Le président de la Rencontre de la modération civile, l’ancien député Misbah el-Ahdab, a appelé hier les responsables à accélérer la formation du gouvernement « pour remédier à une situation sécuritaire dangereuse et mettre un terme aux complots fomentés par le régime syrien contre le Liban en vue d’épargner à ce pays les répercussions de la crise syrienne ».
À ce propos, M. Ahdab, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse, a fait état d’« informations dangereuses qui, a-t-il dit, nous ramènent à l’époque de Fateh el-Islam », révélant « l’arrivée d’officiers et d’éléments des services de renseignements de l’armée de l’air syrienne à Tripoli et au Nord en général ».
Selon M. Ahdab, ces derniers « œuvrent à créer des groupuscules extrémistes armés, du style du Front al-Nosra et Fateh el-Islam, pour porter atteinte à la sécurité dans les régions sunnites – connues pour leur modération et leur ouverture – afin de démontrer qu’elles sont devenues les hauts lieux du terrorisme ». Il s’agit, a ajouté M. Ahdab, d’un complot mis en place par « les alliés du régime syrien au Liban, au vu et au su des services de l’ordre libanais ».
« Qu’attend donc le Premier ministre (démissionnaire), Nagib Makati, l’ami de Bachar el-Assad, pour lui dire : assez de commettre de crimes au Liban », a lancé M. Ahdab. Et l’ancien député d’exhorter les différents protagonistes de former un gouvernement « dans le respect de l’esprit de la déclaration de Baabda pour mettre un terme à la dégradation de la sécurité (...) et trouver des solutions au dossier socio-économique tout en se penchant sur les intérêts des citoyens. » Il a aussi mis en garde le gouvernement contre la tentation de chercher « à préserver le statu quo et le fait accompli imposé aux Libanais », prévenant du risque qui plane sur la coexistence et d’une éventuelle explosion sociale.
M. Ahdab a par ailleurs évoqué l’enquête sur la double explosion de Tripoli, se demandant ce qu’il en est advenu. « Nous avons entendu dire que l’investigation avait conduit aux services de renseignements syriens qui seraient derrière les attentats, sachant que la justice libanaise est incapable de faire venir les accusés pour les juger. L’affaire a donc buté contre cette donne et s’est arrêtée », a-t-il dit, soulignant que c’est la même chose qui s’est produite dans l’affaire Michel Samaha dont le procès n’a pas encore eu lieu.
« Si la justice et les services sécuritaires sont impuissants, la question est de savoir si les politiques sont également incapables de protéger le Liban ou s’ils sont complices », a ajouté M. Ahdab, se demandant ce que l’actuel gouvernement a fait pour protéger les citoyens contre de nouvelles explosions.
« Le gouvernement n’est-il pas censé soumettre une plainte au Conseil de sécurité contre le régime syrien. N’aurait-il pas dû convoquer l’ambassadeur de Syrie pour au moins protester ? » s’est encore demandé l’ancien parlementaire qui a conclu : « Le fait de n’avoir rien fait à ce propos signifie que l’équipe en place continue d’assurer la couverture nécessaire pour que la série de crimes se poursuivent et pour protéger le régime syrien aux dépens du Liban. »
Lire aussi
Banlieue, Baalbeck, Tripoli : le sécuritaire pour remplir le vide institutionnelÀ ce propos,...
Quelle nouvelle...voire même que M. Assad est toujours au pouvoir en Syrie.
12 h 37, le 30 septembre 2013