Il les aime cet homme de la Mancha (Almodóvar est né à Castille-La Manche) et elles le lui rendent bien. Il les a portées aux nues et elles ont fait scintiller sur lui une pluie d’étoiles. Les femmes au bord de la crise de nerfs n’ont pas changé. Elles ont évolué. Elles ont grandi. Elles ont embrassé tous les problèmes de la gent féminine. Carmen Maura l’égérie, Cécilia Roth la fidèle, Marisa Paredes l’amie, Rosy de Palma la drôle avec son physique atypique, mais aussi Victoria Abril la sensuelle et Penélope Cruz, toutes deux devenues des stars ayant poursuivi une carrière internationale, entourent toujours papa Pedro. Mais s’il se comporte avec elles comme un père ou un frère, c’est bien le fils qu’on retrouve à travers tous ses films. Le fils qui essaye de rendre hommage à cette mère tant chérie qui, selon lui, a « passé sa vie à faire semblant d’être toujours d’accord avec mon père machiste, afin de régler en douceur les problèmes familiaux » (L’Express, culture entretien, 2006). C’est ainsi que depuis le début de ses films la maman de Pedro Almodóvar (décédée depuis) traverse la trame de ses œuvres. Et même si le titre Tout pour ma mère en disait long, c’est en fait dans Volver que le cinéaste espagnol lui rend l’hommage le plus touchant et le plus vibrant.