Tunisie: passeports gambiens frauduleux pour le pèlerinage de la Mecque

Cinquante-quatre Tunisiens refusent de quitter l'aéroport de Tunis depuis jeudi soir, exigeant de pouvoir se rendre en Arabie Saoudite bien que les autorités aient établi qu'ils avaient acquis frauduleusement des passeports gambiens pour effectuer le pèlerinage de la Mecque.
L'Arabie Saoudite accordant un quota limité par pays pour se rendre au pèlerinage annuel, les listes d'attente sont longues en Tunisie et les arnaques sont relativement courantes.

Ces pèlerins, qui refusent de quitter la zone internationale de l'aéroport de Tunis depuis que leur papiers ont été confisqués, ont expliqué vendredi à l'AFP avoir obtenu les passeports gambiens et visas saoudiens par l'intermédiaire de trois Tunisiens.
Selon le ministère de l'Intérieur, ces trois Tunisiens ont été arrêtés.
"Ce ne sont pas des escrocs (...). Ca fait trois ans que les gens voyagent comme ça!", s'est offusqué un des pèlerins, Jamil Taher Hmaoui, expliquant avoir payé 8.000 dinars (environ 4.000 euros) pour obtenir le passeport et le visa.
"Nous entamons un sit-in (dans la zone internationale de l'aéroport) et nous resterons jusqu'à ce qu'on parte en Arabie Saoudite", a martelé le vieil homme.
Mourad Ben Meriem, cousin d'un autre pèlerin, a souligné qu'un "autre groupe était parti mardi" sans problème. 

Environ 10.000 Tunisiens sont autorisés à se rendre à La Mecque chaque année pour le Hajj. Cette année, le pèlerinage par les voies officielles est facturé 16.000 dinars (8.000 euros).
Les photocopies d'un des passeports gambiens controversés, consultées par l'AFP, montrent qu'il a été établi à Banjul le 12 septembre au nom d'une femme née en Tunisie en 1950. Le visa saoudien a aussi été établi en Gambie le 17 septembre.
Le ministère tunisien de l'Intérieur n'était pas joignable vendredi soir, et l'ambassade d'Arabie saoudite à Tunis était fermée en ce jour chômé pour les musulmans.

Le Hajj, ou pèlerinage de La Mecque, est le cinquième pilier de l'islam et chaque musulman est appelé à l'effectuer au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens physiques et financiers.