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Liban

L’audit des genres, une initiative « louable » du ministère des Affaires sociales

Dans le cadre du projet « Renforcer la participation de la femme au niveau de la gouvernance locale et du développement », le ministère des Affaires sociales est en voie de mettre en place une stratégie visant à réaliser l’égalité entre les genres au sein du ministère. Une initiative « d’autant plus louable, que la question des genres n’est pas fortement appréciée au Liban », fait remarquer Lina Abou Habib, directrice exécutive du Collectif de recherche, de formation et de développement (CRTDA), qui collabore avec le ministère sur cette stratégie.
« Le genre est l’une des relations sociales qui existent entre deux groupes, en l’occurrence les hommes et les femmes, ce qui identifie cette relation, explique Lina Abou Habib. Dans le cas du ministère des Affaires sociales, l’idée était de faire un audit de genres pour identifier les mesures nécessaires pour parvenir à cette égalité. C’est la première fois qu’un tel audit est réalisé, d’autant qu’il n’est demandé à aucune société de le faire. Or j’estime que cet audit est aussi important qu’un audit financier, parce qu’il montre dans quelle mesure une société contribue à consacrer les inégalités entre les hommes et les femmes ou au contraire œuvre pour que l’égalité devienne une réalité. »
L’audit mené par une équipe du ministère et le CRTDA s’est fait sur plusieurs plans. L’équipe a d’abord procédé à « un audit de tous les documents officiels du ministère, tel que l’organigramme, la stratégie de travail, les documents relatifs aux différents projets, le site Web, etc ». « Ces documents reflètent l’idéologie, du moins officielle, du ministère, indique Lina Abou Habib. Ils permettent de comprendre jusqu’à quel degré la question de l’égalité des genres est reconnue par cet organisme. Or le ministère des Affaires sociales doit jouer un rôle dans ce sens et consacrer l’égalité des genres d’autant que ses équipes sont présentes sur le terrain dans les différentes régions et travaillent avec les communautés, les femmes, etc. Il ne peut pas être neutre sur ce plan. »
L’analyse de ces documents a montré que « la question des genres n’est pas très explicite », observe Lina Abou Habib. « Il est donc important que ces textes soient revus et amendés, avec pour base de travail la Cedef (Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes), ainsi que la stratégie décennale de la Commission nationale de la femme libanaise. »
Dans le cadre de l’audit, le niveau des connaissances de l’ensemble des fonctionnaires du ministère a également été évalué, « parce que la question des genres n’est pas une question technique », observe Lina Abou Habib. « Selon l’idéologie féministe, il n’est pas possible de faire la différence entre le monde privé et le monde public, poursuit-elle. Ainsi, un homme qui fait subir des violences à sa femme ne peut pas être un démocrate sur le plan politique. On est ce qu’on est dans le public et le privé. De ce fait, l’évaluation du niveau des connaissances des fonctionnaires du ministère formait un volet important de cet audit, ainsi que le degré de sensibilisation à la question des genres et la manière dont ces personnes définissent ces concepts complexes. »
Un questionnaire, long et élaboré, a ainsi été adressé aux quelque 700 fonctionnaires du ministère. Les résultats ont montré des différences dans le niveau de connaissances entre les hommes et les femmes, « ces dernières étant plus informées sur les questions de genres ».
Le troisième volet de cet audit a porté sur des interviews approfondies avec environ 200 personnes pour identifier la manière dont elles perçoivent « le rôle que devrait jouer le ministère des Affaires sociales pour réaliser l’égalité des genres ». « Nous avons constaté que les femmes, qui travaillent sur le terrain, avaient une idée claire sur ce plan, fait remarquer Lina Abou Habib. Elles savent identifier les problèmes et sont conscientes du fait que le ministère des Affaires sociales ne doit pas être neutre, mais doit au contraire s’attaquer à ces problèmes d’inégalité. »
Se basant sur cette étude, le ministère des Affaires sociales a décidé de mener des ateliers de formation de formateurs et de formatrices sur la question des genres. De même, le ministère coopère avec le CRTDA pour développer une stratégie genre propre au ministère, « qui prendra forme d’ici à la fin de l’année ». Enfin, « un lexique de concepts propre au ministère sera élaboré ».
« J’espère que cette stratégie fera un effet boule de neige et que d’autres ministères suivront l’exemple », conclut Lina Abou Habib.
Dans le cadre du projet « Renforcer la participation de la femme au niveau de la gouvernance locale et du développement », le ministère des Affaires sociales est en voie de mettre en place une stratégie visant à réaliser l’égalité entre les genres au sein du ministère. Une initiative « d’autant plus louable, que la question des genres n’est pas fortement appréciée...

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Initiative louable,certes, car il est vrai qu'il existe malheureusement, au Liban, de nombreuses inégalités entre homme et femme; mais pourquoi avoir adopté la terminologie de la "théorie du genre"? Cette doctrine abracadabrante qui veut nous faire croire - à l'encontre du bon sens le plus élémentaire - que les différences entre homme et femme sont purement socioculturelles. Le fait d'être homme ou femme n'aurait aucun rapport avec le sexe "assigné à la naissance". Le lien serait traditionnellement imposé par la société alors qu'il devrait être le résultat d'un choix personnel. On part de la rare exception d'hommes qui regrettent de ne pas être femmes ou l'inverse pour tirer une règle générale (et l'on fait de la préférence sexuelle le principal critère d'identité!). Cette monstruosité a déjà fait – et continue à faire – suffisamment de dégâts en Occident (en France, la nouvelle "école de la République" socialo-hollandaise s'est donné pour mission de l'introduire dès les classes maternelles!) pour qu'il ne semble pas nécessaire de l'importer ici.

Yves Prevost

09 h 43, le 02 octobre 2013

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Commentaires (1)

  • Initiative louable,certes, car il est vrai qu'il existe malheureusement, au Liban, de nombreuses inégalités entre homme et femme; mais pourquoi avoir adopté la terminologie de la "théorie du genre"? Cette doctrine abracadabrante qui veut nous faire croire - à l'encontre du bon sens le plus élémentaire - que les différences entre homme et femme sont purement socioculturelles. Le fait d'être homme ou femme n'aurait aucun rapport avec le sexe "assigné à la naissance". Le lien serait traditionnellement imposé par la société alors qu'il devrait être le résultat d'un choix personnel. On part de la rare exception d'hommes qui regrettent de ne pas être femmes ou l'inverse pour tirer une règle générale (et l'on fait de la préférence sexuelle le principal critère d'identité!). Cette monstruosité a déjà fait – et continue à faire – suffisamment de dégâts en Occident (en France, la nouvelle "école de la République" socialo-hollandaise s'est donné pour mission de l'introduire dès les classes maternelles!) pour qu'il ne semble pas nécessaire de l'importer ici.

    Yves Prevost

    09 h 43, le 02 octobre 2013

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