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Nos Lecteurs ont la Parole

Rêver d’une autre Syrie...

Par Michel ROUVIÈRE
Il semblerait que les fameuses frappes aériennes attendues sur la Syrie s’éloignent chaque jour un peu plus. Depuis le G20 de Saint-Pétersbourg on ne cesse de demander « des preuves sur l’identité de l’attaquant chimique du 21 août à Ghouta ». Il faut laisser « une chance à une solution politique », pour tenter de résoudre l’effroyable drame syrien qui dure depuis plus de deux ans. Je traduis en langage politique local du Liban : « Laissons encore une chance à Bachar. »
Il n’y aura pas de tirs de missiles sur des hangars vides de l’aviation de Bachar. Depuis plus de deux semaines de préavis, ils ont eu assez de temps pour déménager les avions comme les helicoptères et autres stocks ! Non ?
Maintenant, avez-cous senti un soupçon de changement dans le vocabulaire du président syrien, démocratiquement élu et seule autorité légitime, légalement représenté à l’ONU ? A-t-il dit un mot d’ouverture envers son opposition ? Moi, personnellement, je n’ai lu, en traduction, sur Le Figaro, qu’un peu plus de menace.
Peut-être va-t-il changer ? Il est vrai que dès le début du « redressement » en 1963, les nouveau dirigeants baassistes syriens étaient partis très fort dans la répression. Dans la décennie précédente il y avait eu tant de désordres !
Depuis, ils ne cessent de se libéraliser un peu plus à chaque printemps que Dieu fait, du moins à entendre les nouvelles officielles. D’ailleurs, durant ces deux dernières années, il faut reconnaître que la libéralisation s’est accélérée, levée de l’état d’urgence, réforme constitutionnelle, fin du parti unique Baas, nouvelles élections parlementaires. Que souhaiter de plus ?
Il paraît que l’année 2014 sera encore meilleure, il y aura une élection présidentielle pour un mandat de sept ans, la Constitution syrienne a conservé cette ancienne dimension française. Le président Bachar el-Assad se présentera pour un troisème mandat, il a su conduire son pays dans la tourmente. Sera-t-il eéélu ? Il n’y a que des esprits chagrins qui répondraient non. Les Syriens ont-ils de la chance ? Y aura-t-il opposition ? Ce n’est pas la peine, elle serait, paraît-il, soit trop faible, soit pire. Certains se laisseraient aller à penser en fatalistes, avec une once de mépris.
Chef de l’État syrien protégé des minorités, les chrétiens en particulier. D’ailleurs son père n’a-t-il pas protégé ceux du Liban pendant trente ans ?
Chose curieuse, ces cinquante dernières années le nombre des chrétiens orientaux, orthodoxes ou catholiques, en Syrie comme au Liban, ont été divisés par deux. Le protecteur syrien n’est pas trop efficace. Que voulez-vous, il fait ce qu’il peut. Ces groupes extrémistes ne cessent de se renouveler pour tourmenter ces braves chrétiens. Cela avait commencé avec des islamo-progressistes, puis on a eu la Saïka, les Tawhid ;
maintenant de nouveaux noms fleurissent ; « les fils de Aïcha », « L’honneur de l’islam »... Là aussi il n’y a que les esprits pervers qui vous diront que le pompier est le pyromane. Vraiment nous pouvons lui laisser encore une chance. À l’occasion quelques massacres, bien mis en communication, vous rappelleront cette règle de base. Regardez, en Syrie, il fut un temps où on ne parlait que des « chabbiha » ; maintenant ils ont disparu des communiqués, mais, soyez sans crainte, il reste les « takfiristes » et le Front al-Nosra, pour terroriser les malheureux chrétiens de Wadi el-Nassara ou de Maaloula et autres lieux n’ayant pas eu l’honneur de la renommée. Heureusement qu’il nous reste les autorités syriennes du Baas, elles ont le sens de l’État.
(À suivre)
Il semblerait que les fameuses frappes aériennes attendues sur la Syrie s’éloignent chaque jour un peu plus. Depuis le G20 de Saint-Pétersbourg on ne cesse de demander « des preuves sur l’identité de l’attaquant chimique du 21 août à Ghouta ». Il faut laisser « une chance à une solution politique », pour tenter de résoudre l’effroyable drame syrien qui dure depuis plus de...
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