nationale de l'opposition.

Le conseil militaire de l'ASL a indiqué dans un communiqué avoir décidé de "lancer un appel pour resserrer les rangs, renoncer aux divisions, et rejeter toutes formes de dissensions provoquées par les tentatives pour séparer l'aile politique de l'aile militaire".


L'opposition syrienne, qui n'a pas pu obtenir des Occidentaux plus de soutien matériel et financier pour les rebelles sur le terrain, a été désavouée par 13 importants groupes rebelles, dont des jihadistes, qui ont annoncé fin septembre qu'elle ne "les représentait pas". Pour de nombreux opposants, la Coalition est déconnectée des souffrances de la population et ne soutient pas suffisamment les rebelles.

 

Parmi les groupes ayant fait défection figurent d'une part des groupes islamistes appartenant à l'ASL dont la Brigade Al-Tawhid, et d'autre part les jihadistes du Front Al-Nosra, lié à el-Qaëda ainsi que le groupe islamiste Ahrar al-Cham, l'un des plus influents sur le terrain et qui coopérait avec l'ASL.

 

Le Conseil militaire a souligné dans son communiqué la "nécessité de respecter les institutions de la Révolution syrienne, et en premier lieu la Coalition syrienne".

 

La décision des 13 brigades est vue par certains comme une réponse à la pression extérieure croissante qui pèse sur la Coalition pour qu'elle participe à des négociations avec le régime syrien.

La communauté internationale pousse en faveur de négociations avec le régime lors d'une conférence de paix dite de "Genève2" qui devrait se tenir à la mi-novembre pour tenter d'amorcer une transition politique en syrie dévastée par un conflit qui a fait plus de 115.000 morts et forcé six millions de Syriens à fuir leur foyer, mais l'opposition refuse toute discussion tant que le président Bachar el-Assad n'aura pas quitté le pouvoir.

 

Le Conseil militaire a affirmé dans son communiqué qu'il continuerait à rejeter le "dialogue avec le régime terroriste en Syrie". "Le minimum acceptable" serait des négociations avec des Etats arabes et musulmans qui adhèrent aux conditions de la Coalition: "le départ d'Assad, le transfert du pouvoir et le jugement de ceux ayant commis des crimes de guerre envers le peuple syrien", a-t-il ajouté.

 

 

Candidat si le peuple le veut

Bachar el-Assad, lui, s'est dit prêt à présenter sa candidature à l'élection présidentielle de 2014 si le peuple le "voulait".

"Si j'ai le sentiment que le peuple syrien veut que je sois président dans une prochaine étape, je me porterai candidat", a affirmé M. Assad dans un entretien à la chaîne d'opposition turque Halk-TV diffusé vendredi soir par l'agence officielle Sana. "Si la réponse est non, je ne le ferai pas", a-t-il ajouté, précisant que sa réponse serait "plus claire dans les quatre ou cinq mois". Son mandat actuel expire en 2014.

 

Dans cette même interview, M. Assad a accusé les rebelles, qu'ils qualifient de "terroristes" d'aspirer à créer un "Etat islamique" en Syrie. "Ils n'ont rien à avoir avec l'islam, ils viennent du monde entier, de plus de 80 pays pour mener le jihad (guerre sainte) et créer cet Etat".

 

(Lire aussi: Syrie : el-Qaëda affiche sa volonté hégémonique dans les régions rebelles)

 

Le président Assad, qui évoque rarement des questions liées à sa famille, a démenti des rumeurs faisant état de la mort de son frère cadet Maher, le tout-puissant chef la Garde Républicaine et de la 4e division de l'armée en charge de la sécurité de Damas. "Maher est là, en charge de son travail, et il est en bonne santé", a assuré M. Assad.

 

Sur le terrain, au moins 28 personnes - 20 miliciens pro-régime et huit civils - ont été tuées dans des raids et des combats entre rebelles et forces du régime aux abords d'al-Metrass, un village à majorité sunnite dans la région côtière de Tartous, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les bombardements ont cessé après que des "dizaines de jeunes", dont des déserteurs, se sont rendus à l'armée en vertu d'un accord, selon l'OSDH.

Les troupes du régime ont aussi bombardé le bastion rebelle de Moadamiyat al-Cham près de Damas, une des zones touchées par l'attaque chimique du 21 août.

 

 

La Syrie, pays le plus dangereux pour les journalistes

Alors qu'une équipe en désarmement chimique est arrivée mardi en Syrie pour répertorier les sites en vue de leur démantèlement, M. Assad a une nouvelle fois nié que son armée ait eu recours à cet arsenal contre la population le 21 août, comme l'en accusent en particulier les Etats-Unis.

Cette attaque, confirmée par des experts de l'ONU qui n'ont toutefois pas désigné ses auteurs, avait fait planer une menace de frappe occidentale contre le régime de Damas, avant qu'un accord russo-américain ne débouche sur une résolution de l'ONU encadrant le désarmement de l'arsenal chimique.

 

La mission conjointe de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l'ONU a fait des "premiers progrès encourageants", selon les Nations unies.

Les experts devraient pouvoir commencer dans la semaine à venir les inspections et le démantèlement des stocks estimés à plus de 1.000 tonnes, une opération inédite dans un pays en guerre. Selon la télévision publique norvégienne, la Norvège, sollicitée par Washington et Moscou, pourrait participer à la destruction de l'arsenal.

 

A Varsovie, le ministère polonais des Affaires étrangères a annoncé que le photographe polonais Maciej Suder, enlevé en juillet en Syrie, était "en vie". Compte tenu de la multiplication des enlèvements, la Syrie est désormais considérée comme le pays le plus dangereux au monde pour les journalistes.


 

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