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Liban

Payons-nous trop cher le prix du traitement de la tonne ?

Le Rassemblement pour la fermeture de la décharge de Naamé se dit prêt « à toute action civile pacifique pour atteindre l’objectif fixé ».  Photo Lebanon Eco Movement

L’un des plus grands griefs soulevés par les opposants au système actuel de collecte et de traitement des déchets ménagers au Liban est le prix du traitement de la tonne, considéré comme très élevé par eux. Selon le dernier rapport sur l’état de l’environnement au Liban (SOER), le prix total de la tonne, qui comprend la collecte par Sukleen et l’enfouissement et le traitement par Sukomi, est de 150 dollars. Selon des environnementalistes, ce prix atteindrait même 173 dollars.
Toutefois, tant de facteurs entrent en jeu qu’il est difficile de spécifier un prix par tonne. Interrogé sur cette question, Bassam Farhat, du CDR, rappelle qu’il faut compter la collecte, le balayage (qui ne se calcule pas en tonne mais en kilomètre), le tri, le traitement, l’enveloppe en plastique, le transport, le compostage d’une partie des déchets (dans une usine à la Quarantaine), et l’enfouissement. «On ne peut pas comparer le prix du traitement des déchets à Beyrouth et au Mont-Liban avec n’importe quel autre pays ou région sans prendre une multitude de facteurs en compte», dit-il.
«En 2010, poursuit-il, suite à une polémique sur le prix du traitement de la tonne en Conseil des ministres, une commission a été chargée de négocier ce prix avec Averda (la société privée qui a un contrat avec l’État pour le traitement de déchets). Averda a proposé une réduction de 4%. Des ministres ont demandé des précisions sur cette réduction proposée. Nous leur avons envoyé à tous un grand nombre de documents. Mais nous n’avons reçu aucune réponse, et aucune décision n’a été prise pour concrétiser cette réduction.»
Il faut savoir que l’argent dû par les municipalités pour le traitement de la tonne est prélevé directement de leur part de la Caisse autonome des municipalités. Ghassan Hamzé, président du conseil municipal de Ebey-Aïn Drafil, dans le périmètre duquel tombe la décharge, dénonce le fait que la part prélevée de la Caisse pour le traitement des déchets est passée de 40 à 80 % (voir texte principal). On ne peut qu’estimer l’impact du coût du traitement des déchets sur le développement des régions, avec de telles coupes de budget...
Ces faits ont été confirmés, pas plus tard que jeudi dernier, par le député Ibrahim Kanaan, président de la commission parlementaire des Finances. Celui-ci a soulevé ce sujet avec le Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati, et promis de « revoir les factures des sociétés privées de gestion des déchets, dont le montant a atteint un tiers du budget de l’État» (voir notre édition du vendredi 6 septembre).
Par ailleurs, de manière générale, le monopole accordé par l’État à un seul groupe de compagnies pour la gestion des déchets de Beyrouth et du Mont-Liban (il en va de même pour les autres régions) est critiqué par Paul Abi Rached, président du «Lebanon Eco Movement». «Le prix et les difficultés de transport s’en ressentent, dit-il. La solution, selon moi, est de recourir à la décentralisation, et de confier la gestion des déchets aux municipalités. De petites usines de tri et compostage dans les régions sont parfaitement gérables. Nous recommandons le compostage étant donné le taux élevé de matières organiques (plus de 60%) dans nos déchets au Liban.»
Rappelons que le compostage est un procédé biologique qui, sous l’action de bactéries pour la dégradation accélérée des matières organiques et la production de compost, constitue un enrichisseur de sol.

S.B.
L’un des plus grands griefs soulevés par les opposants au système actuel de collecte et de traitement des déchets ménagers au Liban est le prix du traitement de la tonne, considéré comme très élevé par eux. Selon le dernier rapport sur l’état de l’environnement au Liban (SOER), le prix total de la tonne, qui comprend la collecte par Sukleen et l’enfouissement et le traitement...

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