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À La Une - Etats-unis

Paralysie budgétaire : Obama retrouve les chefs du Congrès

"Le président (...) ne va pas entamer de négociations parce qu'il ne veut pas que le fonctionnement de l'Etat, ou de l'économie américaine et mondiale, devienne l'otage d'une série d'exigences".

Barack Obama a convié les chefs de file du Congrès mercredi à la Maison Blanche pour discuter du budget et du relèvement du plafond de la dette. AFP PHOTO / Saul LOEB

Barack Obama a convié mercredi les chefs de file du Congrès pour tenter de mettre fin à la paralysie des administrations fédérales qui a conduit le président américain à écourter une tournée en Asie.


M. Obama devait retrouver à 17H30 (21h30 GMT) les dirigeants du Sénat dominé par ses alliés démocrates, et de la Chambre des représentants où ses adversaires républicains sont majoritaires, pour parler du budget et de la dette, selon la Maison Blanche. Mais il ne s'agira pas d'une "négociation", a prévenu le porte-parole de l'exécutif, Jay Carney. "Le président (...) ne va pas entamer de telles négociations parce qu'il ne veut pas que le fonctionnement de l'Etat, ou de l'économie américaine et mondiale, devienne l'otage d'une série d'exigences" des élus, a-t-il ajouté.
Faute d'un accord sur le budget entre démocrates et républicains, les administrations centrales des Etats-Unis sont partiellement fermées depuis mardi matin 04h00 GMT.

 

(Lire aussi: Gouverner sans budget : le Liban "plus fort" que les Etats-unis...)


Une nouvelle échéance se profile, celle du relèvement du plafond légal de la dette. Si le Congrès n'y donne pas son feu vert, les Etats-Unis risqueront de se retrouver en défaut de paiement à partir du 17 octobre, une situation sans précédent.
Les républicains de la Chambre, opposés à la réforme de l'assurance-maladie promulguée par M. Obama, refusent de voter un budget qui n'en supprimerait pas le financement. Ils ont aussi menacé de lier cette question à celle du relèvement du plafond de la dette.
M. Obama a affirmé ces derniers jours que sa réforme n'était pas négociable. Mercredi, le porte-parole du président de la Chambre John Boehner, Brendan Buck, a dit douter de l'utilité de la réunion avec le président "si elle ne donne pas le signal d'un démarrage de négociations sérieuses entre les deux parties".


Nervosité des marchés

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a manifesté son inquiétude mercredi, estimant que cette paralysie représenterait, "si elle se prolongeait, un risque pour les Etats-Unis et pour le monde".
M. Obama, qui a lui aussi mis en garde contre les dégâts économiques d'une crise qui traînerait en longueur, a rencontré mercredi des dirigeants des plus grands établissements financiers américains, dont Goldman Sachs, Citigroup, Bank of America et Morgan Stanley. Il devait accorder un entretien dans l'après-midi à la télévision CNBC, très regardée à Wall Street.


A sa sortie de la Maison Blanche, le PDG de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, a remarqué que s'"il existe des précédents pour une paralysie de l'Etat, il n'y a pas de précédent pour un défaut". "On peut discuter à nouveau de ces questions politiques (...) mais il ne faut pas avoir recours à la menace d'un défaut sur la dette" comme moyen de pression, a-t-il estimé.


Alors que la paralysie semblait s'installer dans la durée, les places financières américaines se sont orientées à la baisse (-0,58% pour le Dow Jones en début d'après-midi), dans la foulée de marchés européens et asiatiques. Tokyo a ainsi cédé 2,17% mercredi.


La crise a eu des répercussions sur l'agenda international de M. Obama, qui a annulé mercredi une visite prévue le 11 octobre en Malaisie et une autre aux Philippines. Le doute plane en outre sur la présence du président à deux sommets internationaux, celui de l'Apec (Asie-Pacifique) lundi à Bali (Indonésie), et celui d'Asie de l'est, prévu dans la foulée à Brunei.


Environ 800.000 fonctionnaires américains, sur plus de deux millions, ont été mis en congé sans solde et toutes les administrations ont réduit leurs effectifs au minimum vital, une première depuis 1996. La sécurité nationale et les services essentiels, comme les opérations militaires, le contrôle aérien et les prisons, sont toutefois globalement exemptés.


Au Congrès, les républicains de la Chambre ont changé de stratégie, après l'échec de leur tentative de faire adopter par le Sénat une loi de finances qui aurait sabordé la réforme de l'assurance-maladie de M. Obama.
Un volet important de la réforme est entré en vigueur mardi: des millions d'Américains démunis d'assurance maladie ont commencé à souscrire sur internet à une couverture subventionnée à partir de janvier 2014.
Mais les projets de lois de finances ciblées présentées par les républicains mercredi n'ont aucune chance d'aboutir, vu leur rejet par le Sénat et une menace de veto de M. Obama. M. Carney les a qualifiés de "gadget".


Ce "shutdown" -la fermeture partielle des services fédéraux- marque le pic de 33 mois d'affrontements sur le budget entre démocrates et républicains, qui ont repris le contrôle de la Chambre en janvier 2011, après l'élection de dizaines d'élus de la mouvance populiste Tea Party.

Barack Obama a convié mercredi les chefs de file du Congrès pour tenter de mettre fin à la paralysie des administrations fédérales qui a conduit le président américain à écourter une tournée en Asie.
M. Obama devait retrouver à 17H30 (21h30 GMT) les dirigeants du Sénat dominé par ses alliés démocrates, et de la Chambre des représentants où ses adversaires...

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