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Liban

Surveillance du positionnement et de la répartition des forces sur le terrain

À l’heure actuelle, l’utilisation opérationnelle des satellites est d’une importance vitale dans le domaine militaire en surveillant l’activité de positionnement et de dispersion des forces hostiles sur le terrain ainsi que la vérification des coordonnées des sites et des cibles avec une grande précision, et le calcul et l’estimation des quantités des munitions requises pour l’artillerie et les roquettes pour détruire les sites ennemis. De plus, les satellites militaires d’espionnage sont capables d’étudier les plans d’attaque appropriés en conformité avec la nature du terrain (grâce à la production d’images satellite en trois dimensions); étant donné que la composition du sol et sa structure, le degré d’inclinaison et la hauteur, et la densité des plantations sont considérés comme l’un des facteurs qui influencent le mouvement des piétons et des véhicules en même temps.


L’analyse des images satellite comprend également la localisation des radars ennemis, et les plateformes terrestres et marines. Les images satellite militaires regroupent des informations en temps réel (à la différence des cartes traditionnelles) et peuvent être considérées comme un moyen efficace dans les opérations militaires d’envergure et sécuritaires. Plusieurs caractéristiques se réunissent pour définir les satellites espions, parmi celles-ci on cite la méthode de détection utilisée, c’est-à-dire une caméra de photographie dépendant des radiations solaires réfléchies sur le terrain et qui est affectée par les conditions météorologiques (nuages, fumée épaisse, etc.) ou le système des capteurs radar qui n’est pas influencé par le climat. La capacité de différenciation (ou résolution spatiale) pourra être considérée comme l’une des caractéristiques qui influent le plus sur l’exactitude des informations obtenues à partir des images satellite, étant donné qu’une image à résolution spatiale équivalente à 10 mètres pourra par exemple identifier un emplacement spécifique (base aérienne) sans détection de la nature des installations à l’intérieur, tandis que la reconnaissance de la répartition des installations (comme les manèges militaires) nécessite l’utilisation des satellites avec une résolution spatiale supérieure à 5 mètres. Il y a aussi des cibles militaires qui ne peuvent être identifiées qu’avec des résolutions spatiales des satellites de moins d’un mètre (comme le type d’armement existant sur le sol). Dans ce contexte, les satellites américains ont pu déchiffrer la plaque de la voiture de mollah Omar, le chef des talibans, dans sa ville natale Kandahar au cours de la guerre en Afghanistan en 2002.


L’orbite du satellite est considérée aussi comme l’un des éléments-clés pour déterminer l’efficacité et le degré de clarté des images spatiales. Celle-ci est créée pour atteindre des objectifs spécifiques incluant la présence du satellite sur une certaine hauteur survolant des cibles stratégiques et le contrôle du nombre de passages (résolution temporelle) au-dessus d’une localité donnée. Le Moyen-Orient est soumis à une surveillance constante par des satellites espions fixes fournissant des images par diffusion spontanée vers les diverses stations terrestres.

 


Activité spatiale des pays arabes
Malgré l’importance des satellites à l’heure actuelle afin d’obtenir des renseignements immédiats et précis dans les divers domaines (militaire, environnemental, économique, etc.), l’activité spatiale des pays arabes est limitée à des services de satellites de communication seulement (notamment le satellite arabe ArabSAT, le satellite égyptien NileSAT et une série de 12 satellites saoudiens). Et tous les pays arabes ne possèdent pas jusqu’à présent des satellites militaires et n’ont pas cherché à établir une agence spatiale régionale destinée à contribuer aux programmes et projets de planification, de conception et de fabrication des satellites (y compris ceux consacrés à détecter les ressources naturelles).

 


Activité spatiale turque
Les sources officielles turques (parmi lesquelles le directeur général de l’institution spatiale turque « Turquesat ») confirment que la Turquie est en train de fabriquer des satellites à usages multiples (y compris le domaine militaire) d’ici à l’an 2015. La Turquie a lancé récemment (18 décembre 2012) un satellite d’espionnage « Gokturk 2 » à partir d’une base aérienne japonaise. Et ce satellite se caractérise par une résolution spatiale de 2 mètres environ, se trouve à une altitude de 686 km et est capable de couvrir l’Europe, le Caucase et le Moyen-Orient. À l’heure actuelle, la Turquie est en train de fabriquer le satellite « Gokturk 1 » qui a une résolution spatiale très élevée (80 cm) et sera utilisé par les forces aériennes turques comme satellite d’espionnage ; son coût s’élève à 250 millions de dollars US environ. La Turquie planifie aussi la construction du satellite « Gokturk 3 » conjointement entre la société turque pour le développement militaire « Aslasan » et l’Institution turque de recherche scientifique et technologique.
La Turquie possède actuellement trois satellites de communication « Turksat 1, 2 et 3 ». Il est prévu d’accroître leur nombre à sept d’ici à l’année 2023, et après cette date, le nombre s’élèvera à 15 satellites, ce qui fait de la Turquie un centre important dans le domaine des communications et de l’échange des informations dans une zone qui s’étend du Balkan à l’Afrique. Ankara fabrique aujourd’hui en collaboration avec le Japon deux satellites « A4 » et « B4 » ; le 1er sera lancé en novembre 2013 et le second en février 2014. Le satellite turc « Rasat » sera lancé dans les années à venir d’une base russe près du Kazakhstan, et il sera consacré à la surveillance et à l’espionnage.

 


Activité spatiale israélienne
Israël a commencé réellement son activité spatiale en 1983, après la création de l’Agence spatiale israélienne qui est un organisme gouvernemental lié au ministère de la Science et de la Technologie avec un budget administratif estimé actuellement à environ 85 millions de dollars US par an (non compris les frais de fabrication et du lancement des satellites qui atteignent plusieurs centaines de millions de dollars). Le 27 juillet 2005, le comité de direction de l’Agence spatiale israélienne a identifié la vision intégrée de cette agence à long terme en indiquant que la télédétection (ou l’utilisation des images satellite) est l’outil de base pour la protection de la vie sur Terre, en plus d’être un levier pour le progrès technologique et une base fondamentale pour le développement de l’économie des connaissances. Cette agence a signé plusieurs accords, y compris avec l’agence spatiale américaine NASA, le Centre français d’études spatiales CNES, l’Organisation de recherche spatiale indienne, le Centre spatial allemand, l’Agence spatiale nationale ukrainienne, l’Agence spatiale russe, etc.


Israël possède à l’heure actuelle une série de satellites d’espionnage « Ofeq » au nombre de neuf (tableau 2) caractérisés par leur passage six fois par jour au-dessus de la région du Proche-Orient, tandis que les satellites américains et russes assurent un seul passage ou deux au-dessus de la région, ce qui permettra à Israël de surveiller d’une façon complète et précise tous les pays de la région. De plus, les satellites « Ofeq » se déplacent relativement à basse altitude (entre 250 et 1 150 km), se dirigeant vers l’ouest (contrairement à la plupart des autres satellites non israéliens qui ont été lancés vers l’est pour profiter de la vitesse de rotation de la Terre). Le tracé de ces satellites vers l’ouest vise à éviter la possibilité d’être survolés par d’autres satellites hostiles. « Ofeq 8 » a été lancé le 21 janvier 2008 à partir d’une base militaire indienne et se caractérise par une résolution spatiale très élevée (jusqu’à 10 cm), ce qui permet aux Israéliens d’avoir des informations sur le programme nucléaire iranien. Quant à « Ofeq 9 », lancé le 22 Juin 2010 de la base israélienne « Pelmachim », il comprend des capteurs visuels et thermiques. Les informations se contradisent à propos de sa résolution spatiale puisqu’il est conçu à des fins d’espionnage. Assurément, il peut détecter avec précision (de quelques cm près) les différents objets transportés par des personnes sur la Terre.


Cinq satellites de la catégorie « Amos » ont été lancés aussi par Israël dans le domaine des communications civiles, mais ils ont été également utilisés pour des fins militaires. Ces satellites ont été exploités comme alternative aux réseaux de transport stratégiques israéliens. Ils ont servi dans la gestion et le contrôle des communications des forces israéliennes en opération. Les satellites « Amos » offrent une couverture complète de la Méditerranée. « Amos 1 » a été lancé le 16 mai 1996 à partir du Centre spatial européen en Guinée équatoriale. « Amos 2 » a été lancé le 28 décembre 2003 à partir de Kazakhstan en fournissant des services de télécommunication (y compris la distribution directe des fréquences de télévision et des services de réseau radio en ligne) au Moyen-Orient, en Europe et à la côte Est de l’Amérique. « Amos 2 » est encore opérationnel jusqu’aux nos jours. « Amos 3 » a été lancé le 28 avril 2008 et son coût a dépassé 170 millions de dollars US. Son poids équivaut à 3,5 tonnes et il assure le lien des contacts entre l’Asie orientale et le Moyen-Orient. « Amos 5 » a été lancé le 1er décembre 2011 et il fournit une couverture complète du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’Europe. À l’heure actuelle, Israël est en train de construire le satellite « Amos 6 » qui sera lancé en l’an 2016.


En plus des satellites d’espionnage et de communication, Israël a lancé les années dernières deux satellites « EROS A » et « EROS B » de surveillance et de détection des ressources naturelles au Moyen-Orient (y compris le pétrole et le gaz). « EROS A » a été lancé le 5 décembre 2000 de la Sibérie orientale, et il a permis la détection des champs de pétrole et de gaz « Tamar » et « Dalit » en face des côtes Liban – Palestine – Israël. « EROS B » a été lancé le 25 avril 2006 aussi de la Sibérie orientale. « EROS A » se trouve à une altitude de 480 km et se caractérise par une résolution spatiale élevée (1,8 mètre) et un poids d’environ 250 kg. Tandis que la résolution spatiale de « EROS B » atteint les 70 cm et peut détecter très précisément les différentes ressources naturelles au Moyen-Orient. Ces ressources constituent une richesse économique importante qui est considérée comme la cause principale de conflits et de guerres futures entre Israël et ses voisins arabes. Israël travaille également en ce moment en coopération avec l’Allemagne pour lancer un satellite très sophistiqué (nommé David) ayant une résolution spatiale de 10 cm pour détecter les gisements de pétrole et les nappes d’eau souterraines.


La coopération spatiale stratégique entre Israël et les États-Unis en particulier permet à Israël de bénéficier des informations acquises par les satellites espions américains ayant une résolution spatiale dépassant les 30 cm. L’accord qui a été signé entre les deux parties le 28 avril 1996 offre à Israël la possibilité d’acquérir des images du satellite d’alerte précoce « FEW » qui est considéré comme un des satellites les plus modernes et les plus efficaces au monde. Celui-là est capable de détecter le tir des missiles balistiques de type Scud et d’alerter les batteries Patriot pour les intercepter.

 


Activité spatiale iranienne
L’Iran a commencé son activité spatiale le 1er février 2004 lors de la création de l’Agence spatiale iranienne attachée au ministère des Communications et de l’Informatique. Depuis cette date, l’agence a lancé plusieurs satellites à usages multiples, parmi lesquels :
– « Kosmos 3 » lancé le 28 octobre 2005 à partir de la base militaire iranienne « Sinah-1 ». Ce satellite a été fabriqué conjointement avec la Russie et son coût équivaut environ 15 millions de dollars US. Il pèse environ 700 kg et se trouve à une altitude de 695 km, doté d’une capacité d’espionnage et de surveillance de tous les pays du Moyen-Orient. Le lancement de ce satellite a permis de classifier l’Iran au 43e rang à l’échelle mondiale.


– « Environnement 1 » qui a été lancé le 6 septembre 2008 à partir d’une base aérienne chinoise. Ce satellite, fabriqué conjointement par l’Iran, la Chine et la Thaïlande, assure une couverture complète de la Terre avec un passage tous les deux jours. Il vise à renforcer la coopération dans le domaine de la gestion des crises. Il est équipé de caméras thermiques pour localiser les incendies.


– « Amid », lancé en février 2009, pèse environ 160 kg. Satellite espion, il est consacré à détecter les missiles porteurs d’ogives nucléaires.


– « Rasad-1 », lancé le 15 juin 2011 à une altitude de 260 km d’une base militaire iranienne, est doté d’une résolution spatiale de 1,5 mètre.


– Le satellite expérimental « Navid-e Elm-a Sanat » (el-Mehdi), équipé de caméras d’espionnage, a été lancé le 3 février 2012.

 


L’Iran travaille actuellement à fabriquer beaucoup de satellites qui vont être lancés dans les prochaines années, dont :
– les satellites « Mosbah 1, 2 et 3 » destinés à l’espionnage de la région du Moyen-Orient au service de l’armée et des gardiens de la révolution avec un coût équivalant à 4 milliards de dollars US ;


– « Fajr », utilisé dans le renseignement et qui pèse environ 50 kg. Il est en cours de fabrication par la société « Sa Iran » attachée au ministère de la Défense ;


– « Nahid », qui pèse 50 kg seulement et peut capter des images précises à basse altitude variant entre 250 et 375 km ;
– « Toloo », qui fait partie d’une série de satellites d’espionnage que l’Iran fabrique à l’heure actuelle ;


– « Nasir 1 », qui est doté d’un système de navigation téléchargé pour détecter les autres satellites ennemis ;


– les satellites d’espionnage « Zohreh » et « Qaem » qui vont être lancés en 2014 et 2016 respectivement.

 


Cette série de satellites iraniens en cours de fabrication démontre que l’Iran est spécialisé à l’heure actuelle dans la construction des nanosatellites ayant un poids léger (ne dépassant pas 50 kg) et circulant à une altitude relativement basse (avec une forte résolution spatiale). Ceci permet à Téhéran de détecter avec précision les divers objets et lieux au Moyen-Orient. En raison de leur poids léger, les satellites cités sont en mesure de passer 5 à 6 fois par jour au-dessus de la région du Moyen-Orient. En comparaison avec les satellites espions israéliens, les nanosatellites iraniens ont un coût de fabrication relativement bas.

 

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La guerre des satellites au Moyen-Orient

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