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Moyen Orient et Monde - Syrie

« En ce moment, nous n’avons aucune raison de douter des informations fournies par le régime syrien »

Les inspecteurs en désarmement chimique attendus aujourd’hui à Damas après le départ des experts de l’ONU ; Assad assure se conformer à la résolution du Conseil de sécurité.

L’équipe d’Aake Sellström (second à partir de la gauche) a quitté Damas hier, après avoir terminé son enquête sur sept sites près de Damas et dans le Nord syrien. Khaled el-Hariri/Reuters

Les inspecteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) chargés de détruire l’arsenal chimique de la Syrie sont attendus aujourd’hui à Damas, d’où viennent de partir les experts de l’ONU enquêtant sur les sites de possibles attaques chimiques. L’équipe de six experts de l’ONU, dirigée par Aake Sellström, a terminé son enquête sur sept sites près de Damas et dans le nord du pays. Ces experts, dont le rapport est attendu fin octobre, ont déjà établi que du gaz sarin avait été utilisé à une large échelle lors de l’attaque le 21 août près de Damas, ce qui avait provoqué l’indignation à travers le monde et poussé plusieurs pays, États-Unis en tête, à envisager une action militaire punitive.
Les experts de l’ONU laissent donc la place à un groupe d’une vingtaine d’inspecteurs de l’OIAC. « En ce moment, nous n’avons aucune raison de douter des informations fournies par le régime syrien », a déclaré un responsable de l’organisation. Rappelons que les autorités syriennes ont fourni le 19 septembre une liste des sites de production et de stockage des armes chimiques, dans le cadre d’un accord russo-américain prévoyant le désarmement chimique du pays d’ici à la mi-2014. Selon des experts, la Syrie possède plus de 1 000 tonnes d’armes chimiques (gaz sarin et gaz moutarde). En outre hier, le gouvernement allemand a reconnu avoir autorisé l’exportation vers la Syrie de 360 tonnes de produits pouvant servir à la fabrication d’armes chimiques, entre 1998 et 2011.

Sanctions « immorales et inhumaines »
De son côté, le régime syrien a affirmé qu’il se conformerait à la résolution de l’ONU encadrant la destruction de son arsenal chimique. S’exprimant devant l’Assemblée générale de l’ONU, son ministre des Affaires étrangères, Walid Moallem, a répété que Damas appliquerait « pleinement » ses engagements en matière de désarmement chimique, tout en accusant les pays occidentaux de fournir des produits toxiques à des groupes d’opposition et de soumettre la Syrie à des sanctions « immorales et inhumaines ». Le ministre a préconisé une « solution politique », mais dans le respect du « droit exclusif du peuple syrien de choisir ses dirigeants » et sans « ingérence étrangère dans ses affaires intérieures ». De plus, M. Moallem a dénoncé « l’invasion » de son pays par des « terroristes étrangers » issus de plus de 83 pays. « Les affirmations sur l’existence d’activistes modérés et d’activistes extrémistes sont une plaisanterie de mauvais goût. Le terrorisme c’est le terrorisme, un point c’est tout. On ne peut pas le diviser en une aile modérée et une aile extrémiste », a-t-il estimé.
Par ailleurs, la résolution du Conseil de sécurité appelle aussi à la tenue « le plus tôt possible » d’une conférence internationale à Genève pour amorcer une solution politique, mais son format reste encore à définir. Dans un entretien à la chaîne italienne Raï News, M. Assad avait dénié tout rôle à l’Europe. Offusqué, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a alors affirmé avoir obtenu que la Chine, la France et le Royaume-Uni soient associés à l’initiative russo-américaine. La liste des participants pose aussi question. Le chef de l’opposition, Ahmad Jarba, s’est dit près à y envoyer une délégation, mais M. Assad a répété qu’il ne pouvait « pas parler avec des organisations liées à el-Qaëda (ni) négocier avec des gens qui demandent une intervention militaire en Syrie ». Selon Karim Bitar, spécialiste du Proche et Moyen-Orient, la décision n’est plus entre les mains des acteurs syriens qui sont désormais « largement dépendants des grandes puissances et des puissances régionales qui les financent et les soutiennent politiquement ».

Nouveau désaccord ?
Autre point de friction possible entre Russes et Occidentaux : le Conseil de sécurité devait entamer hier dans la nuit l’examen d’un projet de « déclaration de la présidence » proposé par le Luxembourg et l’Australie, qui prévoit d’autoriser les convois d’aide en provenance de pays voisins à franchir la frontière. Évoquant à Genève cette catastrophe humanitaire, le comité exécutif du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés s’est alarmé de la déstabilisation à long terme des pays voisins de la Syrie, submergés par plus de deux millions de réfugiés, le « plus grand déplacement de population dans le monde » depuis 30 ans.
Sur le terrain, l’aviation a mené des raids sur des positions rebelles dans les provinces de Homs et d’Alep, tandis qu’une voiture piégée a explosé à un barrage à l’ouest de Damas, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. En outre, un obus de mortier a atteint l’ambassade de Chine à Damas, endommageant le bâtiment et faisant un blessé, ont rapporté les médias chinois. Pékin s’est déclaré « choqué » par l’incident qu’il a condamné avec force. Enfin, le Parlement turc devrait se prononcer jeudi sur le renouvellement de l’autorisation qu’il avait donnée, il y a un an, à l’armée d’intervenir en Syrie en cas de nécessité.

(Sources : agences)
Les inspecteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) chargés de détruire l’arsenal chimique de la Syrie sont attendus aujourd’hui à Damas, d’où viennent de partir les experts de l’ONU enquêtant sur les sites de possibles attaques chimiques. L’équipe de six experts de l’ONU, dirigée par Aake Sellström, a terminé son enquête sur sept...

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