« Alors que les États-Unis se demandent s’ils doivent intervenir en Syrie, l’on ne peut s’empêcher de regarder en arrière et de constater comment un despote brutal a réussi à faire d’une révolution pacifique une des guerres civiles les plus atroces de cette génération », écrit M. Siniora dans sa lettre publiée par Foreign Policy.
« Nous savons tous comment cette révolte a commencé. Les habitants de la ville de Deraa sont spontanément descendus dans les rues en mars 2011, demandant des comptes aux autorités après que leurs enfants eurent été torturés par les forces de sécurité du régime. Et durant six mois, alors que les manifestations se sont propagées à travers le pays, les Syriens ont continué à manifester pacifiquement pour des réformes et au nom de la justice. L’utilisation excessive de la force par le régime a reflété sa nature brutale », poursuit-il.
« Les atrocités commises par le régime et ses milices, les chabbiha, ont poussé le peuple syrien à prendre les armes. Les États-Unis font face à présent à une décision critique sur l’éventualité de faire payer au régime de Bachar el-Assad sa dernière atrocité, l’usage d’armes chimiques dans la banlieue de Damas, qui a coûté la vie à des centaines de personnes innocentes. Si les États-Unis et la communauté internationale échouent à trouver une solution au conflit, particulièrement à la dernière attaque chimique, ils enverront un message aux tyrans à travers le monde, et le monde restera les bras croisés alors qu’ils massacrent leurs peuples », ajoute encore la lettre.
« L’Occident devrait faire plus que punir cette seule attaque, il doit enclencher un nouveau processus pour protéger la Syrie et le monde arabe de la dislocation. Il peut le faire en soutenant les forces modérées, et ceux qui sont descendus dans les rues en appelant à des changements pacifiques. La stratégie actuelle a mené à des résultats contraires aux intérêts de l’Occident. Le régime syrien est toujours en place, l’opposition s’est radicalisée et a permis une plus importante intervention iranienne dans la région », selon M. Siniora, qui rappelle que « la Russie, l’Iran et le Hezbollah n’ont pas hésité à renforcer la machine de mort d’Assad. Ils lui ont fourni une aide financière, des armes lourdes et des combattants afin de lui permettre de mieux tuer son peuple ».
« Le monde, et l’Occident en particulier, a le devoir moral d’arrêter la campagne de haine du régime syrien. Aucun gouvernement ne devrait être autorisé à utiliser de telles armes contre ses citoyens. La récente attaque aux armes chimiques est le résultat direct de l’impunité offerte au régime syrien. Assad a prouvé qu’il était prêt à sacrifier les Syriens par milliers et à détruire des villes millénaires pour garder le pouvoir. Il constitue un danger pour le peuple syrien et pour toute la terre », dénonce l’ancien Premier ministre. « Les États-Unis ont un intérêt stratégique à mettre un terme au conflit syrien. La poursuite de la guerre renforce le terrorisme et mène à l’expansion de l’hégémonie iranienne sur la région. »
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14 h 31, le 13 septembre 2013