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Angela Merkel, "chérie de l'Allemagne"

La presse allemande célèbre la chancelière; les médias européens saluent sa "victoire historique".

À 59 ans, la chancelière allemande confirme son statut de femme la plus puissante du monde. AFP PHOTO / JOHANNES EISELE

Les journaux allemands célébraient lundi matin Angela Merkel, "chérie de l'Allemagne", après sa très large victoire aux législatives dimanche, même si elle a raté de peu la majorité absolue. À 59 ans, la chancelière allemande a confirmé son statut de femme la plus puissante du monde, en devenant le premier dirigeant européen d’un grand pays à être reconduit depuis la crise financière et monétaire qui a secoué l’Union européenne.

 

"La chérie de l'Allemagne", titre le quotidien Berliner Morgenpost, sur une photo d'Angela Merkel tout sourire, après avoir recueilli 41,5% des suffrages, selon des résultats officiels provisoires.

Le parti conservateur CDU "doit son succès avant tout à la très forte popularité personnelle de la chancelière", souligne le journal, tandis que le Handelsblatt, journal des milieux d'affaire, y voit une conséquence directe de la politique européenne menée ces dernières années. "La stratégie du donnant-donnant (de l'aide aux pays européen contre des réformes, NDLR) a manifestement plu aux électeurs allemands", selon le quotidien.

 

"Chancelière cherche partenaire"

Le quotidien conservateur Die Welt évoque le "triomphe de Merkel" et va même jusqu'à dire qu'elle a gagné "sans son parti". "Si elle plaît tellement aux Allemands, c'est parce qu'elle fait son travail discrètement, apparemment sans aucun narcissisme et qu'elle n'énerve ni ne dérange les citoyens", explique-t-il.

 

Mais les journaux allemands n'oublient pas que la chancelière doit encore trouver une coalition pour gouverner, avec le choix entre une alliance avec le grand rival social-démocrate SPD (25,7%) ou les Verts (8,3%).

"Chancelière cherche partenaire", titre le journal de centre droit Berliner Zeitung, alors que celui de centre gauche Süddeutsche Zeitung écrit en une: "Maintenant Merkel n'a plus qu'à choisir".

En dépit de sa très large avance, les négociations avec les éventuels partenaires pourraient toutefois ne pas être une partie de plaisir. CDU/SPD ou CDU/Verts, "aucune des deux options n'est confortable", souligne l'hebdomadaire de centre-gauche Die Zeit sur son site internet.

 

Au sein du SPD, "personne n'a vraiment envie de s'allier à Merkel" car "il ne s'agirait pas d'une alliance entre égaux" et "cela pourrait se terminer comme en 2009 ou pire", écrit Der Spiegel sur son site internet, en référence aux législatives d'il y a quatre ans, où le SPD avait fait son plus mauvais score de l'après-guerre, après avoir gouverné dans une grande coalition avec Mme Merkel. Quant à une alliance avec les Verts, les quelques tentatives au niveau régional de ce type de coalition se sont mal terminées.

 

L'ensemble de la presse en Europe a également salué la victoire de Mme Merkel, s'interrogeant néanmoins sur la couleur de la future coalition.

"Merkel frôle la majorité absolue", titre le quotidien espagnol de centre gauche El Pais, qui parle d'un "résultat sans précédent depuis l'époque du chancelier Konrad Adenauer (CDU) il y a 50 ans". Le journal de centre droit El Mundo évoque quant à lui une "victoire historique". "Triomphe retentissant de Merkel, qui espère gouverner en solitaire", explique encore le quotidien conservateur ABC.

 

La (Margaret) Thatcher d'Allemagne

Pour le grand quotidien italien Corriere della Sera, la victoire d'Angela Merkel est "historique". La Stampa affirme quant à elle que l'Allemagne a "couronné Angela merkel".

Au Royaume Uni, le quotidien conservateur Daily Mail juge de son côté qu'en remportant un troisième mandat, Mme Merkel "est devenue la (Margaret) Thatcher d'Allemagne".

 

En France, le quotidien libéral Le Figaro salue "le triomphe de Merkel": "plébiscitée avec plus de 42% des suffrages, la chancelière d'Allemagne était tout près d'obtenir hier soir la majorité absolue en sièges au Bundestag", écrit le journal français. "Triomphale" titre simplement le quotidien économique Les Echos.

 

"Merkel gagne avec la majorité absolue" affirme au Portugal l'influent journal économique Jornal de negocios tout comme le Diario de Noticias qui indique que "les télévisions donnent une majorité absolue à la CDU d'Angela Merkel".

"Merkel gagne un troisième mandat, mais les libéraux sortent du Parlement", relève pour sa part l'autre grand journal économique, le Diario economico. Le journal populaire Correio da Manhal fait le même constat en titrant sobrement "Angela Merkel réélue".

 

En Italie, La Repubblica souligne de son côé que le "le triomphe de Merkel" s'accompagne aussi d'un "exit pour les anti-euro et les libéraux". "Ce triomphe est un désastre pour son partenaire libéral au gouvernement, le FDP, qui est tombé dans un puits sans fond", pour le quotidien autrichien Der Standard de centre-gauche.

 

"Encore 4 ans de casse avec Merkel"

En Grèce, où règne une stricte politique d'austérité, la réélection de la chancelière n'est pas de bonne augure. Le quotidien libéral Kathimerini estime que "le meilleur que peut espérer la Grèce c'est qu' (...) Angela Merkel ne remette pas à plus tard des décisions économiques cruciales pour Athènes". Sur la chaîne Star, un commentateur économique constate amèrement que "la situation pour la Grèce ne va pas changer".

 

"Encore 4 ans de casse avec Merkel" se désole le quotidien communiste français L'Humanité, qui constate qu'en perdant son allié libéral" elle "devrait former une coalition avec les sociaux-démocrates du SPD".

Le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore, précise que "pour rester chancelière (...) +Mutti+ pourrait avoir besoin d'une grande coalition en s'alliant à l'opposition social-démocrate qui a obtenu 26%".

 

Pour le quotidien britannique The Financial Times, la perspective d'une coalition place le parti de Mme Merkel devant un "profond dilemme". Les idéaux du parti social démocrate (SPD) "vont se frotter à Mme Merkel pour ne pas suivre le même chemin de l'austérité".

 

C'est un "un triomphe qui pourrait se terminer amèrement", avertit de son côté le quotidien autrichien Die Presse (conservateur). "Le triomphe de Merkel intervient sur le dos de son partenaire de coalition au gouvernement, le Parti libéral s'est effondré (...). "Et si Angela Merkel ne peut gouverner seule, son espace de liberté se rétrécira".

Enfin, le quotidien officiel russe Rossiïskaïa Gazeta salue le combat de la chancelière qui "s'est battue pour chaque voix".

 

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Les journaux allemands célébraient lundi matin Angela Merkel, "chérie de l'Allemagne", après sa très large victoire aux législatives dimanche, même si elle a raté de peu la majorité absolue. À 59 ans, la chancelière allemande a confirmé son statut de femme la plus puissante du monde, en devenant le premier dirigeant européen d’un grand pays à être reconduit depuis la crise...
commentaires (2)

Félicitations Madame...les mots pragmatisme et compétence ...sont biens des mots allemands...! nous savons maintenant que le mur de Berlin fut bien abattu par de vrais démocrates....!

M.V.

11 h 16, le 23 septembre 2013

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Commentaires (2)

  • Félicitations Madame...les mots pragmatisme et compétence ...sont biens des mots allemands...! nous savons maintenant que le mur de Berlin fut bien abattu par de vrais démocrates....!

    M.V.

    11 h 16, le 23 septembre 2013

  • Angela Merkel, ou la nouvelle dame de fer de l'Europe. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    11 h 12, le 23 septembre 2013

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